Création d’entreprise : un antidote au malaise économique
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Maurice dispose d’un cadre propice à l’éclosion du business. Année après année, le pays ne cesse de grappiller des points dans le classement de la Banque mondiale sur la facilitation des affaires. Un atout qui pourrait plaider en notre faveur au moment de la reprise.
Les réformes en matière de facilitation des affaires initiées en 2006 et qui étaient calquées sur le modèle irlandais nous valent les bonnes notes des instances internationales. En ces temps de ralentissement économique, le salut viendra de notre capacité à générer des investissements et à encourager les entrepreneurs à se lancer dans les affaires, s’accordent à dire les analystes.
D’un point de vue macroéconomique, la croissance est tributaire de l’investissement. Il y a une dizaine d’années, alors que le pays abordait une période de transition difficile avec la perspective de l’abolition des préférences sur le sucre et la fin de l’accord multifibre, de concert avec les instances internationales, il avait été établi que sans un taux d’investissement de 28 % du produit intérieur brut (PIB), nous ne pourrions contempler une croissance forte de 6 % par an, une condition sine qua non pour permettre au pays de passer le cap d’une économie à revenu intermédiaire.
Puis, il y a eu les grandes réformes de 2006 avec l’objectif avoué de placer Maurice sur la carte du monde en facilitant dans le processus le climat des affaires. Mais nous n’avons pu bénéficier pleinement de cette politique d’ouverture car trois ans plus tard, la crise éclatait.
Même si nos objectifs en termes d’investissement sont loin d’être atteints – l’investissement national a été calculé à 24 % en 2011 avant de régresser à 22,8 % en 2012 – il n’empêche que nous n’avons pas relâché nos efforts pour proposer aux investisseurs un cadre attrayant pour faire du business.
Investissement : objectif non atteint
Le dernier rapport de la Banque mondiale pour l’année 2013 en matière de Doing Business est édifiant à plus d’un titre. Au classement général, Maurice se hisse à la 19e place, alors que nous étions 24e en 2012. Sous l’indicateur Starting a Business, nous reculons toutefois de deux points d’une année à l’autre, passant de la 12e à la 14e place. En comparaison avec la région de l’Afrique subsaharienne, à Maurice, les procédures pour l’enregistrement d’une société sont moins fastidieuses. Ces procédures, qui comprennent les vérifications d’usage par les agences gouvernementales, ne prennent, en moyenne, que six jours contre 34 jours à l’échelle de l’Afrique subsaharienne. Quant aux coûts pour l’enregistrement, ils sont relativement bas, soit à Rs 2 000. S’agissant des frais pour l’obtention des permis, ils se chiffrent à Rs 6 000. Ceux-ci sont délivrés généralement en un jour.
C’est sous l’indice Getting a Credit que Maurice réalise sa plus solide performance. Nous réalisons un bond, passant de la 80e à la 53e place. Signe que les banques et maisons de crédit jouent le jeu quand il s’agit de contribuer à la mise en place des sociétés.
Sous le chapitre Paying Taxes, Maurice progresse d’un point, passant de la 13e à la 12e place. En matière de protection aux industries c’est le statu quo, Maurice occupant toujours une bonne 13e place.
La remontée des investissements directs étrangers (IDE) au dernier trimestre de 2012 donne à penser que les promoteurs devraient se montrer plus téméraires en 2013. Ken Poonoosamy, Managing Director du Board of Investment, estime que les IDE pour 2012 avoisineront les Rs 12 milliards. « Nous sommes résolus à atteindre de nouveaux sommets. Pour ce faire, nous allons mettre en place une stratégie en plusieurs volets pour améliorer notre visibilité sur le plan mondial », a-t-il déclaré.
Avec les signes d’une « reprise hésitante » – dixit l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE) – de l’économie mondiale en 2013, la bonne réputation dont jouit Maurice en tant que destination pour les affaires pourrait jouer en notre faveur.
Un régime fiscal attrayant
Le régime fiscal en vigueur à Maurice est faible et favorise l’éclosion d’entreprises. En voici les principales caractéristiques :
• Un taux d’imposition harmonisé à 15 % sur les bénéfices des sociétés et les revenus
• Des dividendes exonérés d’impôt
• Une exonération d’impôts sur les plus-values
• Une pleine propriété des étrangers
• Une exemption de droits de douane sur les équipements
• Le rapatriement gratuit des bénéfices, dividendes et capitaux