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Stéphane Chasteau de Balyon : Tenir le cap de l’originalité

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Stéphane Chasteau de Balyon : Tenir le cap de l’originalité | business-magazine.mu

Le directeur de Capgraph, agence de communication spécialisée en branding, affiche une  farouche volonté de se distinguer de ses concurrents, notamment à travers le choix du marché asiatique dans sa stratégie d’expansion.

Stéphane Chasteau de Balyon, 32 ans, a su cultiver sa créativité au point de fonder sa propre agence de communication, Capgraph, il y a cinq ans. Celle-ci se veut être différente des autres compagnies évoluant dans ce secteur d’activité de par sa spécialisation en branding. Avant de faire carrière à Maurice, c’est toutefois en Australie que commence le parcours professionnel de l’entrepreneur.

À Sydney, en 2007, Stéphane Chasteau de Balyon enseigne, en effet, le «graphic design et les logiciels associés» au niveau universitaire. Par la suite, il mettra à profit ses compétences en matière de graphic design en travaillant en free-lance pour des entreprises australiennes. Il crée alors des logos, des sites internet et réalise des brochures. Lorsque Benchmarq, «une compagnie spécialisée en ‘indoor branding’», lui propose un poste de directeur artistique, il saisit l’opportunité. De fait, précise Stéphane Chasteau de Balyon, cette société «offre ses services à des clients tels que Google, Accenture ou d’autres prestigieux bureaux à Sydney.»

Fort de ces expériences, le professionnel choisit de rentrer au pays en 2010 et dans la foulée, lance son entreprise : Capgraph. S’il est seul à la gérer au départ, il s’entourera peu à peu d’autres designers. Conscient de la rude concurrence à laquelle il doit faire face, Stéphane Chasteau de Balyon opte pour un créneau qui, pense-t-il, permettra à Capgraph de se faire un nom : le branding. Le directeur se rend toutefois compte assez rapidement qu’il est préférable de ne pas se limiter à un seul aspect de la communication, du moins dans un premier temps. «J’ai rapidement réalisé qu’une telle spécialisation nous ferait difficilement vivre. Pour la simple et bonne raison que le branding n’est pas aussi connu et ‘accepté’ que la publicité. Les gens sont encore réticents envers ce type de service et cette situation nous a poussés à offrir des services complémentaires.» En conséquence, Capgraph s’engage dans la création de brochures, de visuels publicitaires et de papeterie, entre autres. La stratégie se révèle payante puisque l’entreprise arrive par là même à étoffer son portefeuille clientèle, ce qui offre à Stéphane Chasteau de Balyon la possibilité de revenir à son objectif initial : «Cette popularité nous a permis de nous recentrer sur notre objectif de départ, celui de faire de l’identité visuelle notre corps de métier.»

C’est l’occasion qu’attendait Stéphane Chasteau de Balyon pour se démarquer de ses compétiteurs. Selon le directeur, les agences de communication traditionnelles pratiquent de plus en plus, dans leur offre, une formule «à 360°», modèle qu’il ne souhaite pas reproduire à Capgraph. «En d’autres mots, au lieu d’être un ‘one-stop shop’, Capgraph se concentre uniquement sur un segment de la communication, soit le branding et l’identité visuelle. Je ne crois pas au ‘Jack of all trades’. Je ne veux pas faire 300 choses à 2 % ; tout au contraire, en ne faisant qu’une seule chose, je suis certain de m’y consacrer à 200 %.» Le message est clair : perfectionniste, Stéphane Chasteau de Balyon privilégie la qualité en ciblant les services qu’il met à la disposition de sa clientèle. Cela ne l’empêche pas de faire preuve d’une certaine ouverture d’esprit dans sa manière de gérer son entreprise en ayant recours à une structure flexible. «Je préfère m’associer à des corps de métier spécialisés sur différents projets en vue d’apporter aux clients quelque chose de vraiment précis en termes de PR (relations publiques) ou de vidéo, par exemple.»

En tant que directeur d’entreprise, Stéphane Chasteau de Balyon est, par ailleurs, conscient de la nécessité d’évoluer afin de demeurer compétitif. Cependant, fidèle à ses principes et pour que Capgraph ne soit pas perçue comme une «agence à 360°», l’un de ses projets est de créer une autre compagnie, en dissociant le département web de la structure primaire. Le but d’une telle démarche, poursuit-il, est que la nouvelle entité peut se spécialiser en «ergonomie, en design et en visuel appliqué au web». Mais, souligne-t-il, «encore une fois, il ne s’agit pas d’une agence web traditionnelle».

Même dans sa stratégie d’expansion hors du territoire mauricien, Stéphane Chasteau de Balyon a opté pour le marché asiatique, notamment Hong Kong, plutôt que l’Afrique et l’océan Indien, à l’instar de nombreuses entreprises locales. Cela, d’autant plus que le directeur de Capgraph connaît bien le continent asiatique pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. «Nous nous sommes posé cette question : comment pouvons-nous offrir à nos clients quelque chose de vraiment différent ; un service que les autres agences ne proposent pas ? Et l’Asie m’est tout de suite venue en tête», fait-il ressortir avant d’ajouter que pour mener à bien ce projet, il a mis sur pied une équipe «semi-rigide qui apporte des solutions à nos clients mauriciens sur le marché asiatique». Cette présence en Asie se mérite, selon notre interlocuteur, qui met l’accent sur le temps et le savoir-faire investis par le personnel de Capgraph dans la concrétisation de ce projet.

Aujourd’hui, alors que sa compagnie commence à être profitable, Stéphane Chasteau de Balyon garde les pieds sur terre et confie : «L’argent n’est pas notre motivation première. Nous sommes sur le marché de la communication pour partager notre passion pour la créativité.» Avec pour moteur l’amour qu’il voue à son métier et la satisfaction qu’il lui apporte, il lance avec conviction: «Je travaillerai tous les jours pour créer de nouvelles choses.» 

En dehors de la sphère professionnelle, Stéphane Chasteau de Balyon affirme qu’il avait autrefois une passion pour l’équitation qui l’a amené à représenter Maurice «à plusieurs concours hippiques internationaux». Néanmoins, à son départ pour ses études supérieures, il abandonne cette activité sportive et faute de temps, avoue-t-il, n’a jamais pu s’y remettre. Pour meubler son temps libre, l’entrepreneur a trouvé d’autres centres d’intérêt : «Le golf est mon coup de cœur mais je pratique aussi un peu de kite et me dépense occasionnellement à la gym.»

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