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Automobile : le marché fait fi de la crise

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Automobile : le marché fait fi de la crise | business-magazine.mu

En dépit d'une conjoncture économique internationale difficile, les vnets de véhicules neufs à Maurice ont connu une hausse de 25%, l'an dernier. Une performance que les opérateurs souhaitent réitérer, voire améliorer en 2013.

L'industrie automobile locale continue de faire un pied de nez à la crise. Alors que d’autres secteurs d’activité sont affectés par la conjoncture économique difficile, les ventes de voitures, elles, progressent de manière constante. A tel point que le grand argentier de l’Etat, Xavier Luc Duval, a cru voir, l’année dernière, un parallèle entre la bonne santé du secteur automobile et le taux de croissance. Un argument repris depuis par bon nombre d’opérateurs soucieux de démontrer leur participation à l’économie nationale.

Le rapprochement évoqué par le ministre des Finances étonne cependant l’économiste Eric Ng, pour qui il n’y a pas de relation de cause à effet entre l’augmentation des nouvelles immatriculations et le taux de croissance. «L’on peut par contre conclure qu’il y a un certain progrès économique, puisque des entreprises en bonne santé financière choisissent de mettre des véhicules à la disposition de certains de leurs salariés», souligne l’économiste.

En effet, la grande majorité des véhicules neufs vendus à Maurice appartiennent à des compagnies. C’est d’ailleurs cette clientèle qui permet au segment premium, BMW en tête, d’enregistrer des chiffres de vente plus qu’honorables. «Nous avons eu une très bonne année 2012, avec des ventes record de 448 BMW. Cela nous a permis de préserver notre leadership du segment premium. Pour l’année 2013,  nous constatons une progression substantielle de nos ventes pendant les mois de janvier, février et mars. Nous notons une légère baisse pour le mois d’avril, mais sommes optimistes quant au reste de l’année car deux grandes nouveautés seront lancés prochainement», confie Michael Carrey, Chief Operating Officer (COO) de Leal. Pour le seul mois de mars 2013, BMW arrive en tête des ventes de voitures premium avec 38 véhicules, suivie de Mercedes avec 29 voitures et d’Audi et de Range Rover avec chacune cinq unités. Au total, quelque 2 903 véhicules neufs ont été vendus entre janvier et mars 2013.

Par ailleurs, la Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) attribue la hausse de 25 % qu’ont connu les ventes de véhicules neufs, l’année dernière, aux offres «fiables» des concessionnaires mais également aux investissements consentis par ces derniers pour améliorer leurs services. « Les clients qui viennent chez Leal & Co. Ltd pour l’entretien de leur véhicule sont immédiatement rassurés. Ils savent que nous avons les tout derniers équipements et que notre équipe dynamique est formée par BMW Munich de manière continue », fait ressortir Michaël Carrey.

Face au regain d’intérêt pour les véhicules neufs, les différentes entreprises engagées dans ce secteur ont fait le choix de se rapprocher de leur clientèle en ouvrant de nouveaux showrooms. Le dernier en date étant celui d’Iframac, qui a pris ses quartiers à Phoenix Les Halles.

Si les ventes de voitures neuves ont nettement progressé, celles des véhicules d’occasion se sont jusqu’à présent maintenues. Toutefois, le marché de l’occasion pourrait très bientôt reprendre du poil de la bête. Zaid Ameer, président de la Dealers in Imported Vehicles Association (DIVA) prévoit, en effet, que les ventes de véhicules importés pourraient atteindre la barre des 6 000 unités d’ici à la fin de l’année. La dépréciation constante du yen, ces dernières semaines, qui pointe ces jours-ci à Rs 31, contribue à redonner des couleurs à un marché de l’occasion qui peinait jusqu’à tout récemment à attirer le chaland. Une situation qui s’explique par la percée remarquée des marques coréennes et chinoises.

Pas de quoi pourtant entamer l’enthousiasme des concessionnaires de voitures de seconde main. «  L’introduction de la taxe carbone en juillet 2012 a beaucoup aidé le marché de l’occasion, surtout en ce qui concerne le segment des petites citadines, très prisées par rapport à cette taxe», fait remarquer le président de la DIVA. Pour celui-ci, la classe moyenne continue à préférer les véhicules d’occasion aux véhicules neufs étant donné qu’ils sont moins onéreux. Et de poursuivre : « Si les véhicules d’occasion ont autant la cote, c’est parce qu’ils gardent leur valeur à la revente. Un propriétaire peut donc espérer empocher entre 75 % et 80 % de ce qu’il a investi pour l’acquisition de sa voiture lorsqu’il la revendra trois ou cinq ans plus tard. C’est ce qui fait tout l’intérêt des véhicules japonais. »

Renouvellement de la flotte

Pour en revenir à la hausse du nombre de voitures neuves sur nos routes, les opérateurs sont d’avis qu’elle correspond au renouvellement de la flotte automobile. En outre, de par leurs technologies, les véhicules récents consomment non seulement moins de carburant mais émettent aussi moins de CO2. C’est ce qu’explique Eric Leal, président de la MVDA : « Nous avons noté, à notre niveau, une chute de la consommation d’essence. Cette baisse reflète le combat mené par la MVDA et le ministère de l’Environnement en faveur du renouvellement de la flotte de véhicules qui circulent sur les routes mauriciennes. Une tendance qui s’inscrit dans le cadre du projet GFEI (Global Fuel Economy Initiative) des Nations unies visant à réduire notre consommation de carburant de 50 % d’ici à 2050». Un but qui ne serait pas hors de portée, notamment si l’on considère l’engouement des Mauriciens pour les petites cylindrées, dont les ventes se sont accrues de 29 % selon la MVDA.

Du côté des établissements bancaires, l’on indique que le crédit véhicule est resté stable, ces cinq dernières années. C’est également l’avis de Huy Hoang Dang, directeur de la Banque des Mascareignes. Il dit avoir constaté que « le marché automobile connaît une forte croissance, notamment  pour ce qui est de la vente de véhicules neufs. Les clients sont de fait tributaires du crédit et se tournent vers les banques et vers le crédit-bail. » Qu’ils soient engagés dans le marché des véhicules neufs ou d’occasion, les opérateurs se disent optimistes quant aux ventes qu’ils réaliseront cette année. Le secteur automobile, on l’aura compris, fait fi de la crise.

Le contrôle de radiation réintroduit

Un mois après sa suspension, le contrôle de radiation est de nouveau en vigueur depuis jeudi dernier, au grand dam des importateurs de véhicules de seconde main. Une décision qui fait suite aux amendements apportés aux Consumer Protection (Control of Imports) Regulations 1999 et aux Consumer Protection (Importation and Sale of Second-Hand Motor Vehicles) Regulations 2004. L’objectif : empêcher l’introduction, à Maurice, d’éléments radioactifs. Le seul problème, c’est que les importateurs estiment que la mise en place de cette procédure aura une répercussion sur les prix à la vente. Un argument qui n’a pas convaincu le ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des consommateurs, celui-ci ayant choisi de jouer la prudence au travers d’un comité technique, après la catastrophe nucléaire de Fukushima.

La barre des 2 000 franchie au premier trimestre 2013

Après un très bon cru 2012, il semblerait que 2013 sourie une fois encore au secteur automobile local. Il a connu une progression de 18 % sur l’année écoulée et la vente de véhicules neufs a dépassé l’année dernière la barre des 9 000 unités, contre 7 000 en 2011. De plus, rien qu’au premier trimestre 2013, 2 199 nouveaux véhicules ont été enregistrés à la National Transport Authority (NTA). Un résultat encourageant, au dire des principaux opérateurs, qui espèrent cette année encore renouveler l’exploit.
L’année 2012 a surtout souri au constructeur coréen KIA qui a vendu 969 voitures. De fait, la marque a enregistré une progression de 69,5 % sur une année. Mais lors du premier trimestre 2013, Toyota a pris le dessus avec la vente de 353 véhicules, suivie de KIA (298), Nissan (249), Hyundai (180), BMW (141), Ford (136), Peugeot (117), Mercedes (94) et Mitsubishi (86).

Les mesures incitatives du Budget

Le milieu de l’automobile s’est réjoui du fait que le vice Premier ministre et ministre des Finances, Xavier Luc Duval, ait pris comme exemple, dans le discours de présentation du budget national 2013, parmi d’autres, que la croissance de 32% dans la vente de véhicules neufs dans l’industrie automobile pour démontrer le progrès économique du pays.
Ceux qui utilisent leur voiture personnelle pour les besoins officiels ou dans le cadre des activités de leur business peuvent déduire, pour les besoins de la taxe, jusqu’à Rs 11 250 pour une cylindrée excédant 2000cc, Rs 10 125 pour les véhicules de 1601cc à 2000 cc et jusqu’à Rs 9000 pour les voitures avec une motorisation de 1,6 litre ou moins. Autrefois, le maximum déductible était de Rs 6000, Rs 6750 et Rs 7500 respectivement. Cette annonce a réjoui ceux qui se sentaient lésés par rapport aux frais d’entretien de leur automobile.
Depuis le début de l’année, les amoureux des voitures ‘vintage’ ont de quoi être heureux : le statut de vintage auparavant accordé à une voiture immatriculé jusqu’en 1948 a été étendu à 1970. Dans le même souffle, les frais douaniers pour l’importation d’une voiture vintage, initialement de 55%, ont été abolis. Les frais d’enregistrement, qui oscillaient entre Rs 12 500 et Rs 40 000 avant les mesures du budget 2013, ne se résument désormais qu’à la somme symbolique de Rs 1 000. Par la même occasion, la Road Tax (entre Rs 3 500 et 8 500, selon la motorisation) est descendue à Rs 1000. Ces mesures ne pourront que ravir les amoureux des vieilles voitures et les membres de club de voitures vintage. Par ailleurs, les véhicules sont désormais taxés à un taux uniforme de 25%.

Quand le permis à points vient changer la donne

La récente entrée en vigueur du permis à points n’est pas sans conséquences dans le secteur privé, dans les corps parapublics et dans le service civil. En effet, dans de nombreuses firmes, ceux qui sont employés comme chauffeur ou représentant commercial (salesman) avec un véhicule mis à leur disposition, sont tenus de fournir une photocopie de leur DLC (Driving Licence Counterpart) tous les six mois afin de certifier qu’ils ne sont pas interdits de conduite ou coupables d’un délit routier. À défaut de quoi, ils passeront devant un comité disciplinaire. Alors que dans de nombreuses firmes du secteur privé, ces résolutions sont déjà officielles, dans les corps parapublics et le service civil, des dispositions similaires sont en cours, laisse-t-on comprendre.
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