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Equipements lourds : tassement du marché

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Equipements lourds : tassement du marché | business-magazine.mu

Les ventes d’équipements lourds (excavateurs, brise-roches, tracteurs…) sont tributaires des projets de construction et d’aménagement de nouvelles routes. Cependant, les perspectives d’avenir sont incertaines, la plupart des projets étant arrivés à terme.

Aux incertitudes du marché est venue s’ajouter une nouvelle donne : les contrats alloués aux entreprises de construction chinoises ne contribuent nullement au chiffre d’affaires des opérateurs locaux car elles font venir directement leurs machines de la Chine. Pour pallier cette tendance, nombreux sont les opérateurs qui diversifient leurs opérations traditionnelles vers le secteur agricole. D’autres renforcent leur service après-vente car le marché du renouvellement n’est guère dynamique.

Parmi les compagnies spécialisées dans la vente d’équipements lourds pour les travaux de construction, de génie civil, d’agriculture figure Mecom, qui a été lancée en 1974 par Luc Bax. Cet opérateur compte aujourd’hui environ 200 employés et a généré durant sa dernière année financière un chiffre d’affaires de Rs 500 millions.

Un de ses porte-drapeaux est la marque JCB provenant des usines situées en Angleterre, en Allemagne ou en Inde. Elle concerne les tractopelles, excavateurs, chargeurs télescopiques, frontaux et ‘skid steer’, les mini pelles… destinés à la préparation des sols ou à la manutention de divers matériaux, dont les pierres, la canne à sucre, les agrégats et le charbon.

Jean Luc Mamet, le responsable des lignes de produits de la marque JCB, constate une baisse généralisée de la demande pour les équipements qui étendent les fonctionnalités des machines en opération dans les champs et chantiers à travers l’île. Il attribue cette tendance aux effets de la crise économique et à la « prudence légendaire des Mauriciens ». Néanmoins, le marché du renouvellement des vieux équipements offre des opportunités. Selon lui, Mecom est bien positionnée avec les tractopelles polyvalentes JCB 3CX et les puissants excavateurs JCB JS200.

Jean Luc Mamet confie par ailleurs que sa compagnie a l’intention de reconquérir, au début de cette année 2013, la représentation de la marque Case Agriculture, qu’elle représentait une dizaine d’années de cela sous le nom d’Austoft.

L’agriculture, lueur d’espoir

Jean Luc Mamet affiche un certain optimisme par rapport au secteur agricole. « L’agriculture nécessite de plus en plus d’équipements en location ou sous contrat ». À cet effet, il estime que « la crise est derrière nous. » Celui-ci s’alarme sur « l’importation de vieilles machines par n’importe qui », regrettant le manque de respect des normes de sécurité et de pollution. Il suggère ainsi aux autorités d’interdire l’importation de vieilles machines ou d’en limiter l’usage en fonction de leur âge mais aussi d’exiger un contrôle technique à l’étranger avant d’accorder le permis d’importation. « Il faut implémenter des normes de sécurité et de pollution adéquates ou de niveau européen pour éviter tout trafic et faire respecter ces standards sans céder au lobbying. »

Le porte-parole de Mecom déplore la frilosité des compagnies de crédit-bail à financer l’achat d’équipements lourds pour l’agriculture ou les travaux de construction : « Par méconnaissance du métier, les financiers sont plus intéressés aujourd’hui à financer l’achat de voitures, qui ne rapportent rien aux bénéficiaires, que des équipements qui produisent de l’argent. Quand on ne connaît pas un domaine dans lequel on se fait prendre pour la première fois, c’est tout à fait normal d’être méfiant après. Il suffit juste d’étudier le marché de l’équipement lourd pour le comprendre, et le maîtriser dans un deuxième temps. Sauf que certains veulent se faire de l’argent rapidement… »

Pour le responsable des lignes de produits JCB à Mecom, il est important de faire comprendre aux financiers que le meilleur moyen de financer un entrepreneur et d’en tirer du profit, « c’est de l’accompagner dans sa tâche en s’intéressant à son business et non pas seulement à son éventuel profit. »

Mecom agit également comme l’agent de la marque d’origine japonaise Komatsu. Le responsable de cette autre ligne de produits, Laurent Rougé, précise que « Komatsu commercialise principalement les bulldozers, ‘graders’, chargeurs sur roues et excavateurs de 20 et
35 tonnes.
»

Par rapport à JCB, Komatsu ne commercialise pas les skidsteers et les backhoe loaders. Les équipements Komatsu sont utilisés pour le terrassement et la préparation des terres. Et Laurent Rougé d’ajouter : « Nous avons aussi la marque Bomag, qui est reconnue mondialement dans le compactage et la maintenance de routes et autres types de terrains. Nous enregistrons des demandes pour les rouleaux compacteurs depuis la mi-2012 dans le cadre de la rénovation des routes et les projets routiers en cours ».

Equipements lourds mais confortables
Les acheteurs privilégient le confort des employés qui utiliseront ces machines pour davantage de productivité. « Nous avons constaté des changements venant des gros contracteurs par rapport aux options particulières des machines. Avant, ils optaient pour un équipement basique avec le minimum d’options possibles à cause du budget qui leur été alloué, mais depuis l’année dernière, on note une demande pour des machines aux normes européennes, c’est-à-dire, avec des options telles que le compactomètre pour les compacteurs et une cabine climatisée pour le bien-être de l’opérateur », précise Laurent Rougé. Néanmoins, une nouvelle donne pourrait bouleverser le marché. Les compagnies étrangères, entre autres, de la Chine, qui décrochent les contrats de construction de bâtiments ou pour aménager des routes ou encore bâtir des ponts, viennent avec leurs propres travailleurs et techniciens mais surtout, avec leurs propres équipements. « Il est donc évident que les compagnies locales souffrent indirectement de la possibilité de participer à ces contrats lucratifs qui sont alloués sous forme de vente de machines et de main-d’œuvre inutilisée. C’est une contrainte à laquelle font face toutes les entreprises qui sont dans le créneau de la construction industrielle », souligne Laurent Rougé.

Investir dans des équipements ‘green’

La protection de l’environnement est devenue un enjeu majeur dans le domaine de la commercialisation des équipements lourds. Ainsi, les machines de Caterpillar sont dotées de la technologie Acert, qui a nécessité plus de 500 millions de dollars en recherche et développement. Les moteurs respectent les normes antipollution américaines EPA Tier 3 régissant les machines de chantier. La technologie Acert, avec son procédé de combustion perfectionnée, permet d’améliorer considérablement l’efficience d’un moteur avec une consommation optimale de carburant.

« Les constructeurs comme Iveco misent beaucoup sur l’aspect environnemental. Mais qui dit plus d’options, dit prix plus élevé. Malheureusement à l’île Maurice, les lois ne sont pas aussi strictes sur la configuration adaptée aux normes environnementales, comparé à d’autres pays, en Europe par exemple. Comme les clients ont le choix, certains préfèrent investir dans des équipements qui coûtent moins cher, mais qui ne sont pas forcément aux normes environnementales », déplore Hema Lalljee.

Ces machines incontournables pour l’agriculture

Au niveau du secteur agricole, la compagnie Axess propose une nouvelle gamme de tracteurs de la marque britannique New Holland, dotés d’une boîte de vitesses hydrostatique et sur lesquels un GPS peut être adapté. Les prix de vente de ces tracteurs de dernière génération varient entre Rs 2,5 millions et Rs 3,5 millions dépendant de la cylindrée.

« Une carte électronique est insérée au niveau des commandes du tracteur, assurant au conducteur des travaux de plantation de plus grande précision », explique Jean Pierre de Ravel, Brand Manager à Axess. Le tracteur peut ainsi tracer des sillons en ligne droite et en respectant la distance voulue entre les sillons. Le même degré de précision sera aussi obtenu lorsque la carte électronique contenant les données du champ sera transférée, par exemple, à la récolteuse de canne à sucre. « La récolteuse va emprunter exactement le même parcours que le tracteur précédemment. Plusieurs sucreries utilisent cette toute dernière technologie », constate Jean Pierre de Ravel.

Outre leur vocation agricole, les tracteurs New Holland sont aussi utilisés pour le nivelage du sol quand ils sont munis de lames orientables. Le Brand Manager d’Axess estime le marché global à une vingtaine de tracteurs par an pour Maurice. Un nombre qui ne cesse de baisser d’année en année avec les regroupements des propriétés sucrières.

Certes, les municipalités et conseils de district achètent également de petits modèles de tracteurs pour les travaux de réfection des rues ; ils aident à transporter des macadams et enlever des détritus, mais leur renouvellement est relativement lent.

Pour la maintenance, étant donné que les établissements sucriers ont leur propre garage, le service après-vente n’est pas sollicité dans la plupart des cas.

Pour diversifier et ajouter d’autres lignes de produits à son portfolio, Jean Pierre de Ravel se rend ce mois-ci au Salon Agricole de Paris, le SIMA. Il pourra ainsi se familiariser avec les dernières évolutions du marché et, de même, porter son choix sur des équipements lourds ou des accessoires susceptibles d’intéresser les agriculteurs mauriciens.

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