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Économie: cap sur une croissance de 3,5 %

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Maurice terminera l’année avec une croissance de 3,5 %, selon les estimations de Statistics Mauritius. Dans sa  dernière livraison des comptes nationaux, l’institut des statistiques maintient les prévisions émises en juin de cette année.

La décision de Statistics Mauritius de maintenir la croissance à 3,5 % pour 2014 ne manque pas de surprendre certains analystes. Ils l’attribuent volontiers à la présente conjoncture politiquedans la mesure où ils s’attendaient à un abaissement des prévisions étant donné la morosité ambiante. Ils citent à cetitreune plus forte contraction attendue au niveau de l’investissement privé. Alors qu’il avait prévu une baisse de 3,7 % pour cetteannée, Statistics Mauritius est revenu  sursa position initiale et table désormais sur un recul de 4,3 % de l’investissement privé.

C’est également toujours la grisaille du côté de la construction. Dans les derniers comptes nationaux, il est  estiméque la décroissance dans cette industrie sera de l’ordre de 6,7 % et non pas de 4,7 % comme calculé en juin.  Ces nouvelles projections tiennent compte des retards enregistrés dans l’exécution de certains projets, que ce soit au niveau du public ou du privé.  

Véritable paradoxe 

Pour voir une amélioration sur le plan de l’investissement, il faudra patienter car les entrepreneurs sont actuellement en mode de « wait and see ». La preuve avec la dégradation de l’indicateur du climat des affaires au troisième trimestre. Si 22 % des chefs d’entreprises sondés dans le cadre de l’enquête effectuée par la Chambre de Commerce et d’Industrie affirment qu’ils vont augmenter le niveau de leursi nvestissements durant les douze prochains mois, par contre, 15 % disent que cette option n’est pas envisagée.   

Comment alors expliquer le maintien de la projection de la croissance à 3,5 % ? La réponse se trouve dans la performance trimestrielle. L’institut national des statistiques a, en effet, revu à la hausse ses estimations de croissance pour le premier trimestre de 2014. En juin, il avait calculé le taux à 2,4 %, mais il s’est avéréque le produit intérieur brut a crû plus fortement, soit de 2,7 % au cours des trois premiers mois de l’année.

« Cette révision à la hausse s’explique principalement par une plus faible contraction du secteur manufacturier, soit de 1,9 % au lieu de 3,5 % comme escompté et une  meilleurecroissancedans le secteur de l’agriculture et de la pêche, qui a progressé de 8,4 % contreune estimation initiale de 2,8 % », précisent les analystes de Statistics Mauritius. Même le secteur du transport et de l’entreposage a fait mieux que ce qui avait étéa nnoncé en juin.      

La croissance de 2,7 % réalisée au premier trimestre, selon les chiffres révisés, demeure toutefois inférieure à celle de 3,8 % enregistréel ors de la période correspondante en 2013. Mais là encore, il n’y a pas de quoi fouetter un chat car le deuxième trimestre a été marqué par un rebond sensible de l’activité. C’est d’ailleurs sur la base de ces données que Statistics Mauritius a choisi de maintenir le cap sur 3,5 %.

La croissance économique au deuxième trimestre a été de 4,6 % tirée par toutes les industries à l’exception du secteur de l’exploitation des mines et des carrières et aussi de la construction. Cette performance se compare favorablement à la même période en 2013 quand la croissance était de 3,4 %. À la base de ce rebond, l’industrie manufacturière qui a repris avec une progression de 4,1 % après un recul de 1,9 % au premier trimestre sans oublier le secteur de l’hébergement et des services de restauration. Grâce à l’augmentation des arrivées touristiques au deuxième trimestre, ce secteur s’est remis de sa contraction du premier trimestre affichant une croissance de 10 %. Le secteur des technologies de l’information et de la communication a été un autre moteur de croissance.  

Reste à savoir si le pays pourra rééditer la performance du deuxième trimestre lors des troisième et quatrième trimestres.

« Nous avons beaucoup de retard à rattraper.Le dernier trimestre de 2014 sera donc décisif  dans la détermination de notre performance cetteannée-ci », déclare l’économiste  SwadicqNuthay. Selon lui, tout dépendra également de l’évolution de la situation sur nos principaux marchés. S’agissant de la campagne électorale en cours, Swadicq Nuthay ne prévoit pas d’impact sur l’économie mais il se demande si la masse monétaire qui sera en circulation durant cettepériode aura une incidence quelconque.

La reprise de l’investissement public calculé à 9,5 % en 2014 après une contraction de 4,9 % en 2013 devrait aussi permettre d’atteindre les objectifs fixés. Cette croissance positive est due surtout à l’extension du quai au Mauritius Container Terminal, aux travaux en cours au barrage de Bagatelle et à l’acquisition d’un bateau patrouilleur.

La qualité  de la croissance

Chandan Jankee, qui se décrit  désormais comme un « activiste économique », est légèrement moins optimiste que Statistics Mauritius. Il pense que la croissancetourneraautour de 3,4 %.Celadit, il est d’avis qu’il ne faut pas avoir la croissance « for the sake of growth », mais qu’il est temps de voir la qualité de cette croissance.

Nous devons attendre la mise à jour des prévisions de la Chambre de Commerce et d’Industrie et de la Mauritius Commercial Bank pour voir si elles partagent l’analyse de Statistics Mauritius. Dans ses dernières« Perspectives économiques »publiées en mai dernier, la Chambre de Commerce et d’Industrie avait projeté une croissance de 3,4 % pour cette année. 

De son côté, MCB Focus a révisé ses prévisionsd’avril (3,6%) à 3,3 % dans son édition de juillet dernier, notant au passage que « the thirty basis point downgrade in our growth prognosis as compared to the previous estimate largely reflects a relative deterioration of our already temperate outlook for investment, particularly at the private sector level. » 

La Banque de Maurice en avait également fait de même en juillet en ramenant ses prévisions dans la fourchette de 3,4 - 3,6% contre une estimation initiale de 3,7 - 4%. Le comité de politique monétaire avait même pris la peine de souligner la nécessité d’accélérer les réformes structurelles et la diversification des marchés afin de renouer avec une croissance plus solide.

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