Programme de bourses : les Mauriciens encouragés à faire leur MBA à l’Insead

Conscients de l’obstacle que peut représenter l’aspect financier pour les Mauriciens admis à l’Institut européen d’administration des affaires, d’anciens élèves de l’institut se sont mobilisés afin d’octroyer une bourse annuelle de € 10 000 à l’un de ces aspirants étudiants.

Une enveloppe de 250 000 euros a été confiée à la Fondation de l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) par un groupe d’entrepreneurs mauriciens, eux-mêmes diplômés de l’influente école supérieure. Ce fonds est destiné au financement d’une bourse annuelle de 10 000 euros à être octroyée à des professionnels de l’île qui veulent faire une maîtrise en administration des affaires (MBA) à l’Insead. La première bourse sera offerte en janvier ou septembre 2017.

Le Mauricien désirant opter pour un MBA à l’Insead – classé comme le meilleur programme mondial de MBA à temps plein par le Financial Times en 2016 – se heurte souvent à un obstacle de taille, soit le financement, souligne Renaud Lagesse. Celui-ci fait partie du groupe d’anciens diplômés de ce programme d’études qui ont décidé d’aplanir cet obstacle, ce par le biais de leurs entreprises ou en leur nom propre.

Le MBA dispensé par l’Insead ouvre bien des portes à ses détenteurs, argue Renaud Lagesse, aujourd’hui directeur de Confident Asset Management. Quelque 150 Mauriciens ont suivi cette formation de troisième cycle, ainsi que des cours de leadership de l’Insead, depuis les années ’80.

À savoir que les frais de scolarité actuels d’un MBA à temps plein à l’Insead reviennent à 71 000 euros. Il faut y ajouter environ 20 000 euros pour vivre confortablement, surtout si l’étudiant est basé sur le campus de Fontainebleau, en région parisienne. Une somme importante qui a amené le groupe de donateurs à mettre sur pied, avec l’institut, l’INSEAD MBA Endowed Scholarship for Mauritius, une bourse de 10 000 euros offerte à un étudiant mauricien pour intégrer ce programme d’études étalé sur une année dite intensive.

Pour être éligible à ladite bourse, outre le fait de détenir la nationalité mauricienne, le candidat devra être en mesure d’expliquer le rôle qu’il entend jouer dans le monde des affaires et avoir obtenu son admission à l’Insead. Il reviendra à Helen Henderson, directrice de développement à l’institut, de déterminer quels sont les étudiants les plus méritants pour la bourse et le montant de cette dernière sera déduit des frais d’études. «La difficulté pour ceux qui aspirent à étudier à l’Insead est de trouver le fonds de départ. Je pense que tout le monde (NdlR : les donateurs) a ressenti la nécessité de participer à cette initiative. Certes, 10 000 euros sur environ 90 000, ce n’est pas conséquent mais ce n’en est pas moins une aide appréciable», poursuit Renaud Lagesse. Et d’ajouter que «l’idée est de contacter d’autres diplômés mauriciens de l’Insead pour leur expliquer notre démarche autour de cette bourse et de pouvoir offrir une bourse complète d’ici à quelques années.» L’ambition que nourrit le groupe de donateurs, insiste Renaud Lagesse, «est d’aider un Mauricien à réussir où qu’il se trouve pour contribuer, par ricochet ou directement, au développement du pays».

En plus de Renaud Lagesse, les donateurs comprennent Antoine Delaporte, Gilbert Espitalier-Noël,Raoul Harel ou encore les sociétés Taylor Smith, Kingston Investment et Currimjee Jeewanjee. Les 250 000 euros qu’ils ont remis à la Fondation Insead ont été placés dans des fonds d’investissement. Des intérêts seront ainsi générés et 4 % du fonds seront mobilisés pour la bourse d’études. «Du moment que les fonds sont bien gérés, la bourse ne peut qu’augmenter avec le temps», commente Renaud Lagesse.

Le nombre de Mauriciens qui intègrent annuellement l’Insead va de «0 à 5», nous indique Helen Henderson. Ciblant des professionnels expérimentés qui cumulent au moins huit ans de vie active, âgés de 29 ans en moyenne, les programmes d’études de l’Insead sont offerts sur trois campus, à Fontainebleau, Singapour et Abu Dhabi.