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Inondations : des dégâts avoisinant 1 milliard de roupies

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Inondations : des dégâts avoisinant 1 milliard de roupies | business-magazine.mu

Le bilan des inondations du samedi 30 mars est lourd : onze morts et des dégâts aux infrastructures, habitations et véhicules qui coûterontprès de Rs 1 milliard à l’économie, selon les premières estimations des observateurs.

Maurice panse ses blessures. Après les inondationsmeurtrières de samedi dernier, l’heure est à la reconstruction et au bilan. Le chantier est gigantesque. Outre les pertes de vies humaines – il y a eu onze morts –, la capitale a subi des dégâts considérables. Sans compter la paralysie dans les entreprises suivant le jour de deuil national observé, le lundi 1er avril.

Le spécialiste des assurances, Bertrand Casteres, Chief Executive Officerdésigné de Mauritius Union, qui a eu une riche carrière dans le secteur des assurances en France, évalue l’impact de la catastropheà environ Rs 1 milliard, voire plus. Cela en termes de dégâts aux infrastructures et habitations, mais aussi des stocks de produits de magasins abîmés et d’équipements inutilisables, soit tout le secteur non-moteur de l’assurance.

Et si c’était en jour de semaine…

« En termes d’habitations, le drame c’est que beaucoup de Mauriciens dont les maisons et effets personnels ont été endommagés ne sont pas assurés. C’est un problème de fond à Maurice car beaucoup de gens ne sont pas assurés », observe Bertrand Casteres. Selon lui, l’impact humain et économique aurait été encore plus grave si les inondations nous avaient frappés en jour de semaine car de nombreux Mauriciens travaillentà Port-Louis et auraient pu être pris au piège par la montée des eaux. « Ça aurait été une véritable catastrophe », dit-il.

Outre les dégâts aux habitationset structurespubliques, c’est pour l’assurance automobile en particulier que la note risque d’être salée. Selon les premières estimations, quelque 300 véhicules ont été abîmés dans les inondations.

àce stade, le responsable de Mauritius Union évoque des dégâts de plusieurs centaines de millions de roupies pour le secteur automobile. « Il est difficile de quantifier le coût global pour l’assurance-auto chez toutes les compagnies car nous recevons encore des réclamations. Mais je pense que la facture devrait sans problème dépasser la centaine de millions de roupies de dégâts pour l’ensemble de la profession ».

Bertrand Casteres relève que sur les 300 véhicules concernés, environ la moitié ne sont pas assurés tous risques. Ceux-ci ne seront donc pas indemnisés.

Pourtant, selon les opérateurs économiques, une partie de ces dégâts aurait pu être évitée. Pour l’économiste Pierre Dinan, les inondations de la semaine dernière doivent nous servir de piqûre de rappel car il est important que le pays soit pleinement conscient des défis et risques à gérer.

« Les inondations du 13 février et du 30 mars 2013 devraient convaincre nos dirigeants de l’urgence, premièrement d’adopter une politique économique favorisant une agriculture moderne pouvant rehausser notre sécurité alimentaire et deuxièmement de faire un audit complet de nos infrastructures publiques en vue de rehausser leur entretien et de s’assurer de leur capacité de résistance aux cyclones et inondations », prévient Pierre Dinan.

De son côté, Bertrand Casteres est d’avis qu’il faut situer la part de responsabilité de la météo dans les tristes événements du 30 mars. « Je m’étonne que les services météorologiques n’aient pas vu cet événement arriver. Si tel avait été le cas, chacun aurait pu prendre ses dispositions pour se mettre à l’abri et il n’y aurait peut-être pas eu de problème majeur. C’est l’effet de surprise qui est la principale cause de cette catastrophe. Il faudra à l’avenir trouver les moyens d’éviter qu’un tel drame ne se reproduise. »

Il est temps de mettre sur pied unEmergency Planen cas de catastrophe naturelle, insiste, pour sa part, Ahmed Parkar, président du Joint Economic Council (JEC) car, estime-t-il, Maurice doit faire face aux aléas du changement climatique. Les dispositions de cet Emergency Plan seraient connues du gouvernement, du secteur privé et de la population.

« Il faut une série d’actions déjà prédéterminées afin que tout le monde puisse travailler à l’unisson et dans la même direction, cela afin d’éviter que de tels drames ne se reproduisent », soutient Ahmed Parkar. Il suggère par ailleurs qu’on révise les critères de construction à Port-Louis, afin d’éviter à l’avenir que l’eau ne soit piégée à certains endroits. Il pointe aussi du doigt la météo qui, selon lui, doit absolument revoir son système d’alerte en cas de grosses pluies, ainsi que ses méthodes de prévision.

Ahmed Parkar plaide également pour la création d’un plan d’évacuation de Port-Louis en cas de catastrophe naturelle : « Il faut absolument un plan pour évacuer la Capitale en cas de problème. Samedi, l’inondation n’a duré que quelques heures, mais la prochaine fois, nous pourrions avoir une inondation plus grave – sur deux ou trois jours – et il nous faut absolument être prêt à réagir dans une telle éventualité. Il y a des actions concrètes à prendre pour éviter le pire si jamais une telle situation se reproduisait. »

En attendant que des mesures concrètes soient prises en concertation avec toutes les parties prenantes, le pays poursuit lentement sa reconstruction.

Star Knitwear sous 1m30 d’eau

L’inondation dans les locaux de Star Knitwear à Coromandel aurait pu avoir de conséquences plus fâcheuses. En à peine 40 minutes, la cour de l’usine était déjà inondée avec le niveau d’eau atteignant environ 1 m 30, indique Ahmed Parkar. Pour éviter de graves dégâts, la direction a dû carrément détruire un mur pour permettre l’évacuation de l’eau.

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