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Gestion patrimoniale : faire fructifier sa fortune sur le long terme

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Gestion patrimoniale : faire fructifier sa fortune sur le long terme | business-magazine.mu

En 25 ans d’existence, Maurice a acquis une solide réputation dans le domaine de la gestion patrimoniale. Sur le marché, on retrouve des sociétés sérieuses offrant aux clients fortunés un service sophistiqué leur permettant de faire fructifier leur fortune tout en assurant que celle-ci est transmise à la prochaine génération.

Il faut le reconnaître : Maurice est loin d’avoir l’expérience de la Suisse ou encore de Londres, des places financières qui comptent plus de 200 ans d’expérience dans le domaine de la gestion de fortune. N’empêche, en un quart de siècle, ce marché s’est développé à vitesse grand V. Aujourd’hui, les sociétés locales engagées dans la gestion patrimoniale offrent à leurs clients, que ce soit des individus ou des institutions, un service hautement professionnel.

Louis Lallia, International Development Manager d’AXYS Group, estime d’ailleurs que Maurice peut se targuer d’avoir une certaine avance sur des places financières comme Dubaï et les Seychelles. Constantin de Grivel, Managing Partner d’AXA Investment Partners, abonde dans le même sens, arguant que la proposition mauricienne est de plus en plus recherchée : «Peu importe qu’on soit en Chine, aux États-Unis, en Allemagne ou au Brésil, aujourd’hui, on peut gérer son patrimoine à partir de Maurice. La location du gérant importe peu. Ce qui compte, c’est la qualité du service. Auparavant, on plaçait son patrimoine en Suisse, qui était considérée comme le graal absolu. Désormais, on place son argent là où se trouve son intérêt économique. La gestion de fortune s’est mondialisée».

Plusieurs facteurs ont favorisé l’essor du marché de la gestion de fortune sur le sol mauricien. Primo, la naissance de l’offshore en 1991.Peu après, la société AXYS voyait le jour, proposant à une clientèle à la fois mauricienne et étrangère de gérer ses biens patrimoniaux. Cette époque a été aussi marquée par l’arrivée de la banque privée suisse Edmond de Rothschild à Maurice. Renaud Lagesse, directeur de Confident Asset Management, était alors Head of  Private Banking de la filiale mauricienne d’Edmond de Rothschild qui n’a jamais pu vraiment donner un coup d’accélérateur à ses activités parce que le contrôle des changes était encore effectif sur le territoire.

Secundo, il y a eu l’émergence du marché de la banque privée (Private banking) au début des années 2000 avec la Mauritius Commercial Bank (MCB) se distinguant comme étant la pionnière dans ce domaine. La State Bank of Mauritius (SBM) et d’autres banques ont emboîté le pas. L’apport des banques a contribué à dynamiser le marché. Mais il y a un hic : elles travaillent pour leurs propres filiales, ce qui a poussé nombre de clients à se tourner vers les sociétés de Wealth management qui sont indépendantes.

À ce propos, Renaud Lagesse souligne que «les banques ne peuvent proposer que leurs propres services. Étant indépendants, nous essayons de trouver le meilleur service pour nos clients. Nous cherchons les meilleurs investissements là où ils se trouvent. Je ne connais aucune institution qui peut tout offrir à tout le monde». Et Teddy Blackburn, Chief Analyst au National Investment Trust, de renchérir : «Dans les années ’80 et ’90, l’on se tournait vers les banques pour gérer sa fortune et investir dans des fonds. Avec la mondialisation et Internet, les clients sont devenus plus sophistiqués et veulent plus d’informations. Les banques et les fournisseurs de services de gestion de patrimoine des grandes places financières ont dû s’adapter et embrassent le concept d’architecture ouverte en offrant des services extérieurs à leurs filiales».

Comprendre les besoins du client

Et tertio, il y a eu la crise qui aura été une piqûre de rappel. D’abord, elle a favorisé un environnement de taux d’intérêt bas. Dans le cas de Maurice, les taux d’intérêt à l’épargne, qui tutoyaient les 10 %, ont chuté lourdement pour se situer autour de 2,5 %, voire jusqu’à 5 % si le montant placé en dépôt est considérable. Ce qui a eu pour conséquence d’inciter les gens ayant une certaine fortune à se tourner vers les sociétés spécialisées dans la gestion patrimoniale pour les aider à sécuriser et à faire fructifier leurs biens sur le long terme.

À Swan Wealth Managers, on est pleinement conscient des aspirations des clients fortunés qui ont du mal à faire fructifier leur capital dans un environnement de faible taux d’intérêt. Conformément à sa philosophie qui est d’aider ses clients à satisfaire leurs besoins, elle leur propose des produits taillés sur mesure. «C’est une stratégie d’investissement basée sur l’appréciation du capital ou du dividende. Que ce soit pour un individu ou une compagnie, notre approche est la même. On s’assoit avec le client pour comprendre son horizon d’investissement, ses objectifs et l’aider à atteindre ceux-ci à moindre coût. Nous sommes avant tout un Wealth planner», soutient Nitish Benimadhu, Senior Manager - Capital Markets à Swan.

Pour sa part, Alvin Jeeawock, Manager-Investments à Swan Wealth Managers, précise que l’équipe abat un véritable travail de fourmi pour investir l’argent des clients dans des classes d’actifs générant un rendement intéressant. Parmi les investissements porteurs, indique-t-il, il y a le secteur médical (avec un rendement de 20-30 %) et les nouvelles technologies.

Au niveau de PSG Wealth, on prône une stratégie prudente au vu de la volatilité sur les marchés des capitaux. «Notre connaissance de nos clients nous permet de les guider en fonction de leur profil et de leur capacité à supporter le risque, tout en gardant une visibilité sur le long terme. La volatilité récente des marchés ne doit pas faire perdre de vue les objectifs à atteindre en prenant des positions spéculatives à court terme», fait ressortir Vincent Desvaux de Marigny, Managing Director – Family Office.

Le marché du Wealth management est aujourd’hui mature. Avec la révision du traité Inde-Maurice, les autorités veulent davantage encourager le secteur du global business à s’engager dans cette voie. Ainsi, dans le dernier Budget, il a été décidé d’accorder un congé fiscal de cinq ans, d’une part, aux sociétés qui créeront des structures d’office familial et, de l’autre, aux ultra-riches qui investiront un minimum de US$ 25 millions. Des mesures qui viendront, par ailleurs, ajouter de la substance à la juridiction mauricienne comme un centre financier international.

L’office familial, structure qui garantit la conservation des intérêts patrimoniaux de la famille, est un segment que Rogers Capital - Financial Services compte exploiter à fond dans sa proposition de valeur. La société fournit des solutions d’investissement spécialisées et des conseils aussi bien aux offices familiaux qu’aux investisseurs institutionnels mondiaux et clients privés. «Nous proposons un service sur mesure à nos clients avec un flair inné pour la création de valeur, afin de les aider à réaliser leurs objectifs financiers. Nous concevons des portefeuilles basés sur leur fortune actuelle et leurs objectifs financiers», explique Marc Ah Ching, Managing Partner - Financial Services de Rogers Capital.

De son côté, PSG Wealth a été la première entreprise à proposer un service global de type office familial avec une approche de fee only.

À mesure que Maurice se développe comme un centre financier crédible dans la région, des opportunités se présentent en Afrique. À l’échelle du groupe AXYS, qui est présent aussi bien en Suisse qu’en Afrique de l’Est, avec des bureaux notamment à Nairobi – 30-35 % de la clientèle est africaine. «Au lieu de nous tourner vers l’Europe, nous devons plutôt nous concentrer sur l’Afrique, que nous connaissons bien. De plus, le continent est dans notre zone géographique. Nos clients africains sont essentiellement des entrepreneurs. Maurice est l’endroit idéal pour devenir une place financière dédiée à l’Afrique, qui est notre choix naturel», conseille Louis Lallia.

Après 25 ans de présence, le marché de la gestion patrimoniale à Maurice est désormais reconnu pour son sérieux. Pour consolider notre proposition de valeur, nous devons améliorer notre attrait en faisant venir des gestionnaires de fortune, banques dépositaires, avocats et notaires spécialisés et autres sociétés fiduciaires.

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