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Prêts non productifs : créer une base de données sur les clients étrangers

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Prêts non productifs : créer une base de données sur les clients étrangers | business-magazine.mu

Les transactions transfrontalières comportent des risques pour les banques. Le Gouverneur de la Banque de Maurice, Rundheersing Bheenick, a révélé que les prêts non-productifs (Non performing loans) de quatre banques locales qui ont fait des affaires avec des firmes indiennes se montent à Rs 2,7 milliards pour des prêts totalisant Rs 3,5 milliards. Ce qui représente 0,9 % du montant total des actifs de ces quatre banques. Cette somme ne concerne toutefois pas l’argent des dépositaires. 

Cette révélation a eu l’effet d’une douche froide dans le milieu bancaire. Rundheersing Bheenick est monté au créneau pour prévenir les banques qu’elles doivent faire preuve de vigilance en ce qui concerne les investissements transfrontaliers : «Cette mauvaise aventure qu’ont connue nos banques vient démontrer que le secteur bancaire demeure à risques malgré tout».

Il faut savoir que les banques disposent de leurs propres méthodes d’évaluation de risques, y compris ceux inhérents aux transactions transfrontalières. Ceux-ci englobent notamment le risque pays (Country Risk) et le profil de risque de l’emprunteur, explique Aisha Timol, Chief Executive de la Mauritius Bankers’ Association. Elle se dit en faveur de faire passer les transactions outre-mer sous la coupe du MauritiusCredit Information Bureau qui est, à ce jour, un outil très important car permettant aux banques d’évaluer la capacité de remboursement de l’emprunteur.

« Le Mauritius Credit Information Bureau ne s’applique pas encore à des emprunts à l’étranger. On devrait songer à y remédier. Les banques internationales présentes dans certains pays peuvent aussi faire appel à leurs réseaux», observe AishaTimol. Et de faire ressortir que les banques n’ont pas «perdu» les Rs 2,7 milliards de prêts non-performants.

Un argument que soutient James Benoit, Chief Executive Officer d’AfrAsia Bank : «Pour mettre les choses en perspective, cet argent ne représente pas une somme colossale. Il faut comprendre que les banques aussi prennent des risques et que toutes les transactions ne vont pas forcément se révéler fructueuses».

Les risques du métier

De son côté, l’économiste Eric Ng soutient que cette affaire rappelle qu’il faut faire une bonne évaluation des projets d’investissement. «Ce sont les risques du métier. Les investisseurs doivent être mieux avertis pour éviter ce genre de situation», fait-il remarquer.

Quelles sont les stratégies de sauvegarde que doivent adopter les banques ? Concrètement, elles peuvent avoir recours à plusieurs démarches – légales ou autres – pour recouvrer leurs dus. Par exemple, en ayant recours aux garanties fournies par les emprunteurs indiens. « Il me semble que la Banque de Maurice pourrait aussi intervenir auprès de son homologue en Inde en se prévalant du ‘Memorandum of Understanding’ qui existe déjà entre la Banque de Maurice et la Reserve Bank of India», souligne AishaTimol. Et Eric Ng de renchérir qu’on ne peut toutefois pas tout mettre sur le dos du régulateur.

La Banque de Maurice se penche en ce moment sur l’éventualité de mettre en place un système de partage d’information sur les prêts transfrontaliers. N’empêche, il sera toutefois difficile d’obtenir des informations précises sur les clients étrangers.

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