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Politique monétaire – Les implications du nouveau taux directeur

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Politique monétaire - Les implications du nouveau taux directeur | business-magazine.mu

Un peu décevant dans son contenu. Voilà l’appréciation qu’on peut faire du rapport sur la politique monétaire préparé par Hervé Rasolofondraibe, le Gouverneur de la Banque centrale.

Entouré de ses proches collaborateurs, des membres du comité monétaire, Hervé Rasolofondraibe a annoncé l’entrée en lice d’un autre taux directeur de 0,9 % pour les opérations à un jour. L’autre, sur le long terme, reste à 9,5 %. Ces taux directeurs permettent à la Banque centrale d’influer sur le circuit financier suivant un mécanisme bien huilé.

C’est ainsi que la Banque centrale agit sur le coût du crédit et la rémunération des liquidités, dans le cadre de sa politique monétaire pour contrôler l’offre et la demande de crédit, l’évolution des prix (inflation) et le taux de change de sa monnaie.

Concernant l’offre et la demande de crédit, le taux auquel emprunte une banque commerciale auprès de la Banque centrale (par exemple, à 4 %) est répercuté, sur les ménages ou les entreprises, à un taux légèrement supérieur (par exemple, à 4 % – taux de la Banque centrale – +1 % pour le coût du risque + la marge de la banque commerciale). Ce qui revient à un taux de 5 %, mais seulement pour les emprunts à court terme. À savoir que les taux de la Banque centrale sont des taux à court terme. Ainsi, les taux directeurs fixés par la Banque centrale influencent indirectement les taux d’intérêt qui seront proposés aux ménages et aux entreprises par les banques commerciales.

Il faut savoir que les taux directeurs fixés par la Banque centrale ont une influence sur le taux de change d’une monnaie. Un relèvement des taux d’intérêt implique une meilleure rentabilité du prêt pour le prêteur (par exemple, une hausse du taux d’intérêt de 2,8 % à 4 %). Les prêteurs éventuels vont donc avoir tendance à se diriger vers ce marché. Ce faisant, ils vont acheter des titres sur ce marché. C’est le cas des obligations d’entreprise ou d’État à 4 %. Rappelons qu’en achetant des obligations, on prête de l’argent. Or, ces titres sont libellés dans une monnaie particulière, par exemple l’euro. Ainsi, la demande pour cette monnaie va devenir plus forte, et sa valeur va s’élever sur le marché des changes. Ainsi, une hausse du taux d’intérêt peut avoir tendance à augmenter la valeur d’une devise sur le marché des changes.

Tout cela s’applique et fonctionne ailleurs mais pas ici car les banques primaires sont, semble-t-il, en surliquidité. Sinon, elles ne s’empressaient pas d’encourager et d’inciter leurs clients à s’endetter davantage.

L’on note également que des prêts immobiliers ou pour l’achat d’une voiture commencent aussi à être lancés. Et les taux d’intérêt oscillent autour de 17 %.

Toutefois, le Gouverneur de la Banque centrale n’a pas abordé les réformes du marché interbancaire de devises. Candidat à la présidentielle, Jean Jacques Ratsietison a proposé le retour à la parité fixe. Une alternative peu fiable. Des voix soutiennent le recours à une seule monnaie-étalon, soit le dollar, soit l’euro. Certains souhaitent la valorisation des réserves de l’or. 

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