Tourisme: L’accés aérien crucial pour l’avenir de l’industrie

Une sensible reprise au niveau des arrivées touristiques est attendue en cette fin d’année. entre-temps, les opérateurs font part de leurs attentes pour le prochain budget. L’inadéquation  entre l’offre et la demande revient d’actualité. La solution proposée : une révolution de notre service aérien.

Le tourisme contribue à près de 8 % au produit intérieur brut. Lors du dernier Budget, Rs 518 millions avaient été allouées à l’industrie avec des mesures principalement pour stimuler les marchés russe et chinois.

Selon l’Association des hôteliers et des restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim), plusieurs des mesures proposées l’an dernier répondaient aux besoins du secteur. Parmi, l’on compte la détaxe, les incitations à la rénovation et à l’investissement dans des équipements verts.

Dans le cadre du prochain Budget, l’Ahrim s’attend à des mesures concrètes pour relancer  l’industrie touristique. « Il s’agit de rétablir un équilibre entre l’offre excédentaire d’hébergement et de services touristiques, et la demande insuffisante de touristes visiteurs. Pour cela, il faut agir sur le service aérien, alors que ce secteur subit lui-même les effets de sa propre crise», explique Jocelyn Kwok, Chief Executive Officer de l’Ahrim. Selon lui, il nous faut stimuler la demande sur nos marchés cibles : « En même temps, il faudrait soutenir les opérateurs en difficulté en leur accordant, si possible, de l’aide à la trésorerie et à la réduction des coûts et charges opérationnels.»

Restructurer l’Office du Tourisme

De son côté, Grégory de Clerck, Area Manager – Mauritius de Starwood Hotels and Resorts, souligne l’importance de revoir à la hausse l’accessibilité de l’île et d’assurer la qualité du service d’Air Mauritius. « Il est tout aussi important que le ministre des Finances introduise des mesures incitatives pour la rénovation du parc hôtelier au lieu de se concentrer uniquement sur la construction des nouveaux hôtels», indique-t-il.

Grégory de Clerck est aussi d’avis qu’il faut restructurer la MauritiusTourism Promotion Authority (MTPA). « Elle devrait se concentrer sur son rôle principale, qui est la promotion de la destination Maurice, au lieu de s’attarder sur un plan de restructuration. à la fin, les touristes s’intéresseront à l’efficacité de la MTPA au lieu de sa structure », explique-t-il.

D’autre part, certains observateurs soulignent l’importance d’une aide au niveau du recrutement du personnel pour la formation dans le secteur touristique. Cela pourrait se faire, disent-ils, en réduisant le coût de l’Industrial Lease sur les terres de l’état dans la zone côtière. Celui-ci a augmenté de 4,3 % suite à une mesure annoncée lors du Budget 2012-2013.

Du côté des petits et moyens hôtels, c’est la taxation excessive qui inquiète. Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme, suggère que le Budget 2014 contienne une mesure visant à revoir le système de taxation pour les hôtels. Celle-ci est calculée sur la base de toutes leurs factures. « Il faut aussi trouver le bon moyen de réaliser le projet de ‘Grading System’ pour arrêter la braderie des hôtels», ajoute-t-il.

Par ailleurs, les opérateurs touristiques se disent confiants d’une petite reprise du secteur touristique cette année. Il semblerait que le dernier trimestre sera meilleur en termes d’arrivées touristiques, indique Jocelyn Kwok. « Si tous les vols additionnels envisagés à ce jour se concrétisent, il se pourrait bien qu’un sursaut des arrivées en décembre nous permettent de terminer l’année avec un nombre d’arrivées supérieur à 990 000 », précise-t-il.

Toutefois, Jocelyn Kwok s’inquiète des recettes touristiques : « A fin août, nous touchions les Rs 27 milliards alors que l’estimation officielle pour l’année entière est de Rs 45 milliards. En 2012, nous avions atteint Rs 44,4 milliards. Pour 2013, il y a, à ce jour, et en attendant un véritable sursaut, très peu de chances que nous puissions atteindre ce chiffre. »