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Transformer Port-Louis en un port d’éclatement

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Transformer Port-Louis en un port d’éclatement | business-magazine.mu

Avec l’accroissement soutenu du commerce régional, les activités portuaires renferment de nouvelles opportunités de croissance. Port-Louis se positionne déjà pour devenir une référence dans la région. 

Maurice est idéalement située sur les axes maritimes Asie-Afrique et Asie-Amérique latine. Port-Louis dispose d’un avantage comparatif en tant que port d’avitaillement (bunkering) en produits pétroliers, port de transbordement, port d’attache, voire port d’escale pour les lignes de croisières internationales, vu les activités de croisière en hausse constante dans la région. Les opérations de transbordement ayant explosé ces dernières années, les autorités portuaires ne cessent d’insister sur la nécessité d’accélérer le développement des infrastructures pour que Port-Louis puisse accueillir des navires plus grands.

Cette évolution intensifie la pression en faveur de meilleures installations portuaires et de l’amélioration conséquente de la productivité des ports. Ce qui attirera d’autres armateurs à desservir Maurice, à l’instar des trois principaux armateurs mondiaux, à savoir Mediterranean Shipping Company, Maersk et CMA CGM, présents dans l’île.

Port-Louis joue un rôle vital dans l’économie mauricienne puisqu’il représente 99 % du commerce extérieur du pays. Géré par la Mauritius Ports Authority (MPA), le port ambitionne de devenir un hub régional pour les plus grands transporteurs mondiaux. La congestion du port de Durban a permis aux autorités portuaires mauriciennes de déployer une stratégie agressive pour se positionner sur le marché.

Le port comprend deux entités : le landlord et régulateur en la Mauritius Ports Authority (MPA) et l’opérateur qui est la Cargo Handling Corporation Limited (CHCL). Ce sont ces deux entités qui procèdent actuellement aux travauxd ’agrandissement. Ceux-ci dureront jusqu’en mars 2017 et coûteront Rs 7,1 milliards.

Selon Xavier-Luc Duval, ministre du Tourisme et des Communications extérieures, quand le terminal portuaire sera complété en 2017, il permettra à Port-Louis d’accueillir de plus gros navires et d’avoir des conteneurs sur les plus grands axes. Donc, plus de possibilités s’ouvriront à Maurice. Il ne faut pas oublier qu’il y a un flux massif de trafic de la Chine vers l’Afrique et de la Chine vers l’Amérique du Sud qui va continuer dans le temps. Il y a environ 35 000 navires qui passent tous les ans près de Maurice. Toutefois, nous n’accueillons qu’environ 2 000 d’entre eux. Et si nous réussissons à attirer 10 % ou 20 % de ces 35 000 navires, ce sera déjà beaucoup pour l’avitaillement.

Position stratégique

Entre-temps, le port de Durban, qui est le plus actif d’Afrique, se renforce. En effet, les autorités sud-africaines ont mis en route un important programme de développement, qui prendra fin en 2018. Pour rester dans la course et capter du trafic, Port-Louis doit également se moderniser. Mais il semble que les travaux ont pris du retard, ce qui pénalise les lignes maritimes qui desservent Maurice.

Port-Louis est le troisième port le plus profond de l’Afrique subsaharienne, avec un tirant d’eau actuel de 14 mètres. Le quai actuel est de 560 mètres. Une fois les travaux d’agrandissement terminés en novembre 2015, le quai atteindra une longueur de 800 mètres. Et une fois le quai agrandi, le port pourra en même temps accommoder deux gros porteurs de 350 mètres. Sa capacité d’accueil actuelle est un navire de 300 mètres et un autre de 175 à 200 mètres. Les travaux de dragage porteront le tirant d’eau à 16,5 mètres. Mais à long terme, l’objectif de la MPA sera d’étendre davantage le quai avec un tirant d’eau de 18 mètres.

Par ailleurs, la position stratégique de Maurice sur la carte ne date pas d’hier. Les grèves auxquelles font face certains ports de la région, à l’instar du Port de La Réunion l’année dernière, font pencher la balance en faveur de Port-Louis. Maurice dispose aussi d’une main-d’œuvre moins chère et d’une bonne stabilité politique, sociale et industrielle.

Il ne faut pas, non plus, oublier que Maurice est aux portes d’un continent en pleine croissance. L’Afrique de l’Est est une terre d’opportunités pour les investisseurs et Maurice est bien positionné pour participer à son développement. Cependant, comme le souligne le capitaine René Sanson, CEO de Mediterranean Shipping Company (Mauritius), il faut rester vigilant et continuer d’innover car les ports voisins connaissent aussi des développements importants.

Par ailleurs, le transbordement est une activité que le port veut développer davantage. En 2014, les activités de transbordement ont connu une hausse de 13,5 %, passant de 268 820 EVP à 304 557 EVP. Les activités de transbordement peuvent amener des bénéfices importants pour l’économie. La MPA offre des incitations pour encourager les navires à faire leur transbordement à Maurice. Selon la MPA, les tarifs de Port-Louis figurent parmi les plus compétitifs au monde.

Selon une étude effectuée en 2014, le commerce interrégional de conteneurs a été de 770 000 Équivalent Vingt Pieds (EVP) en 2012. 90 % de ce commerce a été transbordé dans quatre hubs de transbordement. Malgré le fait que le port de Salalah soit à environ 3 000 milles nautiques de la région, quelq 000 EVP y ont été transbordés. Durban, qui est un autre port essentiel pour l’Afrique de l’Est et les îles de l’océan Indien, manipule environ 120 000 EVP. Quant à Port-Louis, il manipule environ 110 000 EVP qui sont destinés aux îles voisines, à l’Australie et à l’Afrique de l’Est. À ce jour, 30 % du trafic de conteneurs et 60 % de pétroliers transitent par l’océan Indien. C’est dire l’importance que prend la région en matière de trafic de marchandises.

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