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Roshan Boodhoo: Un financier ancré dans l’offshore

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Roshan Boodhoo: Un financier ancré dans l’offshore | business-magazine.mu

Le Chief Executive Officer d’Alliance Financial Services s’est découvert une passion pour l’offshore après une première expérience dans le secteur bancaire. Il s’attelle aujourd’hui à l’expansion de la compagnie à l’international.

Roshan Boodhoo est passé avec succès du secteur bancaire à celui de l’offshore en se joignant à Alliance Financial Services (AFS) il y a sept ans. Propulsé depuis au poste de Chief Executive Officer (CEO) de cette société spécialisée, entre autres, dans l’enregistrement et la domiciliation d’entités offshore, le professionnel ambitionne désormais d’étendre la présence d’AFS à l’international, après l’ouverture d’un premier bureau à Dubaï.

Natif de Curepipe, Roshan Boodhoo dit être particulièrement fier de la ville lumière où il réside encore aujourd’hui. Revenant sur son parcours académique, le dynamique CEO d’AFS nous confie avoir fréquenté tout d’abord l’école primaire Hugh Otter Barry, à Curepipe avant d’intégrer le collège John Kennedy, à Beau-Bassin. Une fois sa scolarité secondaire achevée, il optera pour un BSc in Banking and International Finance à l’Université de Technologie de Maurice. Puis, son premier diplôme dans ses valises, Roshan Boodhoo s’envolera pour le Royaume-Uni où il effectuera une maîtrise en finance et investissements à l’Université de Nottingham.

S’il choisit la filière bancaire et financière pour ses études, c’est en grande partie, nous dit Roshan Boodhoo, parce que plusieurs membres de sa famille ont fait carrière dans des banques, incluant ses parents. S’y ajoute le fait que ce secteur l’intéresse et que l’on y est bien rémunéré. Aussi, lorsqu’il rentre à Maurice après l’obtention de sa maîtrise, c’est tout naturellement que Roshan Boodhoo accepte un poste à la Barclays Bank où il exercera diverses fonctions liées à la finance, au crédit et au corporate banking.

Au cours des quatre années qu’il passe à la Barclays, Roshan Boodhoo prend conscience des opportunités que représente le secteur offshore, d’autant plus que Maurice est l’un des pays figurant sur la liste blanche de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) (NdlR : liste réservée aux États et territoires ayant mis en œuvre des standards internationaux en matière d’échanges d’informations fiscales). Ce statut place Maurice, de fait, dans une position avantageuse pour servir de tremplin à des investissements en Afrique.

Alors même que Roshan Boodhoo lorgne le secteur off-shore, l’occasion de se joindre à AFS – à l’époque Alliance Trust – se présente. «Je connaissais un des membres fondateurs qui m’a proposé d’intégrer l’entreprise en tant qu’Operations Manager en 2009», indique le professionnel. Dès lors, il quittera la Barclays et au sein de la société de gestion offshore (management company), ne cessera de gravir les échelons au point d’être promu directeur en 2010 puis CEO. En outre, Roshan Boodhoo est maintenant actionnaire majoritaire de la compagnie, dont il détient 50 % des parts.

Le professionnel parle de ses débuts à AFS comme d’un véritable challenge : «Il fallait tout recommencer de zéro car l’ancien directeur avait démissionné. Nous n’étions pas sûrs que ça allait marcher. Cependant, c’est un pari que nous avons pu relever.» La participation de Roshan Boodhoo à la diversification des activités d’AFS est notable. Ainsi, principalement axées sur le concept du trust au départ, elles se sont développées de sorte que la société offre actuellement toute une panoplie de services à une clientèle internationale constituée d’institutions financières, d’entreprises commerciales, voire de particuliers. Ces services comprennent, entre autres, des transactions financières, des accords de franchise, la mise en contact avec les banques de l’île ainsi que l’administration de fonds d’investissement, de la comptabilité et du secrétariat des sociétés. «J’ai débarqué chez Alliance en pleine période de crise financière mondiale. On ne pouvait plus proposer que le trust. Il fallait se réinventer», souligne Roshan Boodhoo.

Depuis qu’il s’est engagé dans le secteur offshore, le professionnel de la finance avoue y avoir pris goût pour la constante évolution et les changements parfois imprévisibles qui le caractérisent. «Je suis motivé par la perspective de rencontrer beaucoup de gens et de travailler sur divers dossiers. L’offshore n’est jamais monotone», affirme Roshan Boodhoo. Il évoque à ce propos sa rencontre avec le premier gros client d’AFS, non pas lors d’une réunion mais autour d’un déjeuner, dans un sushi bar à Singapour, où les discussions ont évolué vers un contrat important. «Le business de l’offshore ne se fait pas dans les grands bureaux mais plus par le biais du networking», observe-t-il.

N’étant pas du genre à se reposer sur ses lauriers, le CEO d’AFS entend renforcer le positionnement de la compagnie à l’étranger après l’ouverture d’un premier bureau à Dubaï. En projet : le lancement d’un bureau à Londres, au Royaume-Uni et d’un autre dans la Grande péninsule, en joint-venture avec une société indienne cotée à la Bourse de Bombay.

Roshan Boodhoo se veut toutefois prudent car, avance-t-il, dans le secteur offshore, il est impératif de réaliser ses limites. Et de poursuivre que lorsqu’on accepte le dossier d’un client, c’est dans le but de construire une relation et d’évoluer avec lui. Il n’est pas juste question de frais. Une philosophie grâce à laquelle chez AFS, 30 à 35 % du nouveau business est généré par des clients existants. 

Et s’il ne s’était pas lancé dans l’offshore, que ferait  Roshan Boodhoo aujourd’hui ? Banquier, tout simplement, répond-il, ou entrepreneur, se souvenant qu’il avait monté, à l’âge de 18 ans, une compagnie qui importait des instruments de musique. Celle-ci a cessé ses activités quand il est parti pour le Royaume-Uni.

Hors de la sphère professionnelle, Roshan Boodhoo se décrit comme étant un «family man». Son temps libre, il aime le passer à la mer, avec son épouse Deepti et leur fille de deux ans, Riya. Autrement, il apprécie les bons films, de préférence les comédies françaises ou les productions américaines ayant pour thème la science-fiction et les classiques bollywoodiens. Et de résumer, dans un rire : «Tout, sauf la lecture !» S’il concède tout de même qu’il lit souvent des magazines financiers liés à son travail, pour lui, «pas de romans ou de livres d’histoires». Il ajoute que dans le cas de son épouse, «c’est tout le contraire ; c’est ce qui fait notre complémentarité».

Afin de garder la forme et le moral, Roshan Boodhoo essaie de réserver une heure quatre fois par semaine à la pratique d’exercices physiques. Quant à ses goûts musicaux, ils se limitent principalement au rock avec des favoris comme Green Day et Metallica.

À ce stade de la vie, le CEO d’AFS affirme n’avoir aucun regret ; selon lui, il faut toujours regarder vers l’avant. S’il en aurait un, ce serait de ne pas avoir choisi plus tôt la voie de l’offshore !

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