Pêche artisanale: une fédération régionale en gestation

Les États insulaires de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et La Réunion) se concertent pour la création d’une Fédération régionale des associations des pêcheurs artisans de l’océan Indien.

Cette fédération aura pour but de protéger la pêche artisanale qui, en dépit de son rôle important dans le développement économique de ces pays, n’est pas reconnue à sa juste valeur. Elle apportera aussi son expertise pour donner aux acteurs de ce secteur le moyen de participer activement aux décisions qui affectent les modes d’exploitation des ressources communes dans le bassin indianocéanique.

La fédération devrait voir le jour d’ici à septembre, indique Jean René Elinorac, président du Régional de Pêche à la Réunion. Une réunion a récemment eu lieu à Maurice avec le ministre des Coopératives, afin de concrétiser les démarches dans cette direction. «Nous allons prochainement tenir une réunion à Madagascar et ainsi de suite, pour essayer de mettre en place cette structure dans tous les pays de la zone. Le problème réel est que la pêche artisanale est en train d’être bouffée par la mondialisation», explique-t-il.

Répartition équitable des bénéfices

Les défis pour l’industrie de la pêche dans la région sont multiples. Il s’agira de mettre l’accent sur la formation et la gestion des bateaux de pêche dans la région. Du reste, la fédération se penchera sur la question d’un bateau type pour les pêcheurs artisans.

De son côté, Remi Lalluzel, vice-président du Comité régional de pêche maritime à la Réunion, insiste sur le besoin de développer une stratégie régionale pour promouvoir la pêche durable et répartir équitablement les bénéfices tirés des ressources marines de l’océan indien. «Nous cherchons ainsi à améliorer la naissance de l’économie bleue», soutient-il.

Les discussions pour la mise en place de cette fédération ont été entamées en mars à la Réunion. À l’issue d’une première rencontre, les organisations professionnelles membres de la Commission de l’océan Indien se sont engagées à jeter les bases d’une coopération entre professionnels fondées sur quatre axes : le plaidoyer, le partage d’expériences, le partage de projets et l’élaboration d’une base de connaissances partagées.