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Gardiennage, une industrie en quête de valorisation

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Gardiennage
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La sécurité est devenue un enjeu majeur dans notre société, qu’elle soit à domicile ou sur le lieu de travail. Nous assistons ainsi à une véritable croissance dans la demande pour des services de gardiennage et aussi à l’évolution du rôle du gardien de sécurité face à la technologie. Cependant, cette industrie connaît aussi des problèmes majeurs de ressources humaines.

Le sentiment général qui prédomine parmi les opérateurs, c’est que l’industrie se porte bien. Le gardiennage, de nos jours, est une activité très riche car il y a besoin de s’adapter et de former en permanence les agents aux attentes des clients et aux particularités de chacun des sites sur lesquels ils opèrent, indique Éric Rey, Chief Executive Officer de Brink’s Océan Indien. Celui-ci souligne cependant un point faible de cette industrie : devoir pallier une carence de main-d’œuvre récurrente.

« Il y a des compétences et un potentiel suffisant à Maurice pour alimenter notre industrie. Malheureusement, c’est la vocation qui manque aujourd’hui chez les jeunes pour rejoindre ce métier. Beaucoup le considèrent comme un emploi temporaire, le temps de trouver un poste dans la fonction publique ou un travail qu’ils estiment plus valorisant. Cependant, c’est un secteur où la demande reste très forte », fait-il ressortir.

Sydney Perrine, directeur général d’Ultra Surveillance, abonde dans le même sens : « L’insécurité grandissante à Maurice est devenue pour nous tous une préoccupation majeure ; les sociétés de gardiennage sont donc en plein essor ».

L’industrie est aussi consciente de l’évolution de la société et, par conséquent, le besoin d’une sécurité renforcée et de donner à cette activité une image plus moderne et plus dynamique. « Hélas, nous constatons encore que certaines entreprises, anciennes ou opportunistes, continuent de donner une image archaïque et peu sérieuse de notre activité en ne respectant ni les lois du travail, ni la plus élémentaire déontologie envers leurs employés et leurs clients. C’est pourquoi nous fédérons au sein de l’Association of Security Professionals », fait ressortir Éric Rey.

Besoin de restructurer le gardiennage

Cette association regroupe aujourd’hui huit des plus importantes sociétés parmi la vingtaine reconnue sous la Private Security Services Act. Avec environ 5 000 employés, ces huit compagnies représentent plus de 75 % des effectifs que regroupe le secteur.

Certains operateurs évoquent, eux, le besoin d’une restructuration du secteur du gardiennage et de la sécurité à Maurice. Le Remuneration Order régissant la rétribution et les conditions de travail relatives au secteur date de 1986 et mérite d’être revu pour tenir compte des réalités économiques et industrielles actuelles, fait-on ressortir du côté de Reliance Security Services Ltd.

« Cela, avec une réduction des heures de travail par agent de sécurité. Leur salaire mérite aussi d’être revu à la hausse pour accroître l’attractivité de ce métier, qui n’intéresse pas beaucoup les jeunes actuellement. On leur demande d’être professionnels, mais les horaires et conditions de travail demeurent difficiles, avec jusqu’à 72 heures de travail par semaine contre un salaire de base mensuel tournant autour de Rs 7 800 », déplore Percy Narainsamy, General Manager de Reliance Security Services.

Les challenges dans ce secteur demeurent inquiétants face à la demande grandissante et avec une clientèle de plus en plus exigeante. Celle-ci est constituée en grande partie d’opérateurs du retail tels que les centres commerciaux, super/hypermarchés, l’hôtellerie, les développements immobiliers de luxe de type IRS-RES, ainsi que certains particuliers, les banques et bureaux et les ports.

« Le taux d’absentéisme demeure inquiétant, malgré toutes les incitations proposées, dont le remboursement des Sick et Local Leaves, ou encore les primes de présence à la fin de l’année. Les employeurs doivent donc prévoir de l’effectif supplémentaire pour pallier ce problème et assurer une surveillance constante des sites sous leur responsabilité. Tout cela a une forte incidence sur les coûts, ce qui rend les marges moins intéressantes », ajoute Percy Narainsamy.

D’un autre côté, une formation continue est nécessaire pour s’adapter à l’évolution des moyens technologiques et des exigences de la clientèle. Cette dernière doit aussi être davantage informée et éduquée sur les avantages d’un service de gardiennage combiné à la technologie.

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