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Édito

Secteur manufacturier Sur la voie de la relance

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Nous assistons depuis quelque temps à une hausse au niveau des investissements dans les machines et les équipements de transport. Selon le bulletin mensuel de Statistics Mauritius sur le commerce, les dépenses sous cet item ont considérablement progressé pour atteindre Rs 3,4 milliards en mai 2012, soit une progression de 77 % par rapport à la même période en 2011. Le mois d’avril a également vu une augmentation de ce poste de dépense dans nos achats extérieurs.

Ce qui n’est pas une mauvaise nouvelle en soi, même si elle vient alourdir notre facture d’importation. Car qui dit investissement dans les machines et les équipements, dit également production.

Les entreprises mauriciennes sont donc en train d’investir dans un facteur de production malgré la crise économique mondiale. Ce qui signifie que le secteur manufacturier a compris que le ralentissement mondial représente une opportunité, pour Maurice, de consolider sa base industrielle et améliorer sa compétitivité.

En fait, nous n’avons pas le choix. Le secteur manufacturier est l’un des principaux maillons pour la création de la richesse à partir des technologies nouvelles.

Quoiqu’on dise sur la transition vers une économie basée sur le savoir, nous aurons toujours besoin d’une base industrielle solide. Son effet multiplicateur sur l’économie fait que les secteurs comme la finance, les télécommunications, le commerce et la logistique sont tous tributaires du secteur manufacturier.

Donc, même si sa contribution à la richesse nationale est passée de 23,1 % en 1999 à 18,1 % en 2010, le secteur demeure stratégique au développement économique du pays. Et il ne faut pas non plus oublier qu’il fournit du travail à 16,1 % de la main-d’oeuvre nationale. Ce qui est rassurant, c’est de voir que malgré le fait qu’en général il y ait eu une baisse au niveau de la contribution au produit intérieur brut, la performance de certains segments du secteur manufacturier démontre que nous sommes sur la bonne voie.

Les opérations dans le domaine de l’ingénierie légère, de la pharmaceutique et de la production de médicaments prennent de l’ampleur.

Certes, la décision de se restructurer n’est pas toujours facile, surtout lorsqu’il faut avoir recours à des mesures comme le dégraissage ou encore la fermeture de certaines unités de production, mais les faits démontrent que cette étape est nécessaire face aux chocs externes.

Il est clair qu’aujourd’hui, nous devons aller plus loin sur la voie du développement en s’éloignant davantage des productions traditionnelles. L’avenir se trouve dans les produits à plus forte valeur ajoutée.

Grimper l’échelle de la production permettra également à Maurice de faire face à la compétition en externalisant certaines activités qui sont Labour Intensive.

En même temps, il est nécessaire d’accélérer le processus de diversification des marchés. Les États-Unis l’ont compris très vite. Depuis la récession de 2008-2009, il y a eu un retour en force du secteur manufacturier dans le pays de l’oncle Sam. Cela a été rendu possible grâce à un redressement et une réorientation des exportations américaines vers les grands pays émergents.

Alors qu’à Maurice nous continuons d’affirmer notre intention de sortir de l’Europe, les États-Unis, eux, exportent désormais autant vers la Chine que vers l’Allemagne et le Royaume- Uni réunis, et autant vers le Brésil que vers l’Allemagne. Ce qui fait que la part de la zone Euro et du Japon dans les exportations américaines a chuté de manière notable alors que les pays émergents achètent de plus en plus du Made in USA.

Selon les analystes, au vu de cette tendance, il ne faudra pas s’étonner si d’ici à 2016, les exportations américaines vers les pays émergents dépassent les exportations vers la zone euro et le Japon réunis. À Maurice, nous avons une conjoncture de facteurs sur laquelle nous pouvons capitaliser en ce moment pour avancer nos pions sur la scène du commerce mondial.

La valeur de la roupie, qui était jusqu’à tout récemment un élément perturbateur dans toute stratégie visant à se positionner face à la concurrence, a commencé à se déprécier. Les taux d’intérêt ne sont pas non plus à un niveau exceptionnellement élevé. Le prix du pétrole est plus ou moins modéré. Du moins sur le marché international.

En même temps, les gros producteurs comme la Chine et l’Inde sont confrontés à des augmentations du coût de production. L’environnement serait donc propice à des investissements qui visent à améliorer la productivité ou encore à entrer dans des créneaux niches.

Autant prendre exemple sur les États-Unis, la première économie du monde, qui a su transformer la crise en opportunité.

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