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Wally Plush Toys: les marchés scandinave et sud-africain en ligne de mire

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Wally Plush Toys: les marchés scandinave et sud-africain en ligne de mire | business-magazine.mu

Spécialisée dans la confection de jouets en peluche depuis vingt-six ans, la compagnie, déjà tournée vers l’exportation, envisage aujourd’hui de conquérir des marchés additionnels. Ses nouveaux locaux, à Gros-Cailloux, sont aussi en construction.

Wally Plush Toys, à Petite-Rivière, est une des rares usines de l’île spécialisées dans la fabrication de peluches. Créée il y a vingt-six ans, elle est dirigée d’une main de fer par Sylvette Krueck, connue pour être un des membres phares de l’Association mauricienne des femmes chefs d’entreprises.

C’est en mai 1990 que Wally Plush Toys voit le jour à l’initiative de Waller Krueck, époux de la présente directrice, aujourd’hui décédé. «Mon défunt époux et moi avions travaillé auparavant dans de nombreuses usines fabriquant des jouets», fait ressortir Sylvette Krueck. Parmi ces entreprises figurait Heunec, une compagnie allemande basée à Maurice et où le couple était partenaire minoritaire. «Waller y était Managing Director et designer alors que moi, j’étais dans la production», poursuit notre interlocutrice. Toutefois, après quelques années de collaboration avec Heunec, entre autres, le couple décide de voler de ses propres ailes. «Nous possédions déjà un solide savoir-faire dans le domaine des jouets et avons donc pris la décision de lancer Wally Plush Toys.»

L’usine des Krueck connaît des débuts modestes, n’employant au départ qu’une vingtaine de personnes. De plus, à ce moment-là, les produits à meilleur marché en provenance de Chine envahissent les marchés internationaux, concurrence avec laquelle la jeune entreprise doit composer. Afin de tirer son épingle du jeu, le couple cible une clientèle étrangère et arrive à décrocher un contrat juteux auprès d’une compagnie allemande réputée. C’est ainsi qu’en 1991, Wally Plush Toys obtient sa première commande.

Un an plus tard, néanmoins, l’entreprise subit une grande perte, celle de son fondateur. Sans son époux à ses côtés, Sylvette Krueck se retrouve alors, dit-elle, «devant un dilemme : poursuivre les activités dans lesquelles nous étions engagés ou mettre la clé sous la porte». «Cela a été un moment très difficile et la décision a été dure à prendre», avoue l’entrepreneure avant d’ajouter : «Avec le soutien de la famille et des amis, j’ai décidé de continuer, contre vents et marées». Un choix que ne regrette pas Sylvette Krueck car depuis, les activités de Wally Plush Toys ont suivi une courbe ascendante, si bien que l’effectif de l’usine a atteint les 115 personnes, principalement des femmes.

Pour s’adapter aux contraintes que lui impose la composition de son personnel et préserver la main-d’œuvre qualifiée de Wally Plush Toys, Sylvette Krueck a su faire preuve de flexibilité. «Comme la majorité de nos employés sont des femmes, certaines ne peuvent se déplacer pour venir à l’usine, ayant des enfants en bas âge. Quand tel est le cas, nous leur prêtons une machine à coudre et leur donnons tous les accessoires nécessaires pour qu’elles puissent travailler à la maison», soutient Sylvette Krueck. L’usine sous-traite également une partie de sa production auprès d’une quinzaine d’ateliers.

Les peluches confectionnées par Wally Plush Toys et ses collaborateurs se destinent, à 25 %, au marché local, les 75 % restants étant exportés vers divers pays : l’Allemagne, les États-Unis, le Mexique, le Japon, la France et, plus près de nous, les îles de l’océan Indien. L’entreprise entend se positionner sur de nouveaux marchés dont les pays scandinaves que sont la Norvège, la Suède et le Danemark. «Pour que nous puissions être présents sur le marché scandinave, Wally Plush Toys participera aux foires organisées par Enterprise Mauritius», précise notre interlocutrice. Le continent africain ne laisse pas, non plus, indifférente la chef d’entreprise. Elle affirme, en effet, que des pourparlers ont été enclenchés avec deux clients potentiels en Afrique du Sud et que Wally Plush Toys se penche en ce moment sur la fabrication d’échantillons à leur intention. «Deux autres marchés que nous avons l’intention de toucher à l’avenir sont l’Australie et l’Amérique du Sud», souligne Sylvette Krueck. À Maurice, les produits de Wally Plush Toys sont surtout mis en vente dans les hôtels quatre ou cinq-étoiles, de même qu’à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam.

Si Wally PlushToys a réussi à se faire un nom sur le créneau de la confection de peluches, c’est largement grâce à une adaptation constante aux exigences des marchés auxquels s’adresse sa production. «Diverses recherches ont révélé que les peluches à longs poils peuvent avoir des effets néfastes sur la santé de l’enfant. En conséquence, nous avons revu la liste de nos matières premières», indique, Sylvette Krueck. Ses matières premières, l’entreprise les importe d’Europe ; elle utilise beaucoup de coton, de tissus organiques ou encore du velours. En outre, souhaitant garantir à sa clientèle des produits aux normes européennes, avant toute commercialisation, Wally Plush Toys expédie des échantillons de ses jouets en Allemagne où ils sont soumis à une batterie de tests en laboratoire.

La gamme de produits de Wally Plush Toys s’est diversifiée et élargie avec le temps bien que des classiques demeurent. Le dodo, oiseau emblématique de l’île, reste, par exemple, un modèle très demandé par la clientèle hôtelière à Maurice alors que l’incontournable «teddy bear», ours en peluche apprécié des petits et des grands, continue à faire l’objet de collections dans plusieurs pays. L’usine confectionne, en sus, des jouets pédagogiques et thérapeutiques. D’autres facilités disponibles incluent la réalisation de «peluches personnalisées», à la demande et la possibilité d’acheter les produits Wally PlushToysen ligne, par le biais du site web de la compagnie.

Main-d’œuvre vieillissante

Quoique satisfaite du parcours de l’entreprise à ce jour, Sylvette Krueck ne peut s’empêcher d’évoquer un problème auquel Wally Plush Toys, en tant qu’opérateur textile, doit faire face : un manque cruel de main-d’oeuvre qualifiée. «Nous perdons beaucoup de temps à former notre personnel», déplore l’entrepreneure qui est d’avis que l’État «devrait mettre sur pied des formations en travaux manuels» tels que ceux pratiqués à son usine. Force est de constater, ajoute-t-elle, que le travail en usine n’attire plus autant les jeunes générations, avec pour résultat une main-d’œuvre vieillissante. «Les jeunes estiment que ce métier n’est pas valorisant, de sorte que nous avons toutes les peines du monde à recruter de nouveaux éléments.»

Cette situation a contribué à la stagnation du chiffre d’affaires de Wally Plush Toys ces deux dernières années. Cela, d’autant plus que pour être en règle avec la loi, il importe de respecter les augmentations de salaire imposées aux employeurs par le gouvernement. «Même un employé peu productif a droit à une augmentation. Ce que je ne trouve pas juste!», s’indigne Sylvette Krueck, mentionnant le fait que «le textile à Maurice a franchi le cap des produits basiques. Aujourd’hui, nous fabriquons des produits de qualité, conçus à partir de matières de qualité. Et pour en assurer la production, il nous faut des employés compétents. C’est pour cela qu’encore une fois, nous demandons à ce que nous ayons de la main-d’œuvre qualifiée.»

Au-delà de ces difficultés inhérentes au secteur du textile local, c’est un regard positif que porte Sylvette Krueck sur l’avenir de Wally Plush Toys. Pour preuve, l’entreprise a investi dans la construction d’un bâtiment qui abritera dans quelque temps l’ensemble de ses activités, à Gros Cailloux.

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