Bien-être au travail : Créer un cadre propice à la productivité

Plus qu'un argument de recrutement, le bien-être au travail est un véritable levier stratégique qu’utilisent de nombreuses entreprises. Mais qu’est-ce que le bien-être au travail, au juste ? Souvent confondu à tort avec la santé au travail, le bien-être, font ressortir les observateurs, tient davantage de la qualité de vie des salariés sur leur lieu de travail et regroupe plusieurs facteurs : la propreté des locaux, la sécurité, l’impact physique et psychologue du travail effectué ainsi que l’ergonomie des espaces de travail. Autant d’éléments qui contribuent à leur manière à ce que les salariés puissent accomplir leur travail dans un environnement sain et se sentent à l’aise dans leur milieu professionnel. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) en donne d’ailleurs une définition bien précise : «Un état d’esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre, d’un côté, les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et, de l’autre, les contraintes et les possibilités du milieu de travail».

Vous l’aurez compris : le bien-être au travail ne se limite pas à une question de rémunération, mais bien à un ensemble de facteurs qualitatifs. Nombreuses sont les entreprises à en avoir pris conscience et à mettre en place des structures favorisant une meilleure écoute de la part de la hiérarchie ou encore une meilleure communication en interne. Mieux, certaines d’entre elles vont plus loin et ont mis en place un programme de prévention du stress. Ce programme peut ainsi prendre la forme d’entretiens réguliers avec la hiérarchie, de happy hours le vendredi aprèsmidi au sein de l’entreprise ou encore de l’organisation de team building et autres sorties entre collègues. Longtemps ignoré, le stress est considéré comme étant l’un des facteurs majeurs de mal-être au travail ainsi que la source de nombreux problèmes de santé, aussi bien physiques que psychologiques.

«À mon avis, un stress prolongé, qui n’est pas que ponctuel – donc l’anxiété au travail – et le syndrome d’épuisement professionnel constituent les plus grands obstacles au bien-être au travail», explique Manon Luigi, psychologue. Le stress peut être provoqué par une surcharge de travail sur la durée, l’accomplissement d’un travail peu stimulant ou encore de mauvaises relations avec la hiérarchie ou encore les collègues.

Les professionnels de la santé, de la décoration et de l’aménagement d’espaces de travail estiment, pour leur part, que le bien-être au travail dépend du respect de plusieurs règles importantes. La première concerne l’adoption d’une bonne posture à son poste de travail. En effet, nombreux sont les salariés à souffrir de mal de dos chroniques, qui peuvent dans certains cas donner lieu à des problèmes de santé plus graves s’ils ne sont pas soignés à temps. Pour éviter de souffrir d’un torticolis ou de douleurs lombaires, les professionnels de santé recommandent de changer régulièrement de posture, voire de se lever de sa chaise toutes les demi-heures pour faire des étirements.

ESPACES DE TRAVAIL FLEXIBLES

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De nombreuses études ont, par ailleurs, révélé que l’adoption, par de plus en plus d’entreprises du «flex office», soit des horaires de travail plus souples, le télétravail ou encore le co-working, contribue grandement au sentiment de bien-être chez les salariés. Une flexibilité qui séduit non seulement les employés, mais également des entreprises qui parviennent ainsi à libérer des centaines de mètres carrés qu’elles dédient ensuite à des espaces récréatifs : aire de jeux, café ou encore salle de sport.

Une étude réalisée en France en 2018 par CBRE, numéro 1 mondial du conseil en immobilier d’entreprise, a ainsi révélé que 67 % des salariés français étaient insatisfaits des méthodes de travail mises en place au sein de leurs entreprises et en désiraient de nouvelles. Cette même étude a, par ailleurs, révélé que 58 % des salariés français ne disposaient d’aucun élément de confort sur leur lieu de travail. Si aucun chiffre précis n’existe à Maurice sur ce sujet, les observateurs estiment que tout reste encore à faire pour améliorer le bien-être des salariés.

MANON LUIGI (PSYCHOLOGUE) «La santé mentale au travail pas assez prise en considération»

Les employés ayant de bonnes relations avec leur hiérarchie et leurs collègues se disent plus souvent heureux, observe la psychologue Manon Luigi.

De plus en plus de salariés confient souffrir de stress, voire de burn out au travail. Qu’estce qui explique ce phénomène ?

Certains postes très convoités et à forte responsabilité demandent une certaine charge de travail parfois dépassant les ressources disponibles chez la personne. Cependant, le burn out, autrement dit l’épuisement professionnel, ne touche pas tout le monde mais plus particulièrement certaines personnes. Nous pouvons retrouver cela surtout chez une personne particulièrement fortement investie dans son travail et qui ne mesure pas son investissement dans le travail ni son temps ; qui fait son travail au mieux sans rechigner ; qui est consciencieuse et rigoureuse; et qui fait preuve de bonne volonté pour toujours s’adapter.

Comment doit se matérialiser le bien-être en entreprise ?

Au-delà des positions hiérarchiques traditionnelles, il faudrait créer un lien social plus pertinent au sein des membres d’une même entreprise. Les employés ayant de bonnes relations avec leur hiérarchie et leurs collègues se disent plus souvent heureux. Ce qui est un facteur de protection face au mal-être au travail, aux harcèlements et plus généralement au stress au travail. Si l’environnement de travail ne favorise pas le bien-être, l’employé doit pouvoir mesurer et juger jusqu’à quel point il est capable, en fonction de ses ressources, de répondre à une certaine charge de travail pour éviter d’aller jusqu’au burn out.

Le bien-être au travail devrait-il être un impératif au travail, au même titre que la sécurité des salariés, par exemple ?

Oui, le bien-être au travail devrait être un impératif. Nous passons presque 80 % de notre temps au travail ; cet environnement est l’un des déterminants de notre santé mentale. De plus, le bien-être au travail évitera à l’employé de développer des troubles psychiques dus à ses conditions de travail. Il pourra être plus efficace, et cela est aussi positif pour l’employeur qui verra une baisse de l’absentéisme, une hausse du turnover, un meilleur climat social et une amélioration de la qualité et de la productivité. Il y a encore trop peu d’entreprises qui ont compris le lien entre bien-être au travail et la qualité, la productivité, l’absentéisme et le turnover. La santé mentale au travail n’est pas encore suffisamment prise en considération.

Quels sont les leviers les plus efficaces pour favoriser ce bien-être tant recherché par les salariés sur leur lieu de travail ?

Une communication saine et non violente est un premier pas vers le bien-être au travail. Il est important que chacun se sente libre de venir échanger avec son supérieur pour trouver des solutions. Pour favoriser le bien-être au travail, il est possible d’organiser des groupes de parole animés par un psychologue. C’est une pratique de psychothérapie qui rassemble plusieurs membres du personnel d’une même entreprise. L’objectif est d’aborder des sujets autour de la souffrance mentale au travail afin de permettre l’expression de conflits, de souffrance et de réflexion sur les moyens de les résoudre. Le psychologue anime la session en apportant des connaissances psychologiques en lien avec le vécu de chacun.

Ressources humaines Dynamiser le rapport employeur-salariés à travers l’éthique

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Les études réalisées par Dale Carnegie, que ce soit au niveau local, régional ou international, révèlent que cinq facteurs forment les piliers du bien-être de l’employé. Ils sont: la fierté d’appartenir à l’organisation pour laquelle il travaille, la confiance en la haute direction, la qualité du lien avec le superviseur direct, le degré d’équilibre entre vie de famille et vie professionnelle, et l’environnement de travail.

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