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Édito

Signes annonciateurs ?

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Signes annonciateurs ? | business-magazine.mu


Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle crise financière ? La question hante les esprits après les récentes secousses sur les places boursières internationales.

À l’origine des inquiétudes, un plongeon de 4,6 % du Dow Jones le 5 février dernier, suivi d’un repli des marchés européens et asiatiques. Même si certains analystes ne veulent pas céder à la panique, préférant y voir une simple correction sur la base des anticipations d’un retour de l’inflation, d’autres, en revanche, ne manquent pas de dresser des parallèles avec les événements qui ont précédé la crise financière de 2008.

En effet, l’indice vedette de la place new-yorkaise n’a pas connu de chute aussi vertigineuse depuis le 8 août 2011. Date à laquelle le Dow Jones avait cédé 5,15 %. Ce qui réveille de très mauvais souvenirs. L’indice de volatilité de la Chicago Board of Option Exchange (CBOE), également connu comme «l’indice de la peur», témoigne de la grande nervosité des investisseurs. Du reste, il a atteint des sommets historiques avec l’affolement de Wall Street.

Faut-il s’en étonner ? Non, selon une récente étude menée par la Deutsche Bank. Celle-ci prévient que les crises financières seront plus fréquentes. Pire, la banque allemande estime que «the next financial crisis is probably around the corner». Et pour couronner le tout, les chercheurs de l’institution bancaire annoncent que cette prochaine crise, qui est probablement en préparation, pourrait être provoquée par les plus grandes banques centrales de la planète. De quoi nourrir les spéculations.

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L’analyse de Nouriel Roubini ne laisse pas insensible non plus. Selon l’économiste américain, le récent phénomène témoigne de «la fin de la lune de miel entre Trump et les marchés». Les valeurs boursières avaient crû de manière impressionnante dans le sillage de l’élection du président américain. Un élément qui n’a pas échappé au locataire de la Maison-Blanche. D’ailleurs, il se faisait un devoir de le rappeler. Mais, à en croire Roubini, les investisseurs auraient découvert le vrai visage de Trumponomics. Citant le nonpartisan Tax Policy Center, il soutient que la moitié des bénéfices de la baisse d’impôts proposé par Donald Trump ira à 1 % des top income earners.

Qui plus est, l’impact de la politique fiscale sur les taux d’intérêt et le dollar va nuire à l’économie dans le long terme. Le Fonds monétaire international abonde dans le même sens, dans sa dernière livraison des Perspectives de l’économie mondiale. L’institution de Bretton Woods affirme que l’effet du levier fiscal sur la croissance américaine devrait être positif jusqu’en 2020. À compter de 2022, ce sera une autre paire de manches.

Une réaction des autorités locales sur les derniers développements sur la scène internationale est attendue. Le comité de politique monétaire de la Banque de Maurice, qui se réunit sous la présidence de Yandraduth Googoolye la semaine prochaine, devrait pouvoir nous éclairer après avoir décortiqué les conditions économiques. Mais, déjà, nous pouvons dire qu’aucun changement de cap monétaire ne se profile à l’horizon. D’autant plus que l’environnement pourrait devenir de plus en plus volatil.

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