Nu Print imprime sa marque

En vingt-cinq ans d’activité, l’entreprise spécialisée dans l’impression d’étiquettes pour le secteur textile a su se faire une place sur un marché très exigeant. Se tenant au courant des dernières innovations à l’international, elle intervient désormais sur une gamme de produits diversifiée.

L'entreprise de Nu Print rappelle que les entreprises aux parcours les plus réussis démarrent parfois dans un garage. C’est donc dans le sien, en 1991, à Quatre-Bornes, que Jayant Roy prend l’initiative de monter son affaire, une manufacture d’étiquettes cartonnées. Le marché ciblé est le secteur textile local. Le directeur mobilise un capital initial de Rs 1,4 million et investit dans une machine d’impression offset, une presse typographique de même qu’une guillotine. Avec une petite équipe de trois employés, Nu Print commence alors à démarcher les usines pour proposer ses services.

L’entreprise réalise un premier échantillon d’étiquette qu’elle présente à de potentiels clients. D’emblée, Nu Print est toutefois confrontée aux procédures et standards auxquels il importe de se conformer dans un secteur textile en plein essor. «Nous apprenons que l’échantillon d’étiquette doit être validé d’abord par la maison mère et qu’une fois approuvée, chaque pièce de la commande doit être identique au spécimen envoyé», relate Jayant Roy. Autre critère essentiel : un respect rigoureux des échéances car sans étiquettes, les vêtements ne peuvent être expédiés à leur destinataire. «Si nous prenons du retard, c’est à nous qu’il revient de couvrir les frais d’exportation de la commande», précise le directeur. Ces normes strictes se traduisent par une concurrence minime, pas plus d’une demi-douzaine d’opérateurs se positionnant sur ce créneau.

Firemount Textiles est la première usine à accorder sa confiance à Nu Print avec une commande de 10 000 pièces. Puis, le bouche-à-oreille aidant, la compagnie d’impression construit sa notoriété au fil des commandes honorées. Si, au départ, celles-ci constituent un véritable challenge pour la petite entreprise, notamment en termes de couleurs, de formes, voire d’agencement des différents éléments figurant sur les étiquettes, ce sont aussi autant d’occasions pour Nu Print d’étoffer son bagage technique. Au terme de sa première année d’opération, elle enregistre un chiffre d’affaires de Rs 3 millions.

En 1993, souhaitant se tenir au courant des dernières techniques employées dans le domaine de l’imprimerie, Jayant Roy se met à visiter les expositions internationales. Première destination, Singapour, où il rencontre divers fournisseurs, dont un fabricant de machines taïwanais. Le tempérament de fonceur du Mauricien fait qu’il se retrouve chez le fabricant car il veut voir les machines en action et sur place, il travaille même avec les opérateurs pour se former.

De retour au pays, Jayant Roy engage quatre opérateurs supplémentaires et migre vers un autre local à Camp Benoît avant de faire l’acquisition d’une nouvelle machine offset. Loin de rester sur ses acquis, l’entreprise se consacre également à la recherche et au développement tandis que l’ensemble des employés bénéficient d’une formation continue.

Nu Print franchit une étape de plus en 2004 quand elle opte pour des encres et vernis UV aux avantages non négligeables : séchage instantané aux rayons ultraviolets, rendu brillant et superposition des couleurs sans mélange ni bavures. Il y a trois ans, l’entreprise s’est dotée de son propre laboratoire pour confectionner en interne des encres UV dans une logique de rationalisation des coûts. Nu Print a aussi élargi la gamme de supports sur lesquels elle peut mener des travaux d’impression, incluant différents types de plastique. Cela lui a permis de diversifier ses activités et d’intervenir sur des brochures, agendas et dépliants, en sus d’offrir des services de laminage, entre autres. Ces commandes, qui se démarquent de la réalisation d’étiquettes, représentent environ 25 % des opérations de l’entreprise.

À ce jour, Nu Print compte 30 employés dont six opérateurs étrangers pour un chiffre d’affaires de Rs 30 millions. Elle tâche d’apporter sa contribution sociale en confiant la sous-traitance des travaux de finition à des femmes aux foyers issus de milieux modestes. Le regard toujours tourné vers l’avenir, Jayant Roy se rendra le mois prochain à la Drupa, à Düsseldorf, en Allemagne. «C’est le plus grand événement du monde de l’imprimerie», lance-t-il, enthousiaste, au sujet de ce salon international organisé tous les quatre ans.