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Le FMI rappelle au pays les vrais enjeux économiques

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Le FMI rappelle au pays les vrais enjeux économiques | business-magazine.mu

Le défi en 2013 sera d’accélérer la croissance dans un environnement extérieur encore plus difficile et de jeter les bases pour la croissance future à travers un investissement public et privé croissant tout en améliorant la productivité. Ces mots du Fonds monétaire international (FMI) en ce début d’année sonnent comme un rappel au pays sur les vraies priorités du moment.

Durant son séjour à Maurice, du 16 au 30 janvier, la délégation du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Martin Petri, a eu des discussions avec les autorités gouvernementales, le secteur privé et la société civile sur plusieurs questions d’intérêt national.

Ainsi, après avoir pris le pouls de divers secteurs clefs du pays, les officiels de l’institution de Bretton Woods ont estimé que la croissance sera de l’ordre de 3,7 % cette année. Une estimation similaire avait été faite par le FMI pour 2012, au début de l’année dernière, mais elle a été revue à la baisse à plus précisément 3,3 % sur « la base de nouvelles données économiques », nous a fait comprendre Martin Petri.

Ces estimations s’alignent sur celles faites un peu plus tôt par Statistics Mauritius, que ce soit pour 2012 ou 2013. Le FMI joue donc la carte de la prudence. Interrogé sur un éventuel worst case scenario, Martin Petri soutient que si cela devait se produire -, mais ce qui est peu probable -, il y aura une perte d’un point, voire d’un point et demi de croissance.

Moins de risques sur la croissance

A la question de savoir si le FMI n’est pas trop optimiste dans ses prévisions, compte tenu de la conjoncture mondiale, Martin Petri dira que celles-ci prennent justement en considération l’environnement international. Il dit constater que par rapport à 2012, les risques à la baisse pesant sur la croissance ont diminué bien qu’il y ait toujours d’importants défis à relever. Mais, le plus important pour Maurice, c’est que ses nouveaux partenaires commerciaux comme l’Afrique font relativement bien.

En même temps, l’institution internationale précise que beaucoup dépendra également de la mise en application du Public Investment Programme et aussi de la réaction du secteur privé.

Outre les investissements publics, les principaux moteurs de croissance en 2013 seront les secteurs de la pêche, de la technologie de l’information et des télécommunications et des services financiers.

Cela dit, il n’y a pas que la croissance qui va augmenter en 2013, les pressions inflationnistes vont également revenir. L’institution internationale prévoit, en effet, un retour de l’inflation en 2013. Celle-ci passera de 4 % en 2012 à 5,7 % cette année, soit un taux légèrement inférieur aux prévisions de 6 % du Budget 2013.

« Les pressions inflationnistes en 2013 pourront émerger avec la pression sur les salaires dans le secteur privé suite à la décision d’augmenter les salaires dans le secteur public et les ajustements dans les prix administrés », explique le FMI.

Et comme il fallait s’y attendre, les officiels du FMI recommandent un resserrement des conditions monétaires si l’inflation commence à s’accélérer. Pour l’heure, ils trouvent que la politique monétaire est « appropriée ».

Au sujet de la valeur de la roupie qui, à un certain moment, avait été considérée comme étant surévaluée, le FMI déclare désormais que l’unité monétaire locale est « broadly in line with fundamentals ».

La problématique de la roupie

« Nous avons appliqué plusieurs modèles économétriques pour estimer la valeur de la roupie. En fait, nous avons utilisé cinq méthodes au total avant de faire une moyenne avec les résultats car aucune de ces méthodes n’est très fiable à elle seule, d’où le besoin de faire une moyenne », a soutenu Martin Petri.

Toutefois, lorsqu’il est invité à se prononcer sur la possibilité que la surévaluation de la roupie ait pu coûter au pays un point de croissance, l’an passé, le chef de la délégation du FMI évite de se mouiller.

« C’est très difficile de faire des estimations précises sur l’effet d’une surévaluation de la monnaie sur la croissance. En revanche, ce que nous savons, c’est que si une monnaie est significativement surévaluée - il y avait une période en 2012 où c’était le cas -, cela peut avoir une incidence négative sur la croissance », a-t-il soutenu.

Il rappelle également que les autorités avaient pris les mesures correctives à l’époque en intervenant sur le marché des changes pour aborder ce problème. Ce qui fait que la roupie s’était dépréciée pour se rapprocher de l’équilibre.

Une hausse de l’épargne pour réduire le déficit du compte courant

De 25 % du produit intérieur brut (PIB) en 2000, le taux d’épargne est passé à environ 15 % ces jours-ci. Une baisse qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des officiels de Bretton Woods, d’autant plus que le niveau d’investissement est également assez faible, à 25 %.

« Cette baisse de 10 % du niveau de l’épargne se reflète aujourd’hui dans le déficit de la balance du compte courant qui est également de 10 %. Nous pensons que pour renverser la situation déficitaire du compte courant, il faut augmenter le taux d’épargne à Maurice. Le cas échéant, c’est l’investissement qui devra prendre la courbe descendante car ce sera difficile de vivre éternellement avec un déficit de 10 % du compte courant », prévient Martin Petri.

Pour encourager l’épargne, le FMI estime que la réforme du système des pensions est une possibilité. Comparativement à ce qui se fait sur le plan international, le fonds note que le niveau de contribution au National Pension Fund (NPF) est « relativement faible ».

“There may be a case to increase the contribution rate and the replacement rate to increase savings of the economy. We say that also because there is quite a bit of evidence that people on average do not save enough for their retirement,” a-t-il constaté.

Comme il fallait s’y attendre, le FMI a également profité de ses discussions avec le Trésor pour évoquer une fois de plus la nécessité d’introduire le ciblage.

« Ce n’est certainement pas la meilleure utilisation que vous pouvez faire des fonds publics en accordant la pension à ceux qui n’en ont pas besoin », souligne le chef de la délégation. Cependant, il reconnaît que c’est un sujet assez sensible d’un point de vue politique.

Par ailleurs, le FMI souhaite une révision du NPF afin de s’assurer que les ressources sont suffisantes sur le long terme pour payer la pension. Le travail qui a commencé avec l’aide de la Banque mondiale devrait aider à prévenir tout déséquilibre à l’avenir.

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