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Attentes budgétaires: relancer la machinerie conomique

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Attentes budgétaires: relancer la machinerie conomique | business-magazine.mu

Annoncé par les plus pessimistes des observateurs, le « worst case scenario » ne se réalisera pas pour autant, cette année. à quelques jours de la présentation du Budget 2014, le ministre des Finances affirme que Maurice a pu éviter la catastrophe économique. Business Magazine passe en revue les attentes des opérateurs.

Après un sentiment général qui a évolué en dents de scie depuis le début de l’année, comme en témoigne le yo-yo des prévisions, le mood semble avoir changé du côté des Finances. L’impression qui se dégage des récentes déclarations laissent comprendre que le ton est désormais à l’optimisme au Trésor

D’ailleurs, Xavier Duval estime que Maurice terminera l’année avec une croissance supérieure aux dernières estimations officielles. Alors qu’il y a à peine un mois, Statistics Mauritius revoyait à la baisse ses prévisions de croissance pour l’amener à 3,2 %, le ministre des Finances constate que l’économie mauricienne progressera à un rythme légèrement plus élevé, soit de 3,3 %.    

Les retombées positives de la diversification des marchés constituent l’une des raisons qui explique, du point de vue ministériel, pourquoi Maurice sera en mesure d’éviter la catastrophe économique. Selon Xavier Duval, les exportations des produits vers l’Afrique et la Chine ont crû de 21 % et 46 % respectivement en 2011. Dans le même souffle, les arrivées touristiques ont augmenté de presque 100 %, cette année, grâce aux incitations financières octroyées à Air Mauritius et une plus forte présence sur ce marché. Même sur le plan des investissements directs étrangers (IDE), la Chine a vu sa contribution augmenter, passant de 0,7 % en 2011 à 14 % du montant total des IDE en 2012.

Déclin de la croissance

Pour Xavier Duval, il n’y a pas de doute, « les politiques adoptées en 2012 et 2013 ont permis d’ajouter entre 0,5 et 1 point de pourcentage à la croissance ». Désormais, l’heure est à la relance de la machinerie économique pour mettre fin à l’érosion du taux de croissance, à laquelle nous avons assisté au cours de ces dernières années, marquées par la crise économique. Le Joint Economic Council (JEC) estime que la moyenne de 3,5 % réalisée entre 2009 et 2013 témoigne de l’effritement de la résilience économique eu égard à une croissance moyenne d’environ 4,8 % entre 2004 et 2008.

Outre le déclin de la croissance, le secteur privé s’inquiète aussi de la baisse de l’investissement. Considéré comme une des contraintes majeures à l’évolution de la production nationale, l’investissement privé a reculé de 2 % en 2012 en raison du niveau d’incertitude et de la capacité restreinte des entreprises à générer des revenus. à en croire les opérateurs économiques, la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt. Cette année, le ratio des investissements par rapport au produit intérieur brut évoluera autour de 16 %. Un chiffre nettement insuffisant car, pour booster la capacité productive ainsi que la compétitivité du pays, le ratio doit être de 24 %.

Le chômage, qui devrait grimper de 13 points de base cette année pour atteindre 8,4 %, est une autre source d’inquiétude pour le secteur privé. Cette cinquième hausse consécutive du taux de chômage traduit les difficultés rencontrées en matière de création d’emploi. Le JEC relève que 41 % des sans-emploi avaient moins de 25 ans au dernier trimestre de 2012. Ce qui avait fait grimper le chômage des jeunes à 23 % durant cette période.

Autre sujet de préoccupation du JEC : la dégradation du solde extérieur. Selon l’organisation du secteur privé, le déficit de la balance commerciale, qui était de l’ordre de Rs 80 milliards en 2012, devrait rester élevé en 2013.

Pour la communauté des affaires, les obstacles à la productivité et la compétitivité du pays s’expliquent également par un manque d’engagement sur la réforme. “In fact, the impetus of the current national reform process is viewed to have somewhat stalled in recent times, while appearing to be marked by some degrees of inconsistencies at certain levels. The delay in the reforms in the public utilities sector (water and energy) as well as in the various state-owned enterprises have not yet been addressed”, écrit le JEC dans le mémoire qu’il a soumis au ministre des Finances.

Pour renverser la vapeur, le JEC juge nécessaire d’agir sur la tendance baissière au niveau de l’investissement privé afin de booster la croissance et créer des emplois. Plusieurs propositions ont été faites à Xavier Duval en ce sens.

Ainsi, les opérateurs privés réclament une extension du National Resilience Fundjusqu’à décembre 2015. Ils souhaitent également qu’il y ait un changement de paradigme en matière de facilitation des affaires afin d’aplanir les obstacles à l’investissement. A ce titre, le JEC souligne que le dernier Competitiveness Report du World Economic Forum avait identifié la bureaucratie gouvernementale comme étant le problème majeur.

Accélérer l’agenda africain

La communauté des affaires propose de mettre fin aux incohérences entre plusieurs organismes publics en ramenant plusieurs activités économiques, dont le tourisme, l’éducation et la conversion des terres, sous la tutelle d’une nouvelle Business Facilitation Act. Pour corriger le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail, le JEC suggère une refonte du Human Resource Development Council. Le Conseil du secteur privé souhaite que la révision de la gestion et de l’opération du HRDC se fasse de façon à connecter les besoins de l’industrie à la formation au lieu d’être une agence de financement. En ce sens, le secteur privé invite les autorités à explorer le modèle allemand.

Dans son mémoire, le JEC invite également le gouvernement à accélérer l’agenda africain du pays. Pour y parvenir, le secteur privé estime qu’il faudra accorder un statut de port franc à toutes les activités de réexportation, peu importe leur location. Une démarche qui, selon la classe des affaires, aidera à rehausser le profil de Maurice comme un centre de commerce.

La mise sur pied d’un Africa Sovereign Fund est aussi proposée. Ce fonds se chargera de faire l’acquisition des parts minoritaires dans les compagnies investissant en Afrique, en vue de démontrer l’engagement du secteur public et faciliter leur accès au continent.

Par ailleurs, le secteur privé renouvelle sa demande pour une accélération du plan de réforme. L’objectif est d’optimiser la performance des secteurs d’activité existants, de se réajuster aux nouveaux défis mondiaux et de créer de nouvelles opportunités d’investissement.

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