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Secteur manufacturier : inquiétudes sur la baisse de l’investissement

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Secteur manufacturier : inquiétudes sur la baisse de l’investissement | business-magazine.mu

Avec le moral des industriels en berne, les perspectives dans le secteur manufacturier ne s’annoncent guère reluisantes en ce début d’année. La croissance sera, toutefois, au rendez-vous même si la baisse du niveau de l’investissement inquiète au plus haut point.

Il faudra patienter avant de voir un retour à la confiance dans le secteur manufacturier. Du moins, ce ne sera pas pour le premier trimestre de 2013. Déjà à la fin de l’année dernière, la Chambre de Commerce et d’Industrie constatait une baisse de 3,5 % de l’indicateur du climat des affaires pour le secteur manufacturier. Une baisse qui a entraîné l’indice pour ce secteur à son niveau le plus bas à 87,5 points au quatrième trimestre de 2012.

Selon le président de la Mauritius Export Association (Mexa), Yogesh Singh, les perspectives continuent d’être influencées par les événements en Europe, notre principal marché pour les exportations.

« La situation actuelle ne manque pas d’impacter sur le sentiment des affaires. D’ailleurs, nous constatons que les industriels ne sont pas en train d’investir dans le secteur manufacturier. Une situation qui risque d’avoir des conséquences très fâcheuses sur le moyen et le long terme, notamment sur le plan de la compétitivité du secteur », prévoit-il.

Les industriels interrogés par la Chambre de Commerce dans le cadre du sondage sur le climat des affaires à la fin de l’année dernière abondent dans le même sens et laissent présager un premier trimestre morose. L’étude révèle que 26,4 % des sondés s’attendent à une baisse de leurs activités au cours des prochains mois. Ils sont seulement 13,2 % à se montrer optimistes quant à une hausse de leurs activités.

Qui plus est, 11 % des manufacturiers pensent qu’ils vont devoir licencier à court terme en raison de perspectives plus sombres, alors que 84,2 % disent ne pas avoir l’intention de recruter à court et moyen terme. Même les fêtes de fin d’année n’ont pas eu l’effet escompté sur le niveau des commandes, affirment bon nombre d’industriels.

Premier trimestre morose

N’empêche, l’industrie manufacturière enregistrera une croissance en 2013. Statistics Mauritius prévoit une légère progression pour ce secteur passant de 1,9 % en 2012 à 2 %, cette année-ci. Une performance qui sera tirée par des sous-secteurs comme la transformation des produits alimentaires. Une activité qui est appelée à croître de 2,2 %, cette année, avec l’entrée en opération d’une nouvelle unité de production.

Après une année creuse, l’industrie du textile devrait renouer avec la croissance en 2013. Le bureau des statistiques s’attend à une croissance de 2 % en anticipant une reprise sur nos marchés d’exportation et la poursuite de la politique de diversification. C’est d’ailleurs la diversification vers l’Afrique du Sud et les marchés de la région qui nous a permis au textile de maintenir la tête hors de l’eau. L’Afrique du Sud se positionne désormais comme le troisième acheteur de nos produits textiles et d’habillement.

Yogesh Sing demeure, malgré tout, optimiste : le secteur manufacturier est en mesure d’enregistrer une croissance supérieure à 2 %. Pour y arriver, il faut se donner les moyens comme, par exemple, inciter les manufacturiers à investir ou encore encourager les firmes étrangères engagées dans la production à venir s’implanter à Maurice.

L’année 2013 sera marquée par la poursuite de la campagne visant à redorer l’image non seulement l’industrie du textile, mais aussi le secteur manufacturier dans son ensemble. Le but est d’encourager les jeunes à se tourner vers ce secteur afin de favoriser le recrutement local.

 

FDI de Rs 108 M en 9 mois

Les derniers chiffres publiés par la Banque de Maurice sur les investissements directs étrangers (FDI) démontrent également que ce secteur arrive difficilement à attirer des investissements. Sur les Rs 6,2 milliards de FDI qui sont entrées à Maurice au cours de la période janvier-septembre 2012 seulement Rs 108 millions ont été dirigées vers l’industrie manufacturière la reléguant ainsi à la dernière place au niveau des secteurs bénéficiaires.

Le faible taux d’investissement traduit en même temps une confiance en baisse, remarque Yogesh Singh. Cet état d’esprit devrait perdurer jusqu’à la fin du premier semestre de 2013. A moins que la récente reprise notée sur les marchés financiers internationaux soit annonciatrice d’une embellie générale.

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