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Soodarshan Jugessur : « Les entreprises ne veulent pas prendre de risques »

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Soodarshan Jugessur : « Les entreprises ne veulent pas prendre de risques » | business-magazine.mu

Nous n’investissons pas suffisamment dans la recherche et le développement. C’est le constat de Soodarshan Jugessur, Chairman du Mauritius Research Council, organisme qui conseille le gouvernement sur les questions portant sur la science et la technologie.

BUSINESSMAG. Quels sont les développements qu’on a connus dans le domaine de la recherche et du développement ?

Il y a eu une série d’innovations dans le domaine de la recherche et du développement (R & D) ces dernières années. Avec la compétition dans le monde du business, il y a eu une prise de conscience selon laquelle on ne peut aller de l’avant sans la R & D. Le Mauritius Research Council a effectué des études et des recherches sur la question de concert avec l’Université de Maurice, l’Agricultural Research & Extension Unit (Areu), le Mauritius Research Industry Research Institute (MSIRI) et d’autres organismes concernés par la R & D.

La plus récente innovation concerne la valorisation des algues marines. Nous avons entrepris des études qui ont démontré que plusieurs ressources marines ne sont pas exploitées. L’étude était principalement axée sur les différentes variétés d’algues dans nos lagons. Nous sommes arrivés à la conclusion que ces algues peuvent être utilisées dans plusieurs domaines : l’alimentation, les produits pharmaceutiques et la production d’énergie. Ces recherches nous ont pris presque deux ans.

BUSINESSMAG. Outre l’économie bleue, quels sont les autres exemples d’initiatives novatrices qui découlent de la R & D ?

Il y a des projets qui ont été mis en œuvre et d’autres qui sont en voie de l’être.  La recherche et le développement ont ainsi confirmé la valorisation du blé à Maurice. Ce qui signifie qu’il est possible de produire le blé localement. Nous travaillons en collaboration avec certaines usines à Saint Antoine dans le Nord sur ce projet. Les autres exemples sont dans le domaine de l’énergie. Nous avons mené des recherches illustrant que l’énergie peut être produite par les vagues, les éoliennes et par voie de géo-thermisation. C’est à travers des séances de  Mapping que nous entreprenons nos activités. Le Mapping est une étude qui permet de savoir par mètre carré l’intensité de l’énergie dans les vagues, et concerne également les éoliennes. Le recyclage d’huile comestible est un autre exemple d’innovation grâce à la R & D. Nous avons réalisé qu’il y a trop de rejet d’huile comestible, et cela plus principalement dans les hôtels. L’hôtel Hilton Mauritius Resort & Spa a déjà adopté cette activité de recyclage d’huile comestible.  L’huile de coco peut, elle aussi, être réutilisée dans l’automobile.

BUSINESSMAG. Quels sont les moyens dont dispose le MRC pour investir dans la recherche et le développement ?

Les moyens dont nous disposons sont assez restreints en raison d’un manque de financement. Le manque de fonds reste le problème majeur. Nous dépendons presque totalement du gouvernement. Il faut savoir que la contribution des firmes privées dans l’innovation dans la R & D est quasi inexistante. Je pense que la loi qui gouverne le CSR devrait être amendée afin que les organisations privées puissent apporter leur contribution directe à la R & D.

BUSINESSMAG. Quel est le budget qui est alloué à la R & D ?

Rs 15 millions. C’est trop peu !  Mais nous parvenons à nous débrouiller avec le peu dont nous disposons pour le développement écologique de Maurice.

BUSINESSMAG. Au niveau de l’Université de Maurice que fait-on pour encourager les universitaires à entreprendre des recherches dans le but d’acquérir des brevets ?

Nous encourageons les universitaires à faire des recherches en leur allouant des bourses d’études. Nous les envoyons aussi à des séminaires. Nous voulons promouvoir davantage le concept de la Propriété Intellectuelle à Maurice. Il y a très peu de brevets locaux à ce stade à Maurice. Le MRC travaille sur cette lancée en collaboration avec le Centre for Biomedical and Biomaterials Research, afin d’encourager les brevets locaux.

BUSINESSMAG. Dans quelle mesure les entreprises mauriciennes se montrent-elles novatrices ?

Je dirai qu’il y a une certaine réticence face à la nécessité d’innover. Certaines entreprises ne veulent pas prendre de risques. L’innovation se présente, à leurs yeux, comme un investissement onéreux surtout en temps de crise où il y a un manque de fonds. C’est le cas avec les petites et moyennes entreprises (PME). Toutefois, le secteur hôtelier et les Tic ont réalisé une belle avancée sur le plan de l’innovation.

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