Fabien Lefébure : de la Sorbonne à Solis

Portrait (photo)

Fabien Lefébure fait partie de la nouvelle génération de CEO. Agé de 33 ans à peine, il est ingénieur maître en tourisme et détient un DESS en tourisme et stratégie hôtelière. Depuis janvier 2012, il est à la tête du réceptif Solis Indian Ocean.

C’est à untrentenaire que Solis Indian Ocean a décidé de faire confiance. à 33 ans, Fabien Lefébure assume depuis voilà douze mois les fonctions de Chief Executive Officerdu réceptif.

Né à Maurice, Fabien Lefébure a fait sa scolarité au Lycée La Bourdonnais, mais adolescent, il met le cap sur la Thaïlande avec sa famille car son père qui est agent de textile est muté pour s’occuper d’usines en Asie du Sud-Est et dans l’océan Indien. La famille reste pendant deux ans en Thaïlande. « Cela a été une très riche expérience de pouvoir découvrir d’autres cultures », raconte Fabien Lefébure.

àcette époque, il ne sait pas encore quelle carrière embrasser. Après son Bac, il voulait devenir pilote de ligne, « mais j’ai bifurqué sur des études génériques. Je suis parti sur un diplôme en langues étrangères appliquées à Aix-en-Provence. Aix est le lieu d’études idéal pour quelqu’un qui vient de Maurice, c’est une petite ville au climat méridional. » Ensuite, il part pour Toulouse se spécialiser en ingénierie touristique et obtient le titre d’ingénieur maître en tourisme. « Le tourisme est pluridisciplinaire, au niveau académique c’est vrai que ce domaine peut être perçu comme moins valorisant, mais il est très intéressant », observe-t-il.

Fabien Lefébure poursuivra ses études à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne où il décrochera un Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en Management touristique et hôtellerie internationale. Il termine major de sa promotion.

Après ses études, il a le choix de rester travailler en France ou en Europe, mais il croise la route de Michel de Spéville (Groupe Fail) qui lui propose de venir travailler pour le groupe Indigo. Fin 2003, Fabien Lefébure rentre ainsi à Maurice, mais repart pour la France ouvrir le bureau parisien d’Indigo en 2004.

« Mon objectif était, avant tout, d’accumuler autant d’expérience que possible. Chez Indigo, j’ai fait un travail de terrain en France, au Benelux et en Espagne et cela pendant deux ans », relate-t-il. En 2007, il prend de l’emploi chez Connections Tourism Management comme Sales & Marketing Manager, mais bien vite, il retrouve le groupe Indigo, avant que Le Telfair ne bascule sous la coupole du groupe Veranda (aujourd’hui VLH). « Mon équipe et moi, nous avons rejoint Véranda au département des ventes. Là, j’ai travaillé avec François Eynaud et j’ai eu une riche expérience des ventes et de la communication. J’ai aussi participé au rebranding de Veranda. »

C’est au début de l’année dernière qu’il rejoint le groupe Solis sur une proposition de Claudio Feistrizter, Chairman de Bram Com Holdings, dont fait partie Solis. « C’était un énorme défi pour moi de prendre la charge d’une entreprise avec 150 employés, mais j’aime les challenges. Il y avait toute une équipe à remotiver. Il fallait instaurer une nouvelle vision et renforcer le positionnement de Solis, reconquérir nos clients en s’appuyant sur la qualité de nos opérations et sur nos valeurs communes. Il fallait convaincre les employés de me suivre dans ce nouvel élan. En très peu de temps, nous avons instauré une vraie dynamique, consolidé nos partenariats et sécurisé nos acquis. En tant que réceptif, nous voulons partager l’authenticité mauricienne. Nous avons opté pour un positionnement fort et différencié sur les marchés porteurs. Nous sommes implantés depuis longtemps sur les marchés émergents. Dans la conjoncture, cela facilite les choses ! Les marchés émergents représentent l’avenir. Chez Solis, nous avons une longueur d’avance à ce niveau. »

Aujourd’hui, après un an, chez Solis, le jeune CEO peut se targuer d’un bilan plutôt positif.

Commentant la crise qui touche le tourisme, Fabien Lefébure rappelle que pendant 25 ans, l’industrie a eu le vent en poupe et que c’est la première fois qu’elle est autant secouée par une crise. Pour nous en sortir, estime-t-il, « Nous avons besoin d’une vision commune gouvernement / secteur privé. Nous devons nous rassembler et réfléchir si nous voulons casser ce cycle caractérisé par une baisse de notoriété de la destination Maurice. En établissant une stratégie commune, nous parviendrons à relancer la machine. »

Ce désir d’avancer traduit parfaitement le fait que Fabien Lefébure est bien un homme d’action. Il déteste l’immobilisme, car « il faut chercher à s’améliorer continuellement et ne jamais rester sur ses acquis. J’essaie de rester curieux et constamment me remettre en question. »

Ce sont sans doute ces qualités qui l’ont conduit, depuis le 1^er janvier dernier – outre ses fonctions de CEO de Solis – à diriger les agences de voyages Le Voyageur Travel & Tours.