Aéroport SSR, plaque tournante en devenir du transport aérien

Ayant pour vocation de devenir un moteur de croissance au service du développement économique du pays, le nouveau terminal affiche un bilan positif après une année d’opération.

Rs 11 milliards. C’est le montant consacré à la nouvelle infrastructure pour que l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam devienne un puissant hub régional et ainsi contribuer à ériger le pays en plaque tournante du transport aérien dans la région de l’océan Indien, capable d’accueillir des moyens et gros porteurs. L’enjeu est essentiel pour l’avenir de ce secteur d’activité, qui a en ligne de mire l’objectif d’accueillir 4,5 millions de visiteurs annuellement. Au-delà des enjeux touristiques connus et essentiels pour le pays, le terminal vise à devenir à terme un pôle de transit transcontinental et à attirer les investissements industriels et économiques qui s’offrent à lui.

Le souhait des autorités de faire de SSRIA (Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport) une escale incontournable est réaliste, assurent nos interlocuteurs, car la région ne dispose pas de hub régional. « D’une part, il y a un gros mouvement entre l’Asie et Afrique, et Maurice est positionnée de façon idéale pour être cet aéroport de transit. D’ailleurs, il y a beaucoup de projets qui sont mis en place pour aller dans cette direction. D’autre part, notre infrastructure nous donne les moyens de capter une plus grosse part du trafic entre l’Afrique et l’Asie. Ce marché représente approximativement 3,5 millions de passagers annuellement », explique-t-on à AML.

3 millions de passagers attendus fin 2014

Le nouveau terminal, qui a déployé ses ailes en septembre 2013, soit il y a un an, a une capacité d’accueil de 4 millions de passagers par an et dans ses prévisions, AML s’attend à atteindre la barre des 3 millions de passagers d’ici à la fin de 2014. Les travaux de rénovation de l’ancien terminal – au coût approximatif de Rs 600 millions – vont commencer l’année prochaine. Celui-ci sera par la suite relié au nouveau terminal, ce qui portera la capacité d’accueil à 4,5 millions de passager annuellement. « La très grande majorité de nos clients, compagnies aériennes et passagers, considère que le nouveau terminal est une réussite, à la fois sur les plans esthétique et fonctionnel », indique Francis Latarjet, Chief Executive Officer d’Airport Terminal Operations Ltd (ATOL).

La contribution de l’aéroport à la richesse nationale a connu une progression. Le secteur aéroportuaire apporte environ 15 % au produit intérieur brut (PIB). Les revenus du groupe AML, qui comprend AML, ATOL et la MDFP, est de Rs 3,9 milliards en 2013. Les profits avant taxes sont, eux, de Rs 1,2 milliard.

Airport Terminal Operations Ltd (ATOL) est une compagnie privée née d’une collaboration entre Airports of Mauritius Ltd (AML) et Aéroports de Paris Management (ADPM), filiale du Groupe Aéroports de Paris (ADP). ATOL a pour principale mission d’exploiter et de gérer le nouveau terminal de passagers, qui a été mis en service le 12 septembre 2013. Environ 200 salariés d’ATOL veillent jour et nuit à assurer aux passagers, ainsi qu’aux compagnies aériennes un service d’excellente qualité, et à garantir le bon fonctionnement des nombreuses installations techniques de l’aéroport, en liaison avec AML.

Triple récompense pour le nouveau terminal

Une année après la mise en opération du nouveau terminal, celui-ci a reçu trois Awards. Le Skytrax World Airport Award 2014 décerné au début de l’année fait de l’aéroport de Maurice un des meilleurs de l’océan Indien. Quelques semaines après avoir décroché le Skytrax Award, SSRIA est devenu le 3^e aéroport dans la région Afrique (catégorie de 2 à 5 millions passagers), selon le classement pour l’année 2013 publié par le Conseil international des aéroports (ACI). Il suit les aéroports de Cape Town et de Durban, mais devance ceux du Caire et de Johannesburg.

« À la fin de cette année 2014, l’aéroport devrait être classé par Airport Council International (ACI) à la première place des aéroports d’Afrique pour la qualité de ses services. Certes, il reste encore des points à améliorer, notamment le parking des véhicules. Nous travaillons aussi sur le réaménagement de l’ancien terminal, afin d’étendre notre capacité d’accueil », annonce Francis Latarjet.

Pour la direction d’AML, « c’est le couronnement du travail et du dévouement de tous les employés d’AML, d’ATOL et de tous les partenaires de la plate-forme aéroportuaire qui a permis d’obtenir cette récompense. Les résultats pour le premier trimestre de 2014 sont excellents et nous sommes confiants de pouvoir rester sur le podium. » Cette récompense permet à l’aéroport international SSR d’étendre sa visibilité au-delà de l’océan Indien et de positionner Maurice davantage comme une référence dans la qualité des services aéroportuaires. AML a également décroché le NPPC Award pour son projet Airport Service Quality Improvement Programme - The Journey to Excellence en août de cette année.

Un cargo village de 72 hectares

La construction et l’aménagement de la nouvelle zone de cargo et de port franc s’étend sur une superficie de 72 hectares et visent l’augmentation du volume de fret traité. On estime que pour 2013, le fret a tourné autour de 50 000 tonnes et l’objectif est de doubler ce chiffre. Lors de l’exercice financier 2013, un budget a été alloué pour contribuer à la construction de cette nouvelle infrastructure qui encouragera par ricochet les exportations. C’est Lufthansa Consulting, qui a participé à la mise sur pied de la zone cargo à Dubaï, qui a travaillé sur la conception et le design de notre zone cargo et port franc.

La première phase couvre unesuperficie de 7 hectares et abritera un « light industrial morcellement » avec l’eau, l’électricité et les routes. Ce sera ensuite aux opérateurs de venir y installer leur entrepôt. Cette première phase au coût d’environ Rs 100 millions sera complétée à la fin de ce mois de septembre. Les opérateurs existants pourront, eux, bouger leurs activités vers la nouvelle zone.

Les travaux de la deuxième phase commenceront dès que la première phase sera complétée et seront achevés vers novembre 2015, selon les prévisions. Une superficie d’environ 50 hectares est concernée pour coûter aux alentours de Rs 600 millions.

La troisième phase concernera, elle, 15hectares, ce qui amène la zone totale à une superficie de 72 hectares. Les travaux pour la zone cargo s’achèveront à la mi-2016. La nouvelle zone cargo et port franc a été conçue de façon à pouvoir optimiser les opérations concernant le fret. Elle y abritera un Integrated Government Centre géré par la MRA pour faciliter toutes les procédures de « clearance » au niveau du gouvernement.

ATOL a travaillé en collaboration avec différents partenaires, dont MDFP (Mauritius Duty Free Paradise Company Limited), pour développer une galerie marchande s’alignant sur les plus grands standards internationaux. Le terminal compte un espace commercial novateur à Maurice combinant le shopping et la détente pour améliorer le confort des passagers en attendant d’embarquer. Les boutiques et espaces de restauration que traversent les passagers occupent une place centrale au sein d’une galerie commerciale qui s’étend au total sur plus de 2 200 m², sur trois niveaux dans le terminal.

En zone départ, le « walk through » donnant accès à la salle d’embarquement est un lieu de vie et d’échanges. Cet espace donne aux passagers, après le franchissement des zones de sûreté, le loisir de s’évader dans divers univers où ils trouveront les produits phares de toute zone hors taxes (parfumerie, tabac et alcool, confiserie…). Des magasins inédits ont également leur place, comme des enseignes de luxe pour la mode homme et femme, ou encore des produits artisanaux mauriciens, disponibles pour tous les budgets.

Une bijouterie multimarques propose une large gamme de produits de haut standing. Les grands et les petits peuvent trouver leur bonheur dans une grande librairie offrant un large choix d’ouvrages généralistes ou spécialisés, mais aussi des titres variés sur les spécificités de l’île Maurice et sa région : photographies, culture, patrimoine, cuisine, etc. En zone d’arrivée, à la réception de leurs bagages, les passagers à l’international et en provenance de Rodrigues disposent également de deux boutiques duty free.

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