WayHome: la location immobilière se fait mobile

La start-up lancée en 2015 met directement en contact, via une application mobile, des personnes en quête de maisons à louer et les propriétaires de celles-ci. Oliver Michael Thomas revient sur les origines de son projet innovant qui a déjà fait une percée sur le marché indien.

Faciliter le processus de location immobilière grâce à une application mobile utilisable à partir de son smartphone: telleest la proposition de WayHome. Le jeune entrepreneur à la tête de cette start-up lancée en 2015 est Oliver Michael Thomas, 22 ans, l’un des gagnants du concoursAdopte une agence de com organisé par Business Magazine et Beyond Communications.

L’idée de son application lui est venue par nécessité, précise Oliver Michael Thomas, quand, à l’âge de 18 ans, il s’est retrouvé dans l’obligation de mettre son appartement en location sans avoir les moyens de payer un agent immobilier. Une conversation avec un membre de sa famille se trouvant en Australie au sujet de quelqu’un qui avait développé une application mobile devenue maintenant mondiale, lui met alors la puce à l’oreille. C’est ainsi qu’Oliver Michael Thomas décide de créer une application pour mettre en contact les personnes cherchant à louer un logement et celles qui en sont propriétaires, ce sans les frais requis normalement par des agents immobiliers.

WayHome, poursuit l’entrepreneur, est destinée à tout le monde. Pour créer cette application, il s’est inspiré de Tinder (NdlR : application de réseautage social lancée en septembre 2012 par quatre Américains) et de la technique du «swipe». Au moyen de la géolocalisation, l’utilisateur peut chercher une maison se trouvant dans une région spécifique, sélectionner la photo de celle qui lui convient et appeler le propriétaire directement en cliquant sur le numéro affiché.

Pour traduire son idée dans la réalité, Oliver Michael Thomas a fait appel à des amis développeurs à partir de 2014 et avec leur aide, l’année suivante, le site web www.wayhomeapp.com et l’application WayHome verront le jour. Celle-ci a également été optimisée afin d’en faciliter l’utilisation. Par ailleurs, selon notre interlocuteur, il a dû mettre ses études entre parenthèses pendant un moment afin d’avoir à sa disposition les fonds nécessaires à la réalisation de son projet.

Désormais, si l’application mobile fonctionnant sur Android est pleinement opérationnelle, Oliver Michael Thomas concède que son plus grand défi consiste à mieux faire connaître WayHome sur le marché local. Il soutient aussi que le nombre et le choix de maisons mises en location à Maurice étant pour le moins limités, cela constitue un challenge par rapport au bon fonctionnement de l’application. «Le marché mauricien est assez restreint», observe, en effet, Oliver Michael Thomas.

Le jeune entrepreneur nourrit de grandes ambitions pour son application, notamment celle d’en étendre l’usage à l’international. De fait, par son système de géolocalisation, WayHome peut être adaptée à n’importe quel marché à travers le monde. D’ailleurs, l’application d’Oliver Michael Thomas est déjà disponible en Inde, où sa mise en oeuvre a été facilitée par Bryan Dean qui gère la Panda & Wolf Advertising Agency. L’entrepreneur mauricien mentionne à titre d’exemple la ville de Pune qui compte à elle seule 1,3 million d’habitants et où les utilisateurs de smartphones sont nombreux. Et d’ajouter : «Maurice a été le premier marché de par sa diversité culturelle et le fait que nous étions en mode ‘bêta’ (NdlR : période d’essai, en vue d’identifier d’éventuels dysfonctionnements».

Une autre situation où WayHome peut se révéler utile est celle où un touriste souhaite réserver une villa en vue d’un séjour à Maurice. Avant même de prendre l’a-vion, il lui est possible de télécharger l’application. Il lui suffit ensuite de faire une sélection des villas en location et d’entrer en contact avec les propriétaires. «Beaucoup de touristes en ce moment optent pour les bungalows plutôt que les hôtels. C’est un avantage pour nous en matière de ‘short-term’ et de ‘long-term renting’», souligne Oliver Michael Thomas.

Une question demeure toutefois: comment la start-up compte-t-elle être rentable alors que l’application est gratuite ? Notre interlocuteur, confiant du potentiel de WayHome au vu de sa nature unique, réplique qu’à terme, elle deviendra payante. Il existe, en effet, des applications pour les agences immobilières au niveau international mais aucune n’opère selon le mode «customer-to-customer» comme celle du jeune Mauricien.

Se projetant dans l’avenir, Oliver Michael Thomas lance : «C’est un grand défi de pouvoir toucher tout le WayHome, c’est ce que je veux faire grandir pour gagner ma vie». Parmi ses projets figure aussi celui d’inclure dans son application des espaces commerciaux et terrains à louer.

La vie du jeune entrepreneur a néanmoins repris son cours aujourd’hui : il entame en ce moment un Bachelor of Laws (LLB) et en plus de ses études de droit, travaille à temps partiel dans un centre d’appels à Ébène. Outre les perspectives qui s’ouvrent à lui dans le domaine de l’entrepreneuriat, Oliver Michael Thomas a d’autres rêves : devenir maire de Beau-Bassin/Rose-Hill et, pourquoi pas, ministre.