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Défaillances dans le système des drains

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Défaillances dans le système des drains | business-magazine.mu

Notre système d’évacuation des eaux pluviales est-il défaillant ? Une étude de la firme Gibb en 2003 et le rapport d’enquête du juge Domah après les inondations de mars 2008 en disent long.

Les inondations meurtrières de samedi ont mis au jour l’inefficience de notre système d’évacuation d’eau pluviale. Ce triste épisode fait écho à l’épisode du 13 février dernier et au drame du 26 mars 2008 lorsque la montée des eaux avait fait quatre morts dans le Nord et l’Est. À la suite de quoi, un Fact Finding Committeeétait institué. Dans son rapport d’enquête, le juge Bushan Domah devait notamment recommander qu’on aménage un réseau de drain à l’échelle nationale en vue de canaliser les eaux provenant des bassins et lacs et de les diriger vers la mer. Les autres recommandations du comité portaient, entre autres, sur la conduite d’un audit du système de drainage et de la gestion des déchets au niveau des collectivités locales, ainsi que la création d’un Disaster Management Centre. Cet organisme devant opérer sous la tutelle du Bureau du Premier ministre aurait eu pour mission d’évaluer les risques en relation avec les catastrophes naturelles, de décider d’un système d’alerte en fonction des régions et de disséminer de l’information. Jusqu’ici, ces recommandations du rapport Domah n’ont pas encore été adoptées.

En 2003, une étude effectuée par Gibb, en collaboration avec la Water and Power Consultancy Services de l’Inde et Arcus Gibb d’Afrique du Sud, pour le compte du ministère des Utilités publiques, avait mis en exergue l’inefficience de notre système d’évacuation. Outre la vétusté des drains dont les structures datent, en grande partie, de l’époque coloniale et le manque d’entretien, la firme de consultant a souligné un ensemble de facteurs humains qui contribuent à la détérioration des voies de canalisation. Ainsi, nombre des drains sont bouchés par des détritus et des déchets ménagers. De même, Gibb avait noté que nombre de constructions sur les flancs de montagnes et de collines ont été faites sans planification et entravent les systèmes de canalisation. Il y a aussi des constructions aux abords des marécages et des berges des rivières et qui sont à risques en cas de fortes averses.

Voies obstruées

L’étude devait aussi établir que le pays comporte 326 zones à risques aux inondations. Un nombre qui a sans doute augmenté depuis. La région de Mon Goût n’était ainsi pas considérée comme une zone vulnérable aux inondations.

En guise de recommandation, Gibb avait notamment proposé la création d’une Land Drainage Unitet d’un Land Drainage Committee. De même qu’une meilleure planification pour le système de canalisation dans le cadre des projets de développement foncier.

De son côté, le ministère des Terres et du Logement recommande l’application du Design Guidance Drainage de 2004 concernant les spécifications techniques pour les systèmes de drainage qui doivent être observées dans le cadre de développements fonciers. Or, comme l’a fait remarquer le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, le 13 février dernier, c’est le non-respect par les promoteurs immobiliers des normes de construction qui ont été à l’origine des inondations à Souillac. Il serait de changer les mentalités.

Land Drainage Programme : pas d’enveloppe budgétaire en 2013

Vingt-trois projets d’aménagement de drains ont été complétés en 2010 sous le programme de Land Drainage. Dans le dernier Budget national, lesProgramme-Based Budget Estimatesfait état de dépenses de Rs 266,3 millions relativement à des projets de drains. Toutefois, aucune provision n’est faite pour le programme de Land Drainageen 2013, 2014 et 2015. Des estimations antérieures font état d’investissement de Rs 273,9 millions et de Rs 232,1 millions dans des projets d’aménagement de drains et de ponts en 2010 et 2011.

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