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Portrait Rencontre

Antony Eddison, l’académicien globe-trotter

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Antony Eddison

Depuis le début de l’année, l’institut Charles Telfair compte un nouveau directeur de Business Development en la personne du Professeur Antony Eddison. Ce Britannique, qui affectionne les voyages, a eu une riche carrière internationale.

« Il n’y a d’homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. » Cet adage du poète français Alphonse de Lamartine résume bien le parcours du Professeur Antony Eddison. Ses voyages aux quatre coins du globe ont fini par le conduire à Maurice. Il occupe depuis le début de l’année les fonctions de directeur de Business Development à l’Institut Charles Telfair.

Adolescent, Antony Eddison ambitionnait d’embrasser une carrière d’artiste. C’est en poursuivant ce rêve de jeunesse qu’il intègre une école britannique des beaux-arts à 17 ans. Il se retrouvera entouré par des artistes de talent.

Garder une attitude positive

Un livre viendra toutefois changer le cours de sa vie : Zen and the art of motorcycle maintenance: an Inquiry into Values, de Robert Pirsig.

« J’ai lu ce livre à 17 ans en rentrant d’une fête estudiantine. Il m’a profondément marqué. Il m’a fait prendre conscience de la beauté de la coexistence de l’art et de la science : deux disciplines que je percevais jusqu’alors comme distinctes. Mais plus important encore, ce livre m’a permis de réaliser que tout n’est qu’une question de perception : toute chose peut être agréable ou insipide, suivant le regard que nous portons. Depuis, je fais de mon mieux pour préserver une attitude positive dans tout ce que j’entreprends », confie le Pr Antony Eddison.

Ses bonnes notes en mathématiques et l’encouragement de ses amis et de ses contemporains l’inciteront à opter pour des études en architecture et en design à la City University of London et au Royal College of Art. Il débutera sa carrière en tant qu’enseignant en architecture.

Par la suite, il décroche un poste de Senior Lecturer à la Faculté d’Architecture de l’Université de Manchester. De là, il se lance dans l’enseignement et le conseil dans les systèmes de réalité virtuelle. Ses activités professionnelles le conduiront en Europe de l’Est.

Nous sommes dans le sillage de la chute du Mur de Berlin. A l’époque, les pays de l’Europe de l’Est souffrent d’un manque d’effectifs dans le domaine éducatif, se souvient le Pr Antony Eddison. « Ce qui était intéressant, c’était la soif de connaissances de cette masse estudiantine pourtant dépourvue de tout confort matériel. Avides de savoir, ces étudiants sont, pour moi, parmi les plus intelligents que j’ai rencontrés au cours de ma carrière. Les enseignants jouaient également le jeu. Ils étaient clairement dévoués à la profession et aux élèves », se remémore l’académicien.

Antony Eddison intègre ensuite l’Université de Newcastle à New South Wales, en Australie en tant que Chair of Design, devenant ainsi le plus jeune des professeurs en design de l’Australie.

De retour à Londres, il se met à l’archéologie. « J’ai passé plusieurs journées et nuits agréables à déterrer des squelettes romains au pays de Galles. Cela m’a permis de recréer virtuellement des sites anciens en Italie, en Espagne, en Grèce et en Turquie. J’ai animé plusieurs conférences dans plusieurs parties du monde sur mes découvertes archéologiques », relate le Pr Eddison.

Cap ensuite sur Singapour. Le Pr Eddison acceptera le poste de doyen de faculté à la Raffles University. En cette capacité, il sera appelé à voyager en moyenne trois fois par semaine pour effectuer des contrôles de qualité relativement aux cours dispensés sur les 32 campus de la Raffles University disséminés dans 13 pays du Sud-Est de l’Asie.

C’est en 2007 que le Mahatma Gandhi Institute (MGI) lui propose le poste d’External Examiner. Ses proches et lui auront un coup de foudre pour notre île.

Ainsi, lorsque la branche mauricienne de la Middlesex University recrute, il postule et décroche le poste de directeur. « Le nombre d’étudiants a progressé de 11, en 2010 à presque 600 en 2013, sous ma direction, avec environ 60 % des étudiants provenant du continent africain », raconte-t-il avec fierté.

Au début de l’année, il accepte le poste de directeur de Business Development à l’Institut Charles Telfair. D’ores et déjà, il s’est fixé deux priorités : encourager l’inscription des étudiants étrangers et faire de l’institut la toute première université privée mauricienne.

Quand il se penche sur son parcours, le Pr Antony Eddison se dit satisfait. Pour se perfectionner, il se remet continuellement en question. Ce penchant pour l’autodépassement se manifeste dans sa politique universitaire. Partisan d’une politique de proximité, le Pr Eddison est reconnaissant envers ses collègues londoniens, en l’occurrence Ludwik Finkelstein de la City University et le Professeur Bruce Archer du Royal College of Art qui ont su lui inculquer la passion de l’enseignement.

Afin de saisir la beauté de la vie, il faut éviter de monter à cheval pour admirer les fleurs, comme le dit un proverbe chinois, se plaît-il à dire. Le Pr Antony Eddison se sent du reste proche de la culture chinoise et de sa langue. Un intérêt qu’il a développé alors qu’il travaillait à Singapour.

Dans la vie, Antony Eddison est marié à une Française, Nathalie. Il est père de quatre enfants : une fille et trois garçons.

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