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Interview Rencontre

Neemalen Gopal: « Il faut vendre Maurice comme une plate-forme de l’informatique »

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Neemalen Gopal: « Il faut vendre Maurice comme une plate-forme de l'informatique » | business-magazine.mu

Les compétences des techno-preneurs mauriciens ne sont pas suffisamment valorisées. Ils doivent être au cœur de la stratégie de développement dans le secteur des Tic, insiste le président de la MITIA.

BUSINESSMAG. Quelle est l’importance de la Mauritius IT Industry Association au sein du secteur des Tic-BPO ?

La Mauritius IT Industry Association (MITIA) regroupe les opérateurs du secteur des Tic à Maurice. L’association existe depuis 2001. Elle comprend aujourd’hui un peu plus de trente membres.

Au sein de la MITIA, nous sommes pleinement impliqués dans le développement informatique à l’échelle nationale. Nous participons régulièrement avec le gouvernement dans la mise en place et la réflexion autour de la stratégie nationale pour le secteur des Tic. Les compétences et le savoir-faire mauriciens ont un bon potentiel d’exportation au niveau de la région. Les Tic constituent aujourd’hui le troisième pilier de l’économie avec une contribution d’environ 7 % du PIB. Les secteurs productifs doivent envisager une utilisation encore plus importante des outils de l’informatique pour l’amélioration de leur gestion interne. Au niveau des administrations publiques, on a grandement besoin d’améliorer les services par le biais d’une utilisation plus poussée de l’informatique. Le bureau du passeport et de l’immigration est l’exemple d’une structure informatisée efficace. Nous sommes l’un des rares pays au monde à délivrer le passeport en trois jours. J’étais personnellement attaché à ce projet. C’était un des premiers projets informatiques du gouvernement dans les années ‘90.

BUSINESSMAG. Comment évaluez-vous la performance du secteur des Tic-BPO ?

Il existe une grosse confusion quand nous parlons des Tic et des recettes que génère ce secteur. Aujourd’hui, il existe deux secteurs assez distincts au sein des Tic. D’une part, le BPO englobe tout l’outsourcing et nécessite beaucoup de ressources humaines et, d’autre part, le secteur informatique recrute des personnes ayant des compétences dans ce domaine, notamment dans l’infrastructure, la sécurité informatique, le développement de sites web, le développement d’applications. Il est impératif de faire cette distinction car cette confusion porte préjudice à ce secteur, dans la mesure où de moins en moins de jeunes qui terminent leurs études secondaires montrent de l’intérêt à démarrer leur carrière dans le secteur informatique. L’informatique est le deuxième métier le mieux payé au monde. Ce n’est pas tout à fait le cas à Maurice, mais les conditions de travail restent très favorables.

Au début du nouveau millénaire, il était courant que nos meilleurs étudiants suivent des études en informatique à l’étranger. Aujourd’hui, cela se fait de moins en moins. C’est un problème de taille car il faut des compétences de qualité pour développer des solutions complexes en informatique, dont ont besoin le gouvernement et le secteur privé, notamment en matière d’exportation. Nous devons voir comment encourager les jeunes à faire des études dans cette filière, notamment à travers des Job fairs.

Si nous nous donnons les moyens de réussir et que nous nous entourons d’une vision et d’une stratégie claires, ainsi que d’infrastructures adéquates, le secteur informatique pourra s’imposer en trois ans comme le deuxième pilier de l’économie nationale, derrière les services financiers.

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