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Riz: la concurrence tenace inquiète les importateurs

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Riz: la concurrence tenace inquiète les importateurs | business-magazine.mu

Le marché du riz vacille entre la saturation et la compétition. Si la demande est modulée principalement par le pouvoir d’achat des consommateurs, les importateurs s’intéressent aussi aux bienfaits santé et à l’authenticité des variétés pour choisir quelle marque commercialiser.

Il y a une férocecompétition sur le marché du riz à Maurice depuis sa libéralisation par la State Trading Corporation. Certains opérateurs parlent d’invasion de marques tandis que d’autres déplorent la vente de riz basmati de grade inférieur au même prix que celui de bonne qualité.

« Le marché du riz à Maurice est aujourd’hui saturé, mais aussi inondé par des importateurs. On assiste alors à une concurrence accrue qui résulte en une suroffre de riz basmati, notamment ceux de qualité inférieure, afin d’avoir un avantage comparatif au niveau du prix. Or, certains consommateurs ne se soucient plus de la qualité avec un pouvoir d’achat qui s’effrite », constate Saad Nobeebux, Business Development Manager de Super Hi Foods.

Innodis accueille favorablement la démarche du ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Protection des Consommateurs. Ce dernier est venu de l’avant avec la certification MS 177:2011 afin de mettre fin à un abus de la part de certains importateurs et distributeurs de riz à Maurice.

Gros consommateur de riz

« Conscients que l’appellation ‘basmati’ est un gage de qualité à Maurice, beaucoup d’importateurs commercialisent leurs riz sous cette appellation, alors qu’ils sont soit d’une autre variété, soit mélangés à d’autres variétés. Cette stratégie commerciale visait à réaliser des marges plus élevées. Beaucoup de personnes se laissent ainsi duper, croyant consommerdu riz basmati », souligne un porte-parole d’Innodis. Cette compagnie souhaite, par ailleurs, l’introduction d’initiatives similaires venant du ministère et visant à bien réguler ce marché pour éviter des abus et rétablir une compétition saine.

Pour Rishi Ramjuttun, directeur de Millac Foods, Maurice est un pays avec une population grande consommatrice de riz. De ce fait, le consommateur se retrouve devant un choix élargi de riz avec la grande variété de marques proposées sur les étagères des détaillants à travers l’île. Les importateurs de riz dénoncent d’année en année et de plus en plus ouvertement les lacunes dans la législation s’agissant des contrôles de qualité et des exigences d’importation.

La vente de riz non basmati au prix d’un basmati de qualité interpelle notre interlocuteur : « Les importateurs gonflent le prix du riz non basmati et le vendent comme du riz basmati. Cela crée la confusion chez le consommateur et fausse l’identité de la marque ainsi que le classement des riz sur le marché mauricien. La certification appropriée du classement des riz doit être mise en œuvre à partir de la source d’achat jusqu’à la distribution chez le détaillant. De plus, les consommateurs devraient être conscients de ce qu’ils consomment au prix qu’ils paient. »

Rishi Ramjuttun ajoute qu’avec le changement climatique et les catastrophes naturelles qui affectent le continent asiatique, le mécanisme de fixation des prix est faussé. La demande demeurant plus ou moins la même face à une offre amoindrie, les prix sont constamment sous pression. De plus, le changement climatique pousse les agriculteurs à changer la variété de riz cultivée afin d’obtenir une récolte à revenu plus élevé.

Le riz plus cher

« Les consommateurs paieront plus cher le riz dans les prochains mois, conséquence des prix plus élevés pratiqués par les exportateurs. Cela aura pour impact un changement dans le comportement d’achat des consommateurs, qui bousculeront leurs habitudes alimentaires en passant à un riz de qualité inférieure à moins d’accepter de débourser plus pour maintenir le niveau de vie », annonce Rishi Ramjuttun.

Pour Herman Suhirman, Marketing Manager de Vita Rice, le marché du riz à Maurice est incontestablement dominé par le basmati et il devrait le rester à très long terme. Comme il le fait observer, « le riz constitue une importante partie de l’alimentation locale » : « Les ventes de riz dans les sacs de grande taille (5 kg +) sont populaires, mais le marché est très sensible aux prix. Toutefois, nous commençons à voir l’introduction de variétés de riz plus exotiques, commercialisées dans de plus petits logements, offrant aux consommateurs la possibilité d’essayer de nouvelles offres. »

La STC garde le contrôle de 20 % du marché

La STC importe 20 000 tonnes de riz blanc à grains longs chaque année pour répondre à la demande, soit environ 20 % du marché. Celui-ci est par ailleurs libéralisé et principalement occupé par diverses variétés de luxe ou haut de gamme. Le riz est acheté sur le marché mondial après des Requests for Quotation. Ce processus permet à la STC de connaître les prix sur le marché mondial, mais aussi d’obtenir une meilleure qualité à un meilleur prix que ce qu’elle obtenait précédemment par appels d’offres annuels. Le riz est vendu à des grossistes pour la vente au détail à un prix subventionné, lequel d’ailleurs est resté inchangé depuis juillet 2006. La STC importe également de petites quantités de riz basmati à chaque fois qu’elle estime que les consommateurs ont besoin d’un produit de référence pour mieux exercer leur choix parmi une multitude de riz offerts sur le marché.
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