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Matériaux de construction : la diversification pour échapper à la crise

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Matériaux de construction : la diversification pour échapper à la crise | business-magazine.mu

Le ralentissement de l’industrie du bâtiment ne sera pas sans conséquences sur les entreprises qui fournissent des matériaux de construction. Les opérateurs font montre de leurs appréhensions.

La construction est en panne. La récession qui continuera à frapper l’industrie en 2013 impactera sur le chiffre d’affaires des entreprises engagées dans la commercialisation des matériaux de construction.

Ainsi, chez Lafarge (Mauritius), on s’attend à une contraction de l’industrie dans son ensemble hauteur de 3 à 5 %. « Cette situation affectera les ventes de ciment et de béton», constate Anne-Brigitte Spitzbarth, Managing Director de Lafarge (Mauritius). Ces derniers mois, la cimenterie a participé à d’importants développements dont Bagatelle-Mall of Mauritius et Grand-Baie La Croisette, mais cette année, il n’y a pas de nouveaux projets de pareille envergure. « En outre, les projets IRS-RES – environ une cinquantaine – peinent à être vraiment confirmés. La crise qui dure en Europe, et qui, par ricochet, peut affecter Maurice, a rendu les investisseurs plus prudents», poursuit notre interlocutrice.

Dans le cas des IRS-RES, les promoteurs attendent d’avoir vendu un pourcentage significatif de leurs projets avant de les concrétiser.

S’orienter vers d’autres secteurs

Si elles ne ressentent pas tout de suite les effets du ralentissement du secteur de la construction, les entreprises anticipent en diversifient leurs produits. « On ressentira très bientôt les effets de la crise immobilière et de la perte de vitesse du secteur de la construction», explique Teenanda Ayasaamy, General Manager de Batimex. L’entreprise se spécialise dans les produits finis, à l’instar de carrelages, robinetteries et autres équipements pour la salle de bains. « Aujourd’hui, nous avons moins de projets de centres commerciaux. Ce qui fait qu’on se focalise sur les projets résidentiels», souligne Teenanda Ayasaamy.

Pour tirer son épingle du jeu, Batimex mise également sur la diversification de ses services.
« Nous étoffons nos services afin de toucher d’autres secteurs. Nous ne pourrons nous adapter à cette conjoncture difficile qu’en étant bien équilibrés.»

La compagnie s’attaque aussi au marché de la rénovation. « C’est un marché porteur. Avec l’Internet et les chaînes satellitaires, il y a désormais un véritable engouement des Mauriciens pour le bricolage et la rénovation », ajoute Teenanda Ayasamy.

Même son de cloche du côté Mauvilac, Shakila Cassam-Mariette, responsable du département Marketing & Communication du groupe, affirme que l’entreprise qui se spécialise dans la fabrication de la peinture, ne ressent, dans l’immédiat, aucun effet du ralentissement dans le secteur de la construction.
« Néanmoins, pour ne pas être touchée de plein fouet par cette baisse des activités de construction, nous nous concentrons sur nos produits destinés au grand public », souligne-t-elle.

Chez Lafarge (Mauritius), on note que le mode de consommation des Mauriciens évolue. « Les Mauriciens ont tendance à opter plus facilement pour l’achat des appartements. L’évolution du pouvoir d’achat est contrastée selon les catégories. En ce qui nous concerne, ses effets sont plus difficiles à prévoir», observe Anne-Brigitte Spitzbarth. Compte tenu du fait qu’il n’y a pas de gros projets en vue et que les IRS-RES tardent à se concrétiser, au niveau Lafarge (Mauritius), on a prévu une baisse de volume.

Ces matériaux qui coûtent plus cher

Il y a eu majoration des prix d’une série de matériaux de construction ces derniers mois. Bien souvent, ces hausses n’ont pas de rapport direct avec le ralentissement dans la construction. Ainsi, en septembre 2012, les pots de peinture ont subi une légère hausse de 5 %. « Tous les ans, les compagnies qui se spécialisent dans la fabrication de peinture augmentent le prix de leurs produits », indique Shakila Cassam-Mariette.

Chez Lafarge (Mauritius), au début de février, le prix du ciment a été revu de Rs 170 à Rs 182 (TVA non incluse), tandis que le vrac a augmenté de moins de 6 %.

Cette hausse n’avait pas pour but de compenser le manque à gagner provoqué par le ralentissement dans la construction. « Nous avons subi une hausse de 6,7% de notre prix d’achat à la source en juillet 2012. Nous avons contenu cette hausse autant que possible afin de soutenir nos clients au mieux. Il faut aussi prendre en compte la dévaluation de la roupie face au dollar, la devise dans laquelle nous achetons notre ciment. L’inflation et l’augmentation de nos coûts entrent aussi en jeu», soutient-elle. Et d’ajouter : « Il faut toutefois noter que la part du ciment sur le coût total d’une maison individuelle n’est que de 8 % à 10 % en moyenne. »

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