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Jean-Paul Adam : «Nous avons adopté des stratégies réalistes»

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Jean-Paul Adam : «Nous avons adopté des stratégies réalistes» | business-magazine.mu

L’archipel a adopté des stratégies réalistes grâce auxquelles il peut réaliser une croissance soutenue, souligne le ministre des Finances. Il décortique, dans l’entretien qui suit, les forces et les faiblesses de l’économie seychelloise tout en balisant la voie à suivre.

BUSINESSMAG. Les conclusions du Fonds monétaire international dans le cadre des consultations de l’Article IV sont positifs sur le climat macroéconomique du pays. À quoi attribuez-vous cela?

L’analyse du FMI reflète la solidité des structures que nous avons mis en place pour l’économie. Nous avons fait preuve de diligence en veillant au contrôle des coûts tout en investissant dans des stratégies de croissance pour diversifier davantage l’économie. C’est un reflet du bon fonctionnement de la politique mixte que nous avons adoptée et qui commence à bénéficier à la population.

BUSINESSMAG. L’institution de Bretton Woods table sur une croissance de 3,5 % en 2015. Quel est votre avis sur ces prévisions ?

Cette estimation du taux de croissance est fondée sur les bonnes dispositions de nos piliers économiques, notamment le tourisme et la pêche. Elle s’appuie aussi sur la bonne performance des services financiers. Nous avons des défis à relever dans ces secteurs. Mais cette estimation reflète surtout le fait que nous avons adopté des stratégies réalistes.

BUSINESSMAG. Quel a été l’impact de la fluctuation des taux de change de l’euro et du dollar à l’international sur l’économie seychelloise ?

Nous avons eu une situation difficile en ce qui concerne la stabilité de la roupie par rapport à ces devises au cours des 12 derniers mois, mais grâce à une politique monétaire restrictive, nous avons réussi à en contenir l’impact. Avec l’incertitude qui perdure dans la zone euro, il existe encore des préoccupations au sujet du pouvoir d’achat de nos principaux marchés touristiques en Europe. Car cela se traduit directement par la réduction du chiffre d’affaires de nos opérateurs. Nous sommes satisfaits de voir que nous avons été en mesure de gérer efficacement ces pressions, mais nous continuerons à être vigilants à l’avenir.

BUSINESSMAG. En tant que petit État insulaire, quels sont les défis qui attendent les Seychelles ?

En tant que petit État insulaire en développement, les Seychelles demeurent très vulnérables aux chocs extérieurs. L’instabilité persistante dans la zone euro fait pression directement sur nous. Notre vulnérabilité – à la fois environnementale et économique – reste notre plus grand défi. Nous devons continuer à renforcer notre résilience.

BUSINESSMAG. Quels sont les efforts entrepris pour favoriser la diversification de l’économie seychelloise ?

Tout d’abord, nous sommes déjà en train de progresser quant à la diversification au sein de l’industrie touristique avec l’élargissement de nos marchés. Nos offres sont plus variées avec accent sur les activités culturelles. Deuxièmement, nous sommes en train d’adopter une approche inclusive sur le plan de nos ressources marines à travers l’économie bleue où nous nous assurons de la création de la valeur ajoutée à partir de la pêche et de nouveaux domaines liés à la mer. Troisièmement, nous sommes en train de revoir la législation et nos stratégies dans le but d’offrir une plus large gamme de services dans le secteur financier.

Dans un marché financier mondial de plus en plus réglementé, il y a des avantages à être le premier à aller vers les nouvelles pratiques et à offrir des services spécifiques en ce sens.

Quatrièmement, nous stimulons l’innovation et accordons notre soutien au monde des affaires, en particulier les PME. Nous allons bientôt venir de l’avant avec une nouvelle législation pour améliorer le soutien aux PME ciblant de nouveaux produits et services comme annoncé récemment par le président.

BUSINESSMAG. Des discussions sont en cours concernant la construction d’un nouvel aéroport. Quelle est la viabilité d’un tel projet pour un État insulaire avec une population de seulement 90 000 habitants ?

Nous avons passé en revue nos besoins d’infrastructures. Le port et l’aéroport sont nos principales passerelles et nous menons actuellement les études nécessaires pour finaliser les meilleurs investissements et projets d’expansion. Au sujet de l’aéroport, il est plutôt question d’une mise à niveau de nos facilités actuelles plutôt que de construire un nouvel aéroport.

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