Palco Waterproofing vise une percée africaine

Après vingt ans d'existence, la société spécialisée en revêtements d'étanchéité pour toitures et autres surfaces joue la carte de l'innovation afin de se démarquer. Une expansion en Afrique est aussi envisagée.

Située à Pailles, Palco Waterproofing a été fondée en 1995 à l’issue d’un partenariat entre deux professionnels opérant dans le secteur de l’étanchéité des bâtiments, notamment Pierre Alain Lagesse et Jean-Paul Harel. La société qui a, depuis, diversifié ses activités, se spécialisait au départ uniquement dans les revêtements imperméables de toitures de maisons, bâtiments commerciaux, bureaux et hôtels. Elle a ainsi laissé son empreinte sur plusieurs constructions phares du pays comme la Banque de Maurice et la Telecom Tower, à Port-Louis ou l’immeuble écologique de la Mauritius Commercial Bank, à Trianon.

Par la suite, Palco Waterproofing s’est engagée dans le développement de sous-sociétés, à l’instar de Palco Trading, lancée en 2011 et qui commercialise des produits destinés à la construction, comme le silicone, les colles de carrelage et le matériel DIY («do-it-yourself»). Palco Flooring a, elle, été incorporée en 2014 ettouche à tout ce qui concerne les revêtements de sol dont le béton ciré.

L’activité principale de la société demeure toutefois l’étanchéité des toitures, précise Jean-Paul Harel, directeur de Palco Waterproofing. L’entreprise, qui a connu des débuts modestes, emploie aujourd’hui une centaine de personnes et a brassé un chiffre d’affaires de Rs 124 millions pour l’année financière 2014-2015 alors que ses profits tournent autour de Rs 15 millions. En dépit d’une concurrence accrue, elle mise sur ses atouts pour se démarquer. «Il y avait pas mal d’ouvertures dans le secteur à l’époque. Nous faisons maintenant face à de la concurrence. Palco poursuit le déroulement de ses activités et maintient la qualité de ses produits malgré cela. Notre priorité est le service clientèle car nous offrons une garantie de dix anssur les travaux que nous entreprenons», soutient le directeur.

Outre les projets d’envergure tels les bâtiments de la Mauritius Freeport Development à Mer Rouge, les nouveaux locaux de l’Independent Commission Against Corruption à Réduit, le Trianon Shopping Park ou le centre commercial Grand Baie La Croisette, Palco Waterproofing est une figure connue de l’étanchéité dans le secteur de l’hôtellerie, auprès des établissements des groupes Beachcomber et Veranda Leisure and Hospitality, entre autres. Cette année, les services de l’entreprise ont été sollicités dans le cadre de la rénovation des hôtels Le Touessrok, à Troud’EauDouce et Four Seasons Anahita, à Beau-Champ ainsi que du Paradis, au Morne. PalcoWaterproofing est également engagée dans des travaux à La Balise Marina, Rivière-Noire et Deco City à Bagatelle.

Cependant, souligne Jean-Paul Harel, le portefeuille clientèle de Palco Waterproofing est varié : «Nous travaillons aussi bien sur les maisons de 15 m²quesur des bâtiments de 20 000 m²». Il explique, en outre, que l’une des priorités de la société est la qualité des produits et services qu’elle propose, ce qui fait de Palco Waterproofing, selonlui, «une référence dans le domaine». «Nous employons toute notre main-d’œuvre à plein temps et avons des managers pour chaque secteur de l’île en vue de mieux répartir le travail», élabore le directeur à ce propos.

Les matières premières utilisées par Palco Waterproofing, dont des membranes bitumineuses, sont importées principalement d’Égypte. Jean-Paul Harel dit préférer les membranes SBS étant donné la durabilité de leur élasticité. Cette particularité convient bien au climat local qui se caractérise par un fort taux d’humidité même s’il n’y a pas d’importantes fluctuations de température. La société importe aussi une faible quantité de matériel d’une compagnie française, Siplast. «Ce sont des produits de grande renommée mais le taux de change et le coût du fret ne les avantagent malheureusement pas», avance le directeur.

Au total, 50 à 60 conteneurs représentant environ 250 000 m² de matériel sont importés chaque année par Palco Waterproofing. L’entreprise propose aussi des produits novateurs tels que des membranes réfléchissantes. En renvoyant la lumière du soleil, celles-ci réduisent les besoins en climatisation d’un bâtiment, et par conséquent la facture énergétique puisque la chaleur absorbée par la dalle est moindre.

Autres produits importés par PalcoWaterproofing : les «cimentitious products» qui servent à assurer l’étanchéité des piscines, bacs à douche ou terrasses avant la pose du carrelage. On en fait usage, en sus, pour traiter les façades avant de les peindre. «Nous utilisons aussi des membranes HDPE (polyéthylène expansé) pour faire différents types de bassins, des ‘feature ponds’, des bassins de rétention d’eau, voire des bassins écologiques posés et soudés par nous», ajoute Jean-Paul Harel. Grâce à son savoir-faire et au matériau de qualité qu’elle emploie, Palco Waterproofing a réalisé les bassins de projets prestigieux incluant ceux du golf du Constance Belle Mare Plage, de l’île aux Cerfs Golf Club, du Tamarina Golf Estate et de l’Avalon Golf Estate.

En plus d’un marché hautement concurrentiel, bénéfique au client en termes de coût mais pouvant entraîner une dégradation dans le choix du matériau utilisé, Jean-Paul Harel affirme que Palco Waterproofing est confrontée à un autredéfi, celui de faire évoluer les mentalités. L’on pense souvent à tort, selon lui, qu’il est facile de rendre une toiture étanche, alors qu’il y a beaucoup d’aspects techniques à prendre en considération. Pour ne rien arranger, s’ajoute à cesdeuxdifficultés le ralentissementdans le secteur de la construction. Afin de rester compétitive, l’entreprise joue la carte de l’innovation. Dans cette optique, elle ambitionne de lancer sur le marché local un concept d’étanchéité au moyen de matières liquides, très prisé en Europe mais encore peu connu à Maurice.

S’agissant d’une expansion de Palco Waterproofing au-delà des côtes mauriciennes, Jean-Paul Harel affirme que l’entreprise envisage actuellement cette possibilité. «Nous pensons aller voir ailleurs.L’Afrique nous intéresse en particulier, surtout des pays comme le Ghana ou la Tanzanie mais il faut d’abord que nous ayons une main-d’œuvre adéquate. Nous avions songé à Madagascar à un certain moment. Toutefois, la Grande île représente beaucoup de craintes pour l’instant», laisse-t-il entendre.

Quant à une diversification hors des secteurs d’activité de Palco Waterproofing, Jean-Paul Harel s’y oppose. L’une des raisons évoquées est qu’en s’engageant dans le secteur de la construction, par exemple, la compagnie se poserait en concurrente de sa clientèle. En directeur avisé, Jean-Paul Harel considère, de surcroît, qu’il est préférable de demeurer dans un secteur où l’on jouit d’un certain contrôle.