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Logistique Les options pour doper le commerce maritime

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Commerce

Etendre les horaires de travail, attirer de nouvelles lignes aériennes et maritimes, adapter les services portuaires et aéroportuaires à l’évolution du secteur, et développer les échanges commerciaux dans la région tout en y renforçant la présence mauricienne, figurent parmi les aspirations des opérateurs du secteur de la logistique. Ces derniers souhaiteraient les voir se concrétiser dans l’exercice annuel du budget qui se tient dans quelques jours.

Le Chief Executive Officer du transitaire FTL (Freight & Transit Limited), Julien Audibert, souhaiterait plus de flexibilité de la part des différentes parties intervenant dans son secteur d’activité. Aujourd’hui, la Cargo Handling Corporation et la douane travaillent 24 heures sur 24.

Etendre les horaires

Mais il n’est toujours pas possible de réceptionner de la marchandise arrivée à l’import tard dans l’après-midi. Les CFS (centres de dépotage sous douane) ferment à 15 h 30 et les ministères à 16 heures, avec pour résultat que tous les acteurs se retrouvent à réceptionner et livrer leurs colis dans les mêmes créneaux, ce qui entraîne les retards que l’on connaît.

Pour plus d’efficience, Julien Audibert suggère une extension des horaires de travail jusqu’à 19 heures, des CFS et des ministères concernés.

Comme ceux de l’Agriculture ou de la Santé, et une permanence, jusqu’à midi, le samedi. Ce qui permettra une plus grande flexibilité et un meilleur service clientèle.

Au niveau des procédures douanières, Julien Audibert est d’avis que certains aspects doivent être améliorés. « D’une part, aujourd’hui, tout conteneur scanné est systématiquement vérifié, ce qui est une aberration. La vérification physique ne devrait être faite qu’en cas de suspicion ou d’éléments révélés par le scanner. »

D’autre part, notre interlocuteur déplore les retards qui surviennent parfois pour que les douaniers accordent un rendez-vous en vue de procéder à la vérification physique d’un conteneur.

Néanmoins, il trouve encourageant que les services douaniers et leur nouveau directeur semblent avoir la volonté de faire bouger les choses dans le bon sens. « Il y a encore de l’ordre à mettre, et il faut continuer à lutter contre la corruption en douane. J’espère que le directeur des douanes aura le soutien nécessaire pour mettre l’ordre qui s’impose et effectuer les changements nécessaires. Notre douane doit poursuivre sa modernisation afin de rendre l’île Maurice plus compétitive dans la région », insiste Julien Audibert.

Et d’ajouter que Maurice peut renforcer sa présence régionale en améliorant ses services logistiques et ses infrastructures, mais que pour atteindre ces objectifs, des réformes doivent être enclenchées immédiatement.

FTL dispose au total de huit bureaux répartis à Maurice, Madagascar, la Réunion et en Afrique du Sud. L’entreprise entend poursuivre son développement régional.

Attirer de nouveaux opérateurs

\Pour Vishal Nunkoo, Chief Executive Officer de Velogic, l’une des compagnies phares du groupe Rogers, étant donné que le secteur de la logistique local dépend entièrement des échanges commerciaux de et vers Maurice, « toute mesure pour relancer l’économie mauricienne sera bénéfique à notre secteur d’activité. »

Parmi les initiatives qu’il souhaiterait dans le cadre du Budget 2013 du pays, il y a celles qui permettront d’accroître la compétition entre les compagnies d’aviation ou maritimes, surtout pour les échanges commerciaux dans la région.

Le CEO de Velogic propose aux autorités d’introduire des mesures incitatives afin d’attirer de nouvelles lignes aériennes et maritimes à desservir Maurice. Ce qui contribuera à renforcer le positionnement de notre pays comme un hub au niveau de la région, estime Vishal Nunkoo.

« Par ailleurs, un volume plus élevé de marchandises transitant par Port-Louis ou l’aéroport de Plaisance aura une incidence positive et permettra de faire baisser les tarifs de fret au départ ainsi qu’à destination de Maurice. »

Au niveau de Velogic, étant donné la grande volatilité de l’économie mondiale, la priorité pour l’année prochaine sera la consolidation des activités existantes de sa compagnie. « Nous resterons attentifs pour saisir les opportunités commerciales. Anticiper les évolutions du marché a toujours été notre force », souligne Vishal Nunkoo.

Clarel Michaud, Chief Executive Officer de MC Easy Freight, insiste, lui, sur la nécessité de capitaliser sur les efforts de modernisation et d’agrandissement des services portuaires et aéroportuaires afin qu’ils soient adaptables à la rapide évolution de ce secteur.

« Le ministère des Finances devrait envisager la promulgation d’un code de commerce équitable entre tout demandeur et fournisseur de prestations dans la logistique. Par exemple, une loi sanctionnant tout dépassement des délais de paiement de la part du client n’aurait que des effets bénéfiques, surtout pour les petites et moyennes entreprises », soutient-il.

Clarel Michaud suggère aussi qu’une campagne agressive de marketing soit menée pour redynamiser le port franc et, de plus, que les effectifs à la douane soient plus étoffés ou formés afin d’accélérer le temps de vérification des marchandises à l’aéroport aussi bien qu’au port.

« Des mesures quant à l’agrandissement des quais doivent être rapidement considérées ainsi que l’acquisition de portiques additionnels, autant d’atouts qui nous permettront de pouvoir négocier avec les lignes maritimes faisant partie des ‘big four’, les amenant ainsi à utiliser ou à se servir davantage de Maurice comme la plate-forme de transbordement de leurs conteneurs dans l’océan Indien. »

Pour transformer Maurice en une plate-forme idéale au niveau du commerce régional et attirer des investisseurs étrangers, le gouvernement devrait simplifier les formalités en vue de rendre plus fluides les mouvements de cargo à l’import et à l’export, estime-t-il.

Elvis Pazot, manager de la compagnie Damco Logistics (Mauritius), propose que le gouvernement subventionne partiellement les tarifs de fret afin d’encourager les compagnies maritimes à desservir les pays d’Afrique directement à partir de Maurice et ainsi développer les échanges commerciaux au niveau régional. Autrement, par manque de volume, elles ne vont pas rentrer dans leurs frais. Il insiste sur l’efficience du port pour le développement de Maurice et comme un port de transbordement pour les marchandises à destination de l’Afrique : « Avec une efficience accrue, les lignes maritimes pourraient passer moins de temps d’escale, donc diminuer leurs coûts, ce qui pourrait faire baisser le taux de fret. Gérer plus de volume est fondamental, car cela amènera des économies à grande échelle. L’île Maurice est idéalement située entre l’Asie et l’Afrique, et cette situation géographique est certainement un avantage pour la décennie à venir car le prochain axe de croissance passera définitivement par l’Afrique. »

Elvis Pazot est convaincu qu’en faisant de Maurice une plaque tournante pour la région africaine, des emplois seront créés surtout dans le secteur de la logistique, au niveau du port, des entrepôts et des transitaires : « Nous faisons face à une situation économique assez difficile. Les prévisions à moyen et long terme ne sont guère reluisantes. Nous devons impérativement réduire nos coûts d’opération et améliorer l’efficience de notre port. Même si beaucoup a déjà été fait, nous avons encore du chemin à parcourir, surtout si nous voulons nous comparer aux ports modernes de la région. »

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