Type to search

En couverture

Emploi : Un marché en pleine mutation

Share
Emploi : Un marché en pleine mutation | business-magazine.mu

Le marché du travail est en constante transformation. Que ce soit dans les secteurs de la construction, des Tic, des énergies renouvelables, de l’aviation, de la finance et de la distribution, le pays aura besoin de compétences nouvelles. Il faut d’ores et déjà penser à une stratégie nationale pour former les jeunes aux métiers de demain. Il y va de la compétitivité de Maurice.

 

Depuisplusieursannées déjà, les entreprisestirent la sonnetted’alarme :ellesont de plus en plus de difficultés à trouver des ressourcesqualifiéesparmi les nouveaux arrivantssur le marché du travail. Le problème a étéidentifié :il y a un décalagecriant entre les exigences du monde professionnel et les compétences des jeunes qui sortent de l’école et des diplômés. C’estl’une des raisons pourquoi le taux du chômageplafonne à 8 %.

Compte tenu de la nature dynamique du marché de l’emploi, ce problème risque de se corser si on n’anticipe pas sur les besoins futurs des industries en mettant en place une stratégie de formation nationale dans le but de former les jeunes aux métiers d’avenir.

Conscients de l’enjeu, des instituts privés comme la MCCI Business School et, tout récemment, le Charles Telfair Institute, ont organisé des forums où des chefs d’entreprise ont eu l’occasion d’expliquer aux étudiants du cycle secondaire comment évolue le marché du travail et dans quelles filières ils devraient s’orienter pour devenir employables demain.

Commentant la transformation qui s’opère sur le marché de l’emploi, le Dr Nittin Essoo, directeur de Rushmore Business School, explique que nous sommes dans une phase de mutation professionnelle. «Les professions évoluent en parallèle avec les changements économiques, sociaux et environnementaux», souligne-t-il.

 Savoir orienter les jeunes

De son côté, Vanesha Pareemamun, Group Head of Human Resource de CIM Group, explique qu’il «est essentiel d’orienter les jeunes, afin de les aider à choisir des filières d’études qui sont en demande et répondent aux besoins spécifiques des entreprises.»

Généralement, c’est le marché qui crée la demande pour une compétence particulière. Par exemple, avec l’amélioration du pouvoir d’achat des Mauriciens, de 2010 à 2012, on a assisté à l’implantation de centres commerciaux et de projets IRS-RES. Un contexte qui a créé une demande pour des métiers spécifiques dans le secteur du bâtiment. «À l’époque, j’étais employé dans une institution tertiaire. Pour répondre au besoin du secteur de la construction, nous proposions des formations pour créer un bassin de métreurs (quantity surveyors) et de techniciens de bâtiment», précise Dhiruj Ramluggun, Head Training and Development Division à la Mauritius Employers Federation.

Avec l’annonce de la création de six Smart Cities, les compétences de nouveaux professionnels dans le domaine de la construction seront requises.

Dans le secteur des Tic-BPO, d’ici les cinq prochaines années, il y aura une nouvelle demande notamment pour des métiers axés sur la nouvelle technologie. Avec le phénomène d’interconnexion (Internet of things) dans les foyers et les entreprises, on aura davantage besoin d’entreprises technologiques conceptrices d’applications.

Dans le domaine de l’externalisation, notre bilinguisme constitue un atout sur lequel nous devrons davantage capitaliser. Pour Charles Cartier, président de l’Outsourcing and Telcommunications Association of Mauritius, il faut d’ores et déjà former les étudiants du cycle secondaire pour qu’ils aient une maîtrise de l’anglais et du français à l’oral comme à l’écrit. «Notre bilinguisme est notre avantage concurrentiel qui nous permet de nous démarquer de nos compétiteurs. Nous devons capitaliser là-dessus», insiste-t-il. Dans cette optique, il préconise une formule où l’anglais demeurera sous le curriculum de Cambridge et où l’enseignement du français passera sous la tutelle de l’Alliance française.

Dans le domaine des énergies renouvelables, ildevrait y avoir des débouchés intéressants. Actuellement, ce secteur emploie quelque 2 300 personnes. Avec l’objectif des autorités d’accroître la part des énergies renouvelables de 20 % à 35 % dans la production énergétique d’ici à 2025, l’emploi devrait grimper significativement, estime Khalil Elahee, spécialiste en énergie à l’Université de Maurice. Valeur du jour, les salaires sont attrayants dans ce secteur : les ingénieurs, techniciens et spécialistes de la chaîne d’approvisionnement touchent en moyenne Rs 45 000 par mois.

 Se recycler en permanence

«À l’étranger, il y a des ‘Energy managers’ dans les grandes entreprises. Ils gèrent parfois un budget annuel en énergie qui dépasse $1 million», fait ressortir Khalil Elahee. À Maurice, ce sont surtout les bioénergies qui ont créé des emplois directs, suivies du solaire. «Il faut une masse critique de professionnels, ce qui n’est pas le cas à Maurice. Le secteur est assez nouveau et demeure en évolution. Il faut prendre cette dynamique en considération. Les entrepreneur sont plus de chance que les professionnels qui entrent dans un monde assez nouveau. Il faudra se recycler en permanence

Dans l’aviation, avec la progression du trafic aérienet le développement des aéroports, des perspectives de carrière intéressantes se dessinent. «Plusieurs éléments se conjuguent pour expliquer ce besoin de main-d’œuvre : l’augmentation du trafic aérien en premier lieu ; il y a de plus en plus de passagers et de fret à transporter. C’est une simple théorie de l’offre et de la demande», explique-t-on chez G2ACAMAS, entreprise du groupe IBL qui propose des cours spécifiques dans le domaine de l’aviation.

Selonun rapport de l’IATA publié fin 2014, le nombre total d’emplois directs dans l’aviation devrait atteindre 2,45 millions (en hausse de 1,5 % par rapport à 2014).

«Cette tendance positive dans le trafic de passagers vient confirmer qu’àl’international comme à Maurice, le domaine de l’aviation est en plein essor», soutient-on chez Flymates, un centre de formation spécialisé dans les métiers de l’aviation.

La vision du gouvernement de transformer la zone aéroportuaire en un pôle aéronautique générera un nombre conséquent d’emplois. D’où le besoin de former les jeunes aux métiers de l’aviation. Les métiers qui sont créés peuvent être classés en troisfamilles : personnel au sol (agent commercial, chef d’escale, préparateur de vol), personnel navigant (pilote de ligne, hôtesse de l’air et steward) et personnel technique de l’aéroport (aiguilleurs du ciel, agents d’exploitation dans le domaine aérien, ingénieurs électriciens des systèmes de la sécurité aérienne, techniciens et ingénieurs de l’aviationcivile, agents de sûreté, agents de pistes).

Dans le secteur financier, on aura également besoin de compétences plus pointues, souligne Vanesha Pareemamun. On recrutera davantage dans les domaines suivants : Corporate Finance, Compliance, Forensic, Risk Management, Business Intelligence ou encore l’Investment/Wealth Management.

La biotechnologie est une autre activité émergente. Le Groupe Socota s’est engagé dans cette voie en créant BioPark Mauritius.Ce secteur pourvoira des emplois dans les domainessuivants : recherche, chimie, biochimie et toxicologie, entre autres.

Dans le secteur de la distribution, on recherchera davantage des profils pour gérer la chaîne d’approvisionnement (Supply chain management).C’est du reste la vocation de Simera. Son directeur, Thierry Boullé, explique que c’est vers 2008 que ce métier a commencé à éclore à Maurice. Il consiste à coordonner les opérations et de s’assurer que les décisions prises à chaqueétape (achat, stock, production, vente, entre autres) sont cohérentes. Au sein de Moroil, on a adopté cette fonction de manière informelle. Alors que Food & Allied et Maurilait ont structuré leurs départements de Supply chain management.

}]
Tags:

You Might also Like