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Vincent Chowrimootoo : le goût de la communication

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Vincent Chowrimootoo : le goût de la communication | business-magazine.mu

Féru de musique, Vincent Chowrimootoo assume la fonction de Brand Manager IndianOcean de Coca-Cola depuis un an. Il revient pour nous sur les différentes étapes d’un parcours professionnel marqué par une mobilité ascensionnelle.

La discrétion que nous décelons chez Vincent Chowrimootoo, Brand Manager IndianOcean de Coca-Cola depuis maintenant un an, laisse la place à une propension à se livrer lorsqu’il s’agit d’évoquer son parcours et ses différentes occupations. Bientôt la quarantaine, il nous reçoit dans son bureau aux couleurs emblématiques de la marque connue à l’international : le rouge et le blanc.

Lorsqu’en janvier 2016, la multinationale américaine Coca-Cola lance une campagne marketing autour du slogan «Taste the feeling», Vincent Chowrimootoo a à charge, avec son équipe, d’en assurer le bon déroulement à Maurice et dans la région. Habitué aux challenges, le Brand Manager Indian Ocean de la marque met alors à contribution un savoir-faire acquis dans le domaine de la communication depuis ses années d’études, en France. C’est en effet vers Paris que s’envole Vincent Chowrimootoo après ses années de collège. Il choisit la filière économie et gestion, mais c’est surtout une rencontre qui déterminera la suite de son parcours. Il fait la connaissance de l’Américain Jere Hamilton, directeur de la boîte de communication et de marketing Hamilton Communications, qui décide de le prendre sous son aile. Après ses cours à l’université, les après-midi, le jeune homme fait donc ses premiers pas sur le marché du travail, plus précisément dans l’univers de la documentation marketing et informative. «Nos activités, liées au marketing, comprenaient de la traduction pour logiciels, entre autres. L’agence avait des clients de renom tels que HP et Microsoft», fait ressortir notre interlocuteur. Le bilinguisme de Vincent Chowrimootoo joue en sa faveur car on lui demande de s’occuper des clients américains d’Hamilton Communications.

Malgré des débuts prometteurs, son diplôme en poche, Vincent Chowrimootoo choisit de rentrer au pays le 1er mai 2000 et trois jours plus tard, se souvient-il, il décroche de l’emploi à Blue Signs, l’un des pionniers locaux dans le domaine de la communication digitale. Avide de connaissances et bien décidé à mettre ses compétences au service de l’entreprise, Vincent Chowrimootoo ne tarde pas à en devenir le numéro deux. À la tête d’un studio de designers et de programmeurs, il en apprendra davantage sur les aspects technologiques du métier. «Je passais beaucoup de temps au bureau et en profitais pour approfondir mes connaissances sur les logiciels et la programmation de sites Internet, notamment

Après Blue Signs, Vincent Chowrimootoo opère comme consultant pendant huit mois et développe des logiciels de gestion pour des entreprises évoluant principalement dans le secteur de l’export. Puis, se présente une opportunité chez Harel Mallac, où il intègre une petite filiale spécialisée dans le web consulting et la communication. Malgré la taille de cette compagnie, elle a un grand rôle à jouer dans la «phase de renouvellement» qu’entame la société à ce moment-là. À la fermeture de cette filiale, Vincent Chowrimootoo se joint à l’équipe du département marketing et communication d’Harel Mallac. «On s’occupait comme une agence de toutes les filiales du groupe», souligne-t-il. Un événement en particulier restera gravé dans sa mémoire : lorsque Henkel Allemagne choisit de fermer son antenne mauricienne, Harel Mallac, qui en détenait 25 %, consent à des investissements pour la maintenir à flot, mais sous une autre identité. «Après des semaines de discussions, c’est moi qui trouverai le nom Archemicsen presque 24 heures», relate Vincent Chowrimootoo.

Suivra, en 2010, un passage à Fundamenture Logistics, société aux aspirations internationales figurant parmi les meilleurs fournisseurs de services destinés aux opérateurs de téléphonie mobile, spécialisée dans la conception de logiciels et de smart cards. Vincent Chowrimootoo y assumera les fonctions de Marketing and Communication Manager pour les marchés asiatique, africain et sud-américain. Puis, approché par Patrice Sheik-Bajeet – aujourd’hui Senior Marketing Manager de PhoenixBev – il aborde une étape clé de sa carrière en intégrant la société Emtel, «un des fleurons de la télécommunication à Maurice» et qui plus est, «une entreprise très dynamique sur le plan du marketing». Il y restera deux ans.

Toutefois, Vincent Chowrimootooa plusieurs cordes à son arc et en plus de ses responsabilités professionnelles, a toujours été passionné par la musique et l’événementiel. Il organise des concerts, produit des albums et s’adonne lui-même au chant. Il est d’ailleurs à l’origine du Festival Reggae donn sa qui a vu la participation de groupes mauriciens renommés dont OSB Crew et les Otentikk Street Brothers. Un univers où il croise la route de Jean Luc Manneback, directeur général d’Impact Production, et noue avec lui une solide amitié. Tant et si bien que Vincent Chowrimootoo quitte Emtel pour la société de production en 2014. «Jean Luc Manneback avait une vision événementielle et culturelle que je partageais. À Impact Production, j’avais un rôle gratifiant puisque j’étais responsable de toutes les stratégies de l’entreprise

Même s’il se sent dans son élément à Impact Production, quand il se retrouve face à une proposition de Coca-Cola, Vincent Chowrimootoo ne peut y répondre par la négative. Non seulement le poste qu’on lui offre est-il intéressant mais il n’est pas, non plus, insensible à l’aura de notoriété entourant la marque de boisson gazeuse. «C’est une opportunité qu’on ne refuse pas», avoue-t-il. Ayant obtenu la «bénédiction» de son ami Jean Luc Manneback, il fait donc immersion avec sérénité et fierté dans la sphère Coca-Cola. D’origine modeste, Vincent Chowrimootoo considère le poste qu’il occupe depuis une année comme une vraie récompense; «à la fois un challenge et une forme de reconnaissance.»

À la question de savoir en quoi consiste la fonction de Brand Manager Indian Ocean, Vincent Chowrimootoo nous éclaire volontiers, expliquant qu’il doit «piloter de manière stratégique et pratique la façon de voir de Coca-Cola». Les marchés tombant sous sa responsabilité, soit Maurice, La Réunion, Mayotte, les Comores, les Seychelles et Madagascar, ont des réalités culturelles variées et cela nécessite, avoue-t-il, des acrobaties intellectuelles pour déterminer quelle stratégie adopter dans l’un ou l’autre pays afin d’assurer la réussite d’une campagne marketing. «Nous travaillons pour les différents portfolios de produits de la compagnie. C’est à nous qu’il revient de mettre en adéquation la réalisation pratique et la stratégie globale de la marque», poursuit notre interlocuteur. Selon lui, cette stratégie globale «s’exécute de façon très pertinente selon le marché où elle s’exprime». À titre illustratif, il nous confie que «la campagne ‘Taste the feeling’ ne passe pas à Mayotte et aux Comores, pays de confession musulmane. Dans ces pays, on ne veut surtout pas provoquer. Notre rôle est d’assurer que Coca-Cola s’adapte à la culture de chaque pays et la respecte».

En ce qu’il s’agit du marché mauricien, Vincent Chowrimootoo nous parle d’un «brand love» très fort au sein de la population. Et pour cause, Coca-Cola est embouteillé localement par PhoenixBev depuis plus de cinquante ans, «ce qui contribue largement au lien avec la marque», affirme le Brand Manager Indian Ocean.

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