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Affichage : L’Advertising Structure Fee alourdit les opérateurs

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Affichage :  L'Advertising Structure Fee alourdit les opérateurs | business-magazine.mu

L'absence d'un cadre légal régissant le secteur de l'affichage provoque des grincements de dents. Les opérateurs demandent au gouvernement de combler cette lacune et d'assouplir l'Advertising Structure Fee qui impacte lourdement sur leur chiffre d'affaires.

Les entreprises spécialisées dans l’affichage font montre de leur mécontentement. Et pour cause : la hausse de la taxe sur les panneaux publicitaires, introduite en janvier 2012, plombe leurs comptes. Ces entreprises regroupées au sein de l’OutdoorAdvertising Association ont payé pas moins de Rs 68,8 millions sous forme d’Advertising Structure Feeau gouvernement en 2012, soit une hausse de quelque 375 % en comparaison avec l’ancienne taxe municipale qui leur avait coûté Rs 14,5 millions en 2011.

Cette hausse pénalise lourdement un secteur qui emploie quelque 300 personnes. D’ailleurs, dans un courrier adressé au ministre des Finances en septembre dernier, l’association a suggéré une nouvelle tarification – représentant 50 % de l’Advertising Structure Fee–, mais le gouvernement n’a toujours pas réagi à cette demande. L’association se dit même disposée, dans le but de mettre bon ordre dans la prolifération des panneaux d’affichage, à collaborer pleinement avec le gouvernement, en soumettant un audit complet de tous les panneaux publicitaires existant dans le pays. « Avec cet audit, tous les panneaux illégaux et hors normes seront identifiés et pourront être enlevés par les autorités, ce qui contribuerait grandement à assainir le secteur de l’affichage publicitaire », souligne Désiré Mariette, président en exercice de l’Outdoor Advertising Association.

L’association propose de même la mise sur pied d’un forum avec le ministère des Finances, la Road Development Authority, la Mauritius Revenue Authority, la Chambre de Commerce et d’Industrie en vue de trouver des solutions pour mieux structurer et réglementer l’industrie.

Sus à la pollution visuelle

Depuis près de quinze ans, les opérateurs et le public en général s’accordent à dire qu’il faut réglementer l’affichage publicitaire, en raison de la prolifération de panneaux en tout genre à la confluence de certains axes routiers. Les panneaux sont souvent plantés pêle-mêle, n’importe comment, et sont de toutes les couleurs et tailles. Ou encore fabriqués à partir de matériaux différents.

Il devient impérieux de lutter efficacement contre cette pollution et de freiner l’anarchie visuelle qui règne sur certains sites. Et les professionnels du secteur le reconnaissent eux-mêmes, d’autant plus que la surabondance de panneaux tend à diluer l’impact des messages publicitaires.

Récemment, Vincent Montocchio, président de l’Association of Advertising Agencies, soulignait dans les colonnes de Business Magazine, l’urgence de légiférer sur l’affichage : « Il y a eu certes une taxe importante imposée par le gouvernement, mais elle n’empêche pas la prolifération sauvage de panneaux en tout genre et en tous lieux. L’AAA est interpellée par cet état de fait et le dénonce; l’association souhaiterait pouvoir aider à trouver un juste milieu.»

La nouvelle taxe sur les panneaux publicitaires pèse non seulement très lourd financièrement, mais elle représente aussi une menace pour le secteur, souligne Désiré Mariette. « Il n’y a pas eu de consultation avec le gouvernement, qui a subitement augmenté la taxe, et cela de manière unilatérale. Cette taxe est abusive. Les termes de l’Advertising Structure Fee ne sont pas très clairs. Cette taxe a eu un impact certain sur notre secteur d’activité. Les annonceurs  utilisent moins le support. Ce régime fiscal pose un sérieux problème de cash-flow. Nous sommes des PME et nous nous battons pour survivre, mais cette taxe vient nous asphyxier», poursuit Désiré Mariette.

Autre point important à noter: la nouvelle taxe pénalise injustement les afficheurs, en excluant totalement les autres supports extérieurs, comme les abribus, autobus et devantures de boutique.

Sébastien Rousset, directeur de FlowerAd, pousse le même cri du cœur : «La taxe est énorme et en outre, nous devons régler les frais à la MRA que les panneaux soient loués ou pas. La crise nous frappe en ce début d’année avec deux très mauvais mois, en janvier et février. L’Advertising Structure Fee est une épée de Damoclès sur nos têtes. En cas de crise économique prolongée, cela pourrait se révéler fatal pour certains opérateurs de notre secteur. »

L’absence d'un cadre légal pour le secteur décourage aussi le professionnalisme avec une recrudescence d’afficheurs illégaux. «Nous voulons être respectés comme un secteur d’activité digne de ce nom, car nous créons de l’emploi. Nous souhaitons un cadre légal qui puisse définir les conditions dans lesquelles nous travaillons. Les afficheurs professionnels prennent leurs responsabilités alors que tous les jours nous voyons de nouveaux panneaux illégaux surgir. Finalement, on constate que la nouvelle taxe, introduite pour contrer la prolifération de panneaux, a finalement contribué à augmenter le nombre de panneaux illégaux», renchérit Désiré Mariette. Et Sébastien Rousset d’ajouter : « Nous avons abattu un travail de fond, considéré ce qui se fait en la matière dans d’autres pays – Canada, France, Afrique du Sud, Australie – et déposé un projet de loi auprès de la Road DevelopmentAuthority en 2002. À ce jour, la seule réponse qui nous a été faite a été de taxer unilatéralement le secteur sans essayer de travailler sur le fond et sur le long terme pour trouver un équilibre qui pourrait convenir aux opérateurs, au gouvernement et au public mauricien. »

Un mode de communication efficace

Les supports de communication en grand format sont très prisés par les annonceurs pour faire passer leur message au consommateur. La communication extérieure est le moyen le plus efficace pour diffuser le plus largement possible une campagne publicitaire.
L’affichage va au-devant du consommateur, qui n’a pas besoin de s’installer devant son écran télé, ni d’acheter un journal pour voir la campagne publicitaire affichée. Comme l'explique Sébastien Rousset: « Les panneaux publicitaires sont le deuxième média à Maurice, après la télévision nationale. Leur impact est garanti car les consommateurs sont obligés de les voir.»
C’est en se déplaçant d’un endroit à l’autre que les consommateurs voient l’affiche et qu’ils se retrouvent confrontés au message publicitaire. Et cela de manière continue et sur une assez longue période. C’est un type de support qui se compare donc très favorablement à un spot télévisé ou un encart publicitaire dans un journal que le lecteur / spectateur ne voit que pendant quelques brèves secondes.
Il faut dire que le marché s’est rapidement développé, ces dernières années, avec la hausse du pouvoir d’achat. Les panneaux publicitaires sont aujourd’hui disponibles en plusieurs modèles et dimensions. On en trouve qui sont en double face ou avec éclairage. Ils sont aussi en plusieurs formats; ils sont muraux ou sur poteaux. Les matières utilisées sont variées: PVC, aluminium, etc. Créativité et robustesse sont les éléments clés dans ce domaine. Les entreprises qui conçoivent et fabriquent des panneaux publicitaires font preuve de flexibilité pour satisfaire
leurs clients.
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