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Adiel Akplogan: Placer l’Afrique sur la carte de l’Internet

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Adiel Akplogan: Placer l’Afrique sur la carte de l’Internet | business-magazine.mu

Derrière son apparence timide se cache un homme qui a une grande force de caractère. Adiel Akplogan est un fervent défenseur de la démocratisation du net dans la région de l’océan Indien. Son professionnalisme et son sens du détail font qu’il est depuis plus de huit ans le directeur général d’Afrinic (Africa Network Information Centre).

À 42 ans, Adiel Akplogan, qui a la double nationalité béninoise et togolaise, a gardé toute sa verve. Cet ingénieur de formation entretient un rêve : « Nous voulons que l’Afrique soit enfin reconnue globalement dans le secteur des Tic ».

Adiel Akplogan est un homme d’action. Il s’est d’ailleurs attelé à créer un Registre Internet propre à l’Afrique. « On peut dire que je suis tombé dans la marmite informatique. Ce qui explique pourquoi j’ai fait carrière dans le domaine de l’Internet », confie-t-il.

Très porté sur l’univers de la technologie et féru d’informatique, Adiel Akplogan commence en 1993 des études en ingénierie. En 1994, avec des partenaires, il forme une société et travaille sur la mise en place de l’Internet au Togo. « Nous étions parmi les premiers francophones africains indépendants à ouvrir l’Afrique au monde, par le biais de l’Internet », se remémore-t-il.

Il aime 

  • Les défis l
  • L’honnêteté
  • Passer du temps avec sa famille et ses amis

Il n’aime pas 

  • L’hypocrisie
  • La paresse

« Le dynamisme dont faisaient montre les opérateurs à l’époque a fini par convaincre le conseil d’administration d’Afrinic d’installer un siège à Maurice »

Adiel Akplogan et ses collaborateurs contribueront au développement des technologies au Togo. En 1998, il quitte la société et s’envole en France pour prendre de l’emploi chez Symbol Technologies. « Symbol Technologies est aujourd’hui plus connue sous le nom de Motorola. La compagnie a été achetée par Motorola en janvier 2007 », précise Adiel Akplogan. Son travail à l’époque gravitait autour des solutions du système de code-barres et de la mise au point de points d’accès Wi-Fi.

À l’âge de 26 ans, Adiel Akpolgan commence à s’intéresser au management. Ses qualités de gestionnaire lui vaudront d’être nommé directeur de Symbol Technologies. « J’étais à la tête d’une équipe d’une trentaine de personnes », précise-t-il. Toujours poussé par sa dévorante passion pour l’Internet et son vif intérêt pour les dernières innovations dans le domaine informatique, Adiel Akplogan entreprend, en 2002, des études en e-business à la School of Management. « C’est justement là-bas que j’ai étudié l’IPv6 avec la démocratisation du mobile comme un moyen d’utiliser Internet », nous dit-il.

La même année, Adiel Akplogan quitte la France pour le Canada. Là-bas, il prend de l’emploi dans une société d’audit et de conseil informatique. 2003 sera une année importante dans le cheminement professionnel d’Adiel Akplogan.

C’est en cette année-là qu’il est approché par le conseil d’administration d’Afrinic qui lui propose le poste de directeur général de l’organisation. Il accepte l’offre.

« À l’époque, Afrinic, organisation aujourd’hui mondialement connue, avait décidé de consolider sa place dans la région de l’océan Indien. Je pilotais le ‘business plan’ de l’organisation à temps partiel. Mon travail consistait à convaincre le reste du monde que l’Afrique doit avoir son propre Registre, car les autres Registres présents en Amérique latine, en Europe, en Asie de l’Est et en Amérique du Nord géraient les adresses IP pour l’Afrique », soutient-il. En avril 2005, suite à une accréditation de l’ICANN, Afrinic s’implante à Maurice. Pourquoi Maurice ?

C’est tout simplement parce que nous nous positionnons comme un ICT hub. « Le dynamisme dont faisaient montre les opérateurs à l’époque a fini par convaincre le conseil d’administration d’Afrinic d’installer un siège à Maurice. Il faut aussi savoir qu’Afrinic possède un centre d’opération technique en Afrique du Sud et un centre d’opération de gestion de crise en Egypte », souligne Adiel Akplogan.

Au début, le bureau d’Afrinic à Maurice, basé dans la Capitale, ne comptera que trois personnes. En 2007, l’organisation décide de consolider son équipe à Maurice. Dans la même foulée, elle délocalisera ses activités de Port-Louis pour la Cyber-cité. Durant ses premières années sur l’île, Adiel Akplogan multiplie les allers et les retours entre le Canada et Maurice. « Ma famille habitait encore au Canada. Mais le caractère paisible de Maurice m’a beaucoup séduit », confie-t-il.

Au summum de sa carrière, Adiel Akplogan laisse parler sa fibre patriotique. Il croit plus que tout dans le succès de l’Afrique dans le domaine du numérique.

L’Afrique, poursuit-il, a un potentiel énorme en informatique, mais celui-ci doit être reconnu à l’échelle mondiale. Adiel Akplogan se battra pour que sa mère patrie obtienne cette reconnaissance, mais, concède-t-il, « ma bataille est loin d’être terminée. »

Pionnier dans le déploiement de l’IPv6, Adiel Akplogan s’est fixé pour mission de veiller à ce que l’Afrique adopte ce nouveau protocole. C’est une étape cruciale, estime Adiel Akplogan : « Depuis 30 ans, Internet fonctionnait sur l’IPv4 qui est en phase de s’épuiser. L’Afrique doit, aujourd’hui, adopter le nouveau protocole. Notre organisation est d’un intérêt vital pour la dissémination de l’Internet en Afrique. » Quand il ne travaille pas à la concrétisation de son rêve africain, Adiel Akplogan se consacre à sa famille. L’homme de l’Internet est marié et père de deux enfants.

IPv6 : la solution à l’épuisement d’IPv4

Il y a 30 ans, l’IPv4 naissait avec Internet. Cependant, avec la demande croissante des identifiants IPv4, les limites de ce protocole devenaient évidentes. Aujourd’hui, le nouveau protocole IPv6 s’impose comme la solution à l’épuisement d’IPv4. IPv6 assure la croissance et la pérennité de l’Internet. Alors que l’avenir de l’Internet dépend d’IPv6, depuis 2005, Afrinic est engagée dans un vaste programme de sensibilisation et de renforcement de capacité en IPv6 ainsi que des mécanismes de transition vers l’IPv6. Avec un taux de pénétration de 10,5 %, l’Afrique se situe dans la moyenne mondiale de 11 % en 2012. Avec le dynamisme d’Afrinic, ce taux est appelé à croître très rapidement.
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