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Elizabeth De Marcy Chelin : conjuguer l’art et les affaires

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Elizabeth De Marcy Chelin : conjuguer l’art et les affaires | business-magazine.mu

Chargée de cours au Charles Telfair Institute à ses heures fixes, professionnelle du « visual merchandising », organisatrice de pop-up store, Elizabeth De Marcy Chelin est une artiste qui vit de son art, mais aussi une femme d’affaires qui fait son petit bonhomme de chemin.

Le regard pétillant, un petit air taquin, une bonne humeur contagieuse, Elizabeth De Marcy Chelin ne s’arrête jamais. à bientôt 30 ans, la jeune femme qui a son entreprise de visual merchandising– technique de marketing pour faire la promotion d’un produit – concède elle-même être une «workaholic». Entre ses heures de cours, elle ne se lasse pas d’organiser des événements, où elle met son savoir-faire de conceptrice au service des artisans locaux, en promouvant leurs produits.

«Le ‘Visual Merchandising’ est l’art de créer et de concevoir des vitrines commerciales. On met en avant les produits de façon artistique, on crée un concept. Et tout cela de façon harmonieuse », résume Elizabeth De Marcy Chelin.

Après avoir décroché son Higher School Certificate(HSC), elle s’inscrit pour une licence en arts plastiques à l’Université Paul Valéry de Montpellier. «Je voulais faire un Master, puis enseigner. Mais j’ai réalisé vite que c’était théorique et moi ce que j’aime c’est la création», confie-t-elle. à la fin de sa première année, elle décide de tenter le concours d’entrée à l’école des Beaux-Arts et fait partie des trente candidats retenus.

Là, elle touche à tout : sculpture, peinture, performance, photographie et dessin. « J’ai eu accès à une palette de supports artistiques. J’ai pu rencontrer des artistes internationaux de divers horizons comme la Chine et Cube. On n’a qu’une seule vie qui est parsemée de rencontres qui instaurent des relations et des échanges de différentes idées qui nous permettent d’évoluer».

La formation aux beaux-arts emmenant les étudiants à opter pour le médium et support artistique qui leur convient le mieux, Elizabeth De Marcy Chelin choisit pour son mémoire de se tourner vers le conceptuel. « Il faut réfléchir, tout remettre en question. Toutes les idées dépendent du contexte dans lequel on se situe, des courants philosophiques. Pour mon mémoire, je me suis tournée vers mes origines, tout ce qui me faisait tisser des liens avec elles», dira-t-elle. Elle réussit son Master avec brio obtenant les félicitations du jury.

Après ses études, elle travaillera dans un premier temps comme vendeuse au magasin L’Occitane. Parallèlement, elle enseigne dans un collège-lycée des cours d’atelier pratique autour de la performance sonore.

Plus tard, avec des amies, Elizabeth De Marcy Chelin décide de mettre en place un atelier de création contemporaine pluridisciplinaire « La Capsule» où côte à côte elles créent, exposent leurs créations.

Création de La Capsule

« Il y avait une créatrice, une illustratrice, une webdesigner, une graphiste. Quant à moi, je faisais mes travaux artistiques et j’en profitais pour exposer mes sacs à main» car pendant ses études elle avait déposé déjà sa propre marque Bab and the Queen. Tous les trois mois, l’équipe organise des expositions et performances sonores dans l’atelier. Par la suite, elle commence à enseigner à la Chambre de Commerce de Nîmes le Visual Merchandising. « Pendant un an, j’ai formé les étalagistes pour qu’ils sachent créer des vitrines et mettre en place des concepts », se souvient-elle.

Après huit ans en France, Elizabeth De Marcy Chelin rentre au pays confiante qu’elle pourra se faire une place au soleil. « Je trouvais que je n’exploitais pas assez mes capacités. Je voulais donner de moi-même, c’est un devoir de transmission de savoir. Si tout le monde s’en va et ne revient pas jamais, nous ne pourrons pas apporter du changement dans le pays».

Dans un premier temps, elle donnera des cours de design à l’Institut Charles Telfair. Puis, avec une associée, elle crée son premier pop-up store. « Au fait, je n’ai rien créé. Le concept du pop-up store, qui est une boutique éphémère existe depuis les années ‘70 », explique-t-elle.

Cependant, elle continuera l’aventure seule et change le nom de l’entreprise qu’elle rebaptisera In situ Visual Merchandising et propose ses services pour la création et conception de vitrines commerciales et d’évènementiel.

« Avec toutes les ouvertures de centres commerciaux à Maurice il y avait l’opportunité de proposer aux différentes boutiques de créer des vitrines», relate notre interlocutrice. Elizabeth De Marcy Chelin apprendra à s’adapter au budget et aux attentes de sa clientèle. Elle conseille, unifie, harmonise, bref elle crée. Pour ce faire, elle essaye au maximum de créer sa propre décoration. Son but est également de promouvoir le savoir-faire des artisans locaux. Elle ne cache pas que son mari travaille beaucoup avec elle.

« Nous sommes un couple complémentaire. Il est menuisier et il m’aide beaucoup. S’il n’était pas là, je ne serais pas là où je suis». Les événements de pop-up store ne constituent pas seulement un projet artistique, mais c’est aussi du marketing.

« C’est aussi donner l’occasion de permettre aux artisans d’exposer à moindre frais leurs produits et donc de leur accorder une visibilité. Au dernier pop-up store organisé à Bagatelle j’ai mélangé les produits des enseignes et ceux des artisans locaux sous un même thème. De plus, c’est une occasion de jouer ma carte de ‘Visual Merchandiser’ car on ne pose pas les produits de façon anodine. C’est un travail de création, de mise en scène d’objets et de produits. On joue, on les sort de leur contexte on les met en avant», détaille-t-elle.

Consciente qu’elle fait du business, Elizabeth De Marcy Chelin insiste toutefois qu’elle est avant tout une artiste. Alors qu’elle court sur ses 30 ans, elle considère que le plus important dans la vie c’est d’accomplir ses objectifs car, dit-elle, « il faut savoir écrire son histoire personnelle au moment présent sinon on passe à côté de tout».

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