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Portrait Rencontre

Bertrand Casteres – Le chef d’orchestre

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Bertrand Casteres - Le chef d’orchestre | business-magazine.mu


Il est méthodique et ne déroge pas à ses principes. Sa capacité à se projeter tient sans doute de sa formation dans les mathématiques financières. À la tête de Mauritius Union, Bertrand Casteres sait exactement où il veut mener le groupe.

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Il est d’un calme olympien. Pourtant, l’on ressent que l’homme dégage une grande force de caractère. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait qu’à seulement 39 ans, il est le Group CEO de Mauritius Union et dirige à ce titre quelque 650 collaborateurs dans six pays ? Quand on lui demande comment il voit l’avenir du groupe déjà vieux de 70 ans, Bertrand Casteres se projette jusqu’en 2030. Du reste, dans le cadre de la préparation de la feuille de route de Mauritius Union pour la période 2017-20, il a organisé pas moins d’une vingtaine de séances de remue-méninges pour porter la réflexion sur le positionnement du groupe pour les prochaines décades. 

Bertrand Casteres est né en France. Son père est français et sa mère mauricienne. À l’âge de 9 ans, il vient s’installer à Maurice et fera sa scolarité au Lycée La Bourdonnais. Après son baccalauréat, il s’envole pour la France pour poursuivre ses études. Il en ressort quelques années plus tard avec un Executive MBA en mathématiques appliquées, sciences actuarielles et finance de la prestigieuse École des hautes études commerciales de Paris (HEC). Sa voie toute trouvée, il se lance dans les assurances. Il fera ses armes au sein du groupe italien Generali. Puis, il intègre le département d’audit interne d’Aviva Europe comme Senior Manager où il s’occupera des services d’audit et actuariels des filiales italienne, espagnole et polonaise de l’assureur. De même, il jouera un rôle de premier plan dans la mise en place de la Directive Solvabilité II au sein du groupe Aviva.


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«Je crois dans lansolidarité et lancollégialité»,author:">


Fort de ces expériences, Bertrand Casteres rentre à Maurice en 2011. Il se joint à Mauritius Union en tant que responsable du département d’audit. Sa mission : revoir les process de la compagnie. Au départ de Kris Lutchmenarraidoo, il est nommé CEO Designate en 2013 avant d’être titularisé au poste suprême deux ans plus tard. Entre-temps, il pilote la préparation du plan stratégique et définit les axes de développement pour la période 2015-17. Le maître mot du plan Casteres est professionnalisation. Son architecture repose sur deux piliers. D’abord, une restructuration en profondeur des processus et des structures du groupe à tous les étages. Et, secundo, le renforcement de la solidité financière tout en appliquant les meilleures pratiques en matière de solvabilité.


La formule Casteres

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Soutenue par les actionnaires, la formule Casteres est vite adoptée et donne des résultats probants. «Le renforcement des structures a permis d’asseoir la compagnie sur des bases solides pour son expansion en Afrique. Aujourd’hui, nous sommes présents dans six pays : Maurice, le Kenya, le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie et les Seychelles», lâche-t-il avec fierté. L’un des défis qu’a eu à relever Bertrand Casteres a été de standardiser les systèmes et opérations de Mauritius Union dans toutes ses filiales, que ce soit à Maurice ou en Afrique de l’Est. Dans ce processus, il a fallu prendre en considération les spécificités culturelles inhérentes aux différents territoires. Si la stratégie a donné des résultats concrets, c’est surtout parce que Bertrand Casteres a eu «la chance d’être entouré par une équipe extraordinaire».

Qu’en est-il de son style ? À cela, il répond : «Je me vois comme un chef d’orchestre qui donne le tempo. Ce n’est pas moi qui joue de la musique, mais je m’assure que chacun joue sa partition pour avoir une harmonie. C’est la somme des compétences individuelles qui fait le succès de l’entreprise. Je crois dans l’effet de solidarité et la collégialité». Et d’ajouter : «Être CEO, c’est aussi faire preuve de patience. Par exemple, je me suis réfréné à appliquer certaines pratiques apprises en Europe».

Bertrand Casteres est conscient que dans cette ère du numérique, plus que jamais, le succès se mesurera à l’efficience opérationnelle. La Mauritius Union, fait-il remarquer, est un précurseur en matière d’utilisation des nouvelles technologies, ayant introduit le paiement en ligne sur les assurances automobile et voyage en 2013.

Ayant consolidé les assises du groupe qui adopte désormais les meilleures pratiques eu égard à la solvabilité, Bertrand Casteres est confiant que celui-ci pourra doubler ses profits ; de Rs 300 millions, ils devraient grimper à Rs 600 millions à l’horizon 2020. Plusieurs facteurs, estime-t-il, doperont la performance du groupe : des équipes motivées, des outils de grande qualité et des marchés en plein développement en Afrique de l’Est.

Le regard de Bertrand Casteres est résolument tourné vers l’avenir. D’ici à 2030, la Mauritius Union deviendra la référence dans le secteur des assurances et c’est grâce aux efforts de tous les collaborateurs et des valeurs communes qu’ils partagent que l’objectif sera atteint, insiste-t-il. «Le rêve de 2030, c’est que nous devenions un accompagnateur de référence dans la région, que nous soyons plus efficients et rapides à travers l’utilisation des meilleures technologies au monde», souligne-t-il.

Bertrand Casteres est de ceux qui croient que dans les affaires les possibilités sont illimitées. Mais tout part d’une organisation bien rodée. C’est avec du professionnalisme, une bonne planification financière et une équipe soudée qu’on réussit.

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