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MauBank: la profitabilité d’ici à 2017

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MauBank: la profitabilité d’ici à 2017 | business-magazine.mu

Troisième plus grande banque du pays en termes d’actifs, de nombre d’agences et de guichets automatiques, la dernière-née du paysage bancaire mauricien ambitionne de concurrencer les deux leaders du secteur dans les années à venir.

Issue de la fusion entre la Mauritius Post and Cooperative Bank et la National Commercial Bank (ex-Bramer Bank), la MauBank est entrée en opération ce lundi 4 janvier. Elle se positionne désormais comme la troisième plus grande banque du pays avec des actifs s’élevant à Rs 33 milliards, un réseau d’une cinquantaine de guichets automatiques et 37 agences dont une à Rodrigues. Aussi, le Chief Executive Officer (CEO) de la MauBank, Sridhar Nagarajan, nourrit-il l’ambition d’en faire une entité puissante pouvant concurrencer les deux leaders du secteur bancaire local, soit la Mauritius Commercial Bank (MCB) et la State Bank of Mauritius (SBM). «Nous avons fait ce qui doit être fait dans le but de donner à la MauBank le potentiel de rivaliser avec les ‘Top 2’», souligne-t-il.

Sridhar Nagarajan est d’avis que la MauBank vient d’ores et déjà réduire l’écart entre les petits et grands noms du secteur, qui était trop important, selon lui. L’idée est maintenant de mettre la banque sur les rails de la profitabilité d’ici à juin 2017, poursuit-il. Dans cette optique, la MauBank mise sur quatre piliers, notamment, un segment dédié aux petites et moyennes entreprises (PME), auquel s’ajoutent le Corporate, le Retail et l’International banking.

La première mission de la MauBank sera, en effet, de venir en aide aux PME, cela en collaboration avec la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA). Ainsi, comme annoncé dans le Budget 2015-16, l’institution mettra à la disposition des petits entrepreneurs une somme de Rs 10 milliards étalée sur cinq ans, sous forme de crédits. De plus, dix succursales de la MauBank, les SME Smart Branches, seront exclusivement dédiées à la promotion de l’entrepreneuriat. Il est à noter que la priorité sera accordée aux entrepreneurs dont les projets concernent les domaines de l’agriculture, l’élevage, la recherche et le développement et la biotechnologie. À titre incitatif, 10 % du montant du crédit sera alloué en tant que subvention. Autant de facilités qui visent à concrétiser la vision du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, telle qu’énoncée dans le Budget : celle de faire des PME l’épine dorsale de l’économie d’ici à cinq ans.

Tout en reconnaissant les efforts entrepris jusqu’ici pour soutenir les PME, citant, par exemple, la contribution d’organismes comme Enterprise Mauritius, de divers ministères dont celui des Affaires, de l’entreprise et des coopératives à travers la Mauritius Business Growth Scheme Unit ou encore des banques ayant participé au SME Financing Scheme avec des prêts totalisant près de Rs 5 milliards sur deux ans et demi, Sridhar Nagarajan soutient que «les bonnes initiatives continueront. Ce qui change cette fois, c’est le fait que la MauBank est en train d’intégrer tous ces efforts de manière singulière. Elle se positionnera ainsi en tant que ‘partner to grow with’».

Dans l’accompagnement des PME, la banque s’est fixé trois objectifs. Premièrement, aider les entrepreneurs à rendre leurs projets «bankable» plutôt que d’opter pour un rejet catégorique de ceux qui ne semblent pas viables à première vue. Puis, la MauBank compte encourager les petites et moyennes entreprises à atteindre de nouveaux paliers de développement.

Capitaliser sur les «Top 100 Companies»

Outre le soutien accordé aux PME, la nouvelle banque ne cache pas ses intentions de s’imposer comme un sérieux concurrent aux deux leaders du secteur en s’appuyant sur ses trois autres piliers. À ce chapitre, Sridhar Nagarajan rappelle tout d’abord que la NCB – l’une des entités à l’origine de la MauBank – travaillait efficacement avec les Top 100 Companies du pays. Et de poursuivre que la nouvelle banque prendra le relais de cette collaboration en l’intensifiant. Concernant le Retail banking, la MauBank étant, aux dires du ministre des Finances, la seule banque du pays où le capital est garanti, elle représente un intérêt stratégique non négligeable pour les clients existants et potentiels.

Le développement agressif de l’International banking (Segment B business) est aussi à l’ordre du jour non seulement en vue de rivaliser avec les grands noms du secteur bancaire mauricien, mais aussi préparer l’avancement de la MauBank vers le continent africain. Et pour cause, celui-ci s’impose plus que jamais comme un territoire d’avenir grâce, entre autres, à une population grandissante et une classe moyenne émergente.

Dans un autre ordre d’idées, il est à noter que la fusion MPCB-NCB qui a mené à la création de la MauBank n’a entraîné aucun changement pour les clients de ces deux banques. C’est-à-dire qu’ils peuvent accéder aux services qui leur étaient proposés initialement dans toutes les agences de la MauBank. Il est toutefois question de réduire graduellement le nombre d’agences à travers l’île pour éviter la confusion. En effet, huit emplacements ont été identifiés, avance Sridhar Nagarajan, où les succursales des deux banques qui ont fusionné sont trop proches l’une de l’autre, à l’instar de Quatre-Bornes. L’exercice envisagé débutera au premier trimestre et devrait s’achever d’ici au premier semestre de l’année financière en cours.

Une entité indépendante

Par ailleurs, bien que la MauBank soit issue de deux banques gouvernementales, elle opère bel et bien en tant qu’entité indépendante, insiste son CEO. «Si Maubank veut être à la hauteur de ses ambitions, les actionnaires doivent pouvoir compter sur l’équipe professionnelle. Pour ma part, j’utiliserai mon expertise professionnelle internationale», affirme Sridhar Nagarajan. Le réel avantage pour le gouvernement en minimisant ses interventions sera de pouvoir trouver un partenaire stratégique pour la banque après avoir restauré sa stabilité financière, explique le CEO.

À savoir que l’État a investi quelque Rs 3 milliards dans la nouvelle banque. La vision de la MauBank est maintenant de générer de la valeur à hauteur de Rs 10 milliards d’ici à trois ans, période après laquelle il s’agira de vendre 30 % des parts de la banque à un partenaire international. Une stratégie qui permettra à l’État de recouvrer les Rs 3 milliards investis tout en gardant 70 % de parts de l’entité.

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