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Ricky Maingard : le sport hippique, c’est son affaire

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Ricky Maingard : le sport hippique

Être propriétaire d’une écurie de chevaux c’est avant tout un business qu’il faut savoir gérer. Ricky Maingard, qui a évolué pendant près de trente-cinq ans dans ce circuit, en sait quelque chose.

Devenir entraîneur de chevaux est un choix qui aura été payant pour Ricky Maingard. Après des études en ingénierie en Angleterre, il démarre sa carrière dans l’industrie de l’automobile. Tour à tour, il sera directeur commercial chez Peugeot et Citroën en Afrique du Sud. Puis, c’est un tournant dans sa carrière. « C’était à la fin des années ‘70. La compagnie Peugeot voulait me poster en France. Mais je voulais rester en Afrique du Sud car, après avoir fait un stage de neuf mois à Paris, j’avais trouvé la vie dans cette ville très difficile surtout pour un jeune couple avec des enfants en bas âge. J’ai alors pris une licence d’entraîneur de chevaux afin de vivre ma passion en me donnant un an pour décider de la suite de ma carrière. Si cela ne marchait pas, je me serais trouvé un autre boulot», relate Ricky Maingard.

C’est en Afrique du Sud qu’il commence ainsi sa carrière en tant qu’entraîneur de chevaux. Il remportera plusieurs des courses les plus prestigieuses dont le July Handicap avec le cheval SpaceWalk en 1994.

En 2007, il ouvre une antenne à Maurice, attiré par la décision du Mauritius Turf Club d’augmenter le Stakes Money (montant remis aux trois premiers chevaux d’une course). Il obtient ainsi une des trois nouvelles licences d’entraîneur qui sont octroyées à l’époque.

« Mon idée était d’ouvrir un ‘satellite stable’ à Maurice avec mon écurie principale à Cape Town et une antenne à Durban. Je devais prendre l’avion régulièrement et la deuxième année, certains propriétaires de chevaux en Afrique du Sud n’étaient pas trop satisfaits car je passais trop de temps hors du pays. Je ne pouvais les laisser tomber car ils m’avaient soutenu pendant de longues années. Comme j’avais déjà ouvert une écurie à Maurice, j’ai maintenu les activités de mon écurie en Afrique du Sud pendant une année encore pour leur donner le temps de faire ce qu’ils voulaient de leurs chevaux », confie-t-il.

Aujourd’hui, l’écurie Maingard compte une vingtaine de propriétaires de chevaux. Son objectif est presque atteint, soutient-il. «Je ne veux pas dépasser la barre des 25 ou 30 membres car je souhaite que les propriétaires de chevaux de mon écurie se sentent comme dans un club exclusif », dit-il.

La perception du public selon laquelle certaines courses de chevaux seraient truquées est-elle justifiée ? A quoi Ricky Maingard répond : « Je vous donne la garantie que, dans mon écurie, je fais courir mes chevaux pour gagner. Je n’accepte pas la tricherie et j’ai déjà pris des mesures drastiques en ce sens.»

Etre propriétaire de chevaux est une passion dévorante, nous dit notre interlocuteur : «Jouer au golf, avoir un ‘speedboat’ ou un yacht, cela coûte de l’argent. Etre propriétaire d’un cheval de course permet de développer une passion extraordinaire. Il y a aussi le côté social permettant aux hommes d’affaires d’élargir le cercle de leurs amis, de côtoyer des gens de haut niveau et de différents secteurs d’activité ou pour se détendre. Si un homme d’affaires dispose des moyens financiers voulus, il connaîtra des moments forts, mais qu’il ne vienne pas aux courses de chevaux dans l’attente de se faire de l’argent. »

Ricky Maingard fait démentir ceux qui espèrent récupérer leur investissement relativement à l’achat d’un cheval et pour couvrir les frais qui y sont associés comme la nourriture et les soins vétérinaires. « Au Champ-de-Mars, tout comme dans beaucoup d’autres pays, il y a très peu de propriétaires qui, à la fin d’une saison hippique, réalisent un profit. Seuls les propriétaires de chevaux qui ont remporté des courses classiques ou qui gagnent plusieurs courses peuvent espérer amortir leurs frais. Il faut renoncer et oublier le capital initial investi dans l’achat d’un cheval pour ensuite espérer récupérer une bonne partie des frais d’entretien à travers le ‘Stakes Money’. C’est cela la réalité», confie Ricky Maingard.

L’écurie Maingard dispose d’une loge privée située près de la ligne d’arrivée pour accueillir les propriétaires de chevaux, ainsi que d’un espace social réservé à l’écurie qui est baptisé Ice Axe Loft du nom de son cheval gagnant de la Coupe du Bicentenaire et de la Maiden Cup de l’année dernière et couronné Cheval de l’année 2012.

Avant et après les journées de courses, les membres de l’écurie se rendent à l’Ice Axe Loft pour bavarder autour d’un verre ou d’une grillade afin de fêter les éventuelles victoires.

Les propriétaires de chevaux obtiennent également des cartes de parking pour garer leur voiture ainsi que des cartes d’accès au paddock et aux tribunes.

« Certainespersonnesaiment la discrétion, préfèrent ne pas être‘in the public eye’ et ne pas voirleursnomssur le programmeofficiel des courses, par exemple. D’autresaiment se retrouver sous les feux des projecteurs.C’estune reconnaissance de leurréussiteprofessionnelleoud’entrepreneurque de ramenerleur cheval gagnantsur la piste du Champ-de-Mars vers le paddock », souligne Ricky Maingard. Après trente-cinq ans dans le circuit hippique, la passion des chevauxest encore intacte chez lui. Elle est même contagieuse.

Des chevaux jusqu’à 1 million de rands

En Afrique du Sud, un jeune cheval qui a du potentiel et qui peut grimper les catégories est à 200 000 rands à monter. Cela dit, il y a aussi quelques chevaux qui ont coûté moins cher et qui ont remporté plusieurs courses. Il y a aussi certains chevaux évoluant au Champ-de-Mars qui ont été achetés cette saison pour un million de rands. Le fret d’avion tourne autour de Rs 200 000. Alors que les frais de douane représentent 15 % de la valeur du cheval. Il faut aussi s’acquitter de la TVA sur certains frais.
Concernant les dépenses mensuelles, qui couvrent, entre autres, la nourriture, la litière, les frais vétérinaires de base et des palefreniers, ainsi que le transport entre les centres d’entraînement et l’hippodrome du Champ-de-Mars, elles s’élèvent à environ Rs 28 000 par cheval à l’écurie Maingard.
« Cela ne comprend pas la rémunération du ‘stable jockey’. Chaque propriétaire contribue au salaire total du jockey. Celui-ci doit s’engager contractuellement à se tenir à l’écart d’autres personnes que celles de notre écurie », précise Ricky Maingard. Notons par ailleurs que certains chevaux sont la propriété de groupes de deux à cinq personnes dans un partenariat ou plus de cinq personnes formant partie d’un syndicat avec un seul représentant.
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