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Hoang Dang : un banquier qui a du punch

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Hoang Dang : un banquier qui a du punch | business-magazine.mu

Hoang Dang, Chief Executive Officer (CEO) de la Banque des Mascareignes, est un Français originaire du Vietnam. Il compte une riche carrière dans le domaine bancaire et a travaillé notamment à Paris, New York et Shanghai.

Le père de Hoang Dang pratiquait la boxe thaï de manière professionnelle. Très populaire au Vietnam, il a été trois fois champion d’Asie et sept fois champion de son pays. Sa mère était marchande de poisson. La famille quittera Saïgon après la guerre du Vietnam alors que Hoang Dang avait à peine trois ans. Les premières années de vie en France ont été dures pour eux. Le père a dû faire plusieurs petits métiers. Finalement, il a pris de l’emploi comme ouvrier chez Renault. En grandissant, Hoang Dang pratiquera lui aussi la boxe thaï et aidera même son père à former des champions de cette discipline en France.

Attiré par le sport, le jeune Hoang Dang rêve d’une carrière professionnelle dans ce domaine, mais se révèle aussi très bon élève à l’école. Travailleur acharné, il se tourne donc vers l’Ecole Polytechnique - une des meilleures écoles françaises - qui a formé des personnalités comme Bernard Arnault, président-directeur général de LVMH et Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République. Hoang Dang trouve son bonheur à Polytechnique, puisque le sport y est obligatoire. Son diplôme d’ingénieur en poche, il se spécialise en Economie et Finances, avec un master à l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration (ENSAE). Après ses études, Hoang Dang est embauché par JP Morgan où il travaille pendant 18 mois. Puis, il intègre Natexis Banque Populaire, aujourd’hui devenue Natixis, la banque d’investissement du Groupe Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE).

Ce n’est qu’à l’âge de 24 ans que Hoang Dang a l’occasion de revenir au Vietnam dans le cadre d’un stage à l’ambassade de France. « C’était une découverte. Il y a une vingtaine d’années, le Vietnam ressemblait un peu à Madagascar. J’y suis resté plusieurs mois et j’y ai d’ailleurs rencontré ma future femme. Je dois préciser que ce voyage s’est fait dans des conditions assez particulières. J’étais en résidence surveillée pendant une semaine car les procédures de visa n’avaient pas été correctement suivies par mon école. Donc, j’ai côtoyé des gens très spéciaux du genre trafiquants de drogue et faux monnayeurs, entre autres ! Heureusement, par la suite, l’ambassade a fait le nécessaire et mon séjour s’est poursuivi normalement. »

Cela fait maintenant 12 ans que Hoang Dang travaille pour le compte du Groupe BPCE. « J’ai fait quasiment tous les métiers de la banque : banque d’affaires et banque commerciale, entre autres. J’ai travaillé à Paris dans le marché des capitaux et à New York. Pendant ce temps, j’ai complété mon Master of Business Administration à la Columbia Business School. J’ai également travaillé à Hong Kong et Shanghai, où j’étais en poste juste avant de venir à l’île Maurice», partage-t-il. Hoang Dang était aux Etats-Unis avant la crise des crédits hypothécaires : «Je me souviens que le marché devenait absurde mais cela ne me convenait pas car je suis quelqu’un qui aime la simplicité, non la complexité abusive. Quand les opérations deviennent compliquées, il faut s’en méfier. Lorsque la finance ne comprend plus pourquoi elle investit, il faut s’arrêter. » Hoang Dang estime qu’il est difficile d’assainir le système financier mondial à ce stade : « Il faudrait une entité régulatrice mondiale, mais ce n’est pas le cas actuellement. »

A son poste de CEO de la Banque des Mascareignes, il trouve qu’il y a encore un potentiel qui n’a pas été exploité dans son intégralité : « Nous sommes la seule banque française implantée à Maurice. Nous pouvons tirer parti du lien Maurice/France pour des clients cibles et nous positionner comme leur banque de référence, car il ne faut pas oublier que la France est le deuxième client de Maurice et aussi un de ses principaux fournisseurs.»

La Banque des Mascareignes jouit d’une belle dynamique commerciale qui sera visible par un développement soutenu en 2013, explique Hoang Dang. Des synergies avec le Groupe BPCE sont à l’ordre du jour, notamment avec Natixis, afin d’offrir des services de qualité aux groupes mauriciens tels que les couvertures de taux de change ou même de matières premières. La banque souhaite aussi donner à sa clientèle haut de gamme la possibilité de bénéficier davantage des implantations du Groupe BPCE dans le monde. D’autant que celui-ci compte parmi les actionnaires les plus solides au niveau international. C’est le deuxième groupe bancaire en France, avec un résultat net robuste s’élevant à 2,1 milliards d’euros en 2012.

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