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Aviation: l’Afrique amorce un virage decisif

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Aviation: l’Afrique amorce un virage decisif | business-magazine.mu

Le transport aérien survole une phase décisive de son existence avec l’évolution de la demande et la croissance des marchés émergents. L’Afrique, plus particulièrement, représente un potentiel encore inexploité pour cette industrie qui, à son tour, pourrait jouer un rôle clédans le développement économique du continent.

Le secteur de l’aviation, qui célèbre cette année-ci ses cent ans d’opérations commerciales, s’est développé au fil des années, en un maillon incontournable de l’industrie du transport.

Plus de 3 milliards de passagers et environ 48 millions de tonnes de cargo ont été transportés sur des vols commerciaux en 2013, selon les chiffres de l’International Air Transport Association (IATA) World Air Transport Statistics. Il est estimé qu’environ 100 000 vols ont été opérés quotidiennement alors que 60 avions décollent chaque minute à travers le monde.

Ces données indiquent aussi que le prix réel du transport aérien a chuté de 7,4 %. « L’impact économique global du secteur aérien est estimé à $ 2,4 milliards. Il contribue 3,4 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et emploie quelque 58,1 millions de personnes », indique Tony Tyler, directeur général de l’IATA.

Pour 2014, l’IATA prévoit que les dépenses mondiales sur le transport aérien tourneront autour de $ 746 milliards ;soit 1 % du PIB global. Le nombre de passagers devrait croître de 3,5 % pour se chiffrer à 3,3 milliards alors que 1 400 nouveaux avions entreront en opération d’ici à la fin de cette année, portant la flotte mondiale à 25 851 unités.

L’industrie en général a récolté des profits s’élevant à $ 745 milliards, avec les États-Unis demeurant le plus grosmarché en termes de vols domestiques et internationaux. « Elle demeure cependant très vulnérable et dépendante du cycle économique et est exposée à de multiples risques comprenant la volatilité du prix du baril de pétrole, l’instabilité politique dans certains pays, les ralentissements économiques ainsi que les catastrophes naturelles outres celles causées par l’homme », fait remarquer Hussein Dabbas, Regional Vice President de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient.

L’Afrique est à l’heure actuelle la région la plus paradoxale pour le secteur de l’aviation : regorgeant autant de potentiel que de difficultés.

Une croissance plus importante en Afrique

Sur le continent africain, l’aviation joue un rôle crucial ; il représente environ 6,9 millions d’emplois et contribue $ 80 milliards au PIB. En 2013, 73,8 millions de passagers ont voyagé sur des vols en provenance de et à destination des pays africains, avec l’Afrique du Sud en tête de liste (20,4 millions de passagers). Le bilan financier relève cependant des pertes de $ 100 millions pour 2013. « Certains des défis plombant la profitabilité des compagnies aériennes sur le continent sont des infrastructures inadéquates, les taxes élevées et une politique restreinte concernant l’accès au marché pour une meilleure connectivité entre les pays d’Afrique », souligne Hussein Dabbas.

L’IATA se montre toutefois optimiste et prévoit un renversement de situation avec une anticipation de $ 100 millions de profits dans l’aviation en Afriqued’ici à la fin de cette année 2014. Le constructeur aéronautique international Airbus s’attend d’ailleurs à cequece continent connaisse une croissance du trafic aérien de 6,2 % dans 20 ans (2013-2032), comparativement à une moyenne de 4,7 % mondialement pour la même période. Airbus prévoit ainsi que l’Afrique aura besoin d’environ 970 avions additionnels au cours des 20 prochaines années. L’Afrique du Sud est actuellement un fournisseur important de titane pour Airbus, matériel très sollicité entrant dans la composition de ses avions.

« L’Afrique est un marché qui évolue constamment. Nous avons longtemps eu foi en l’énorme potentiel économique de l’Afrique, et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons toujours cherché à étendre et booster notre réseau, incluant le cargo, au sein du continent », soutient Oomar Ramtoola, Manager pour Maurice et les îles de l’océan Indien de la compagnie aérienne Emirates basée à Dubaï.

Emirates continue ainsi d’étendre son empreinte en Afrique en ouvrant de nouvelles routes, en augmentant la fréquence de ses vols aux points qu’elle dessert, et en s’équipant de nouveaux appareils pour répondre à la hausse de la demande sur ses différentes routes. Par exemple, en décembre de l’année dernière, la compagnie aérienne a augmenté ses volsvers Luanda en Angola de troisvols par semaine à sept et a lancé des services quotidiens à Abuja au Nigeria, le 1er août dernier.

Les vols vers Casablanca, au Maroc, ont également été optimisés avec un second vol quotidien, boostant ainsi les services à 14 vols quotidiens depuis le 1erseptembre. « Nous sommes aussi sur le point d’introduire un quatrième volquotidien entre Dubaï et Johannesburg, qui sera chose faite le 26 octobre 2014, amenant ainsi à sept le nombre de vols quotidiens vers l’Afrique du Sud », ajoute-t-il.

Renouveler la flotte pour optimiser les coûts

En ce qui concerne le cargo, Emirates facilite les exportations venant de 26 régions africaines vers les Émirats arabe sunis, soutenant les fondations pour une relation commerciale valant plus de $ 17 milliards en 2012, selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères des EAU. « Pour l’industrie de l’aviation, ce sont là de nouvelles perspectives de croissance. L’interdépendance entre une activité économique croissante et une industrie aérienne en expansion fera qu’elles s’alimenteron tl’une et l’autre dans ces nouvelles économies en développement », indique Oomar Ramtoola.

De son avis, l’aviation n’est bien sûr pas immunisée contre les facteurs qui affectent l’industrie en général. Tout se joue dans la façond’aborder la gestion de risques. « Par exemple, notre investissement dans des appareils plus récents vient réduire de manière significative nos factures de carburant ainsi que nos frais de maintenance », expose-t-il.

Air Mauritius, qui dessert l’Europe, l’Asie, l’Australie, l’Afrique australe et occidentale de même que les pays de la région océan Indien, entreprend aussi un renouvellement de sa flotte avec l’entrée en opération de six Airbus A350-900 à partir de 2017 ; acquisition que la compagnie considère comme une évolution majeure.

Fooad Nooraully, Executive Vice President, Legal & Corporate Communications d’Air Mauritius, fait ressortir que ces nouveaux avions permettront à la compagnied’améliorer son offre, de développer son réseau de dessertes et, très important, d’optimiser ses coûts. « Le développement de notre réseau vers les marchés émergents, y compris les pays africains, et les connexions sur les lignes de nos partenaires contribuent à renforcer la desserte africaine et régionale. Air Mauritius continuera à contribuer au mieux de ses possibilités à la connexion de la région », rappelle Fooad Nooraully.

Pour Bruno Besnehard, General Manager d’Air France pour Maurice et les Seychelles, le projet des îlesVanille regroupant les États insulaires de la région océan Indien (Maurice, Réunion, Madagascar, Seychelles et Comores) représente aussi du potentiel pour l’aviation. Air France dessert à partir de Paris, Maurice, Réunion, Madagascar et les Seychelles à travers un code Air France en partenariat avec Etihad. « Nous sommes très impliqués dans le développement régional.Nous croyons dans le concept des îlesVanille, sur lesquelles nous proposons des offres combinées.C’est un produit très demandée par les clients », affirme Bruno Besnehard.

Regardant vers l’avenir, les opérateurs affichent un optimisme tout de même prudent pour le secteur de l’aviation, en raison de sa nature complexe. Fooad Nooraully indique que c’est un avenir qui restemarqué par des défis difficiles à surmonter, comme cela a été le cas ces dernières années. « De nombreuses compagnies aériennes font faillite, d’autres émergentet de nouvelles alliances se forment avec l’implication des trois grandes que sont Sky Team, One World et Star Alliance. Il y a un consensus chez les experts, que la force et même la survie des compagnies aériennes, dans certains cas, viendront de leur participation dans les principales alliances mondiales », explique-t-il.

Pour Oomar Ramtoola, le futur de l’aviation est brillant. Emirates prévoit ainsi de transporter environ 70 millions de passagers vers plus de 180 destinations en 2020. Comme le dit si bien la World Travel Organisation (WTO), d’ici à 2020, le transport aérien ne sera plus un luxe, mais un droit pour tout le monde.

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