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Afsar Ebrahim: « Les turbulences politiques retardent le programme d’infrastructures du gouvernement »

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Afsar Ebrahim: « Les turbulences politiques retardent le programme d’infrastructures du gouvernement » | business-magazine.mu

L’économie mauricienne est sur la voie de la reprise, observe le Deputy Group Managing Partner de BDO. Même s’il concède que nous avons un système démocratique qui donne confiance aux investisseurs, il insiste qu’en cette période éminemment politique, il est crucial que nos gouvernants gardent en tête les priorités économiques du jour.   

BUSINESSMAG. Quels sont les risques pour le pays si la politique prend le pas sur l’économie cette année ?

Comme dans toute démocratie dynamique, la politique fait partie du quotidien des Mauriciens. Toutefois, le fait que nous soyons en permanence en période électorale ne doit pas avoir d’incidence sur les affaires, qui doivent continuer comme si de rien n’était. Cela, même si le seul problème engendré par les turbulences politiques est qu’elles retardent le programme d’infrastructures du gouvernement. Or, un retard dans la mise en œuvre de ce programme, qui figure au premier plan des mesures budgétaires pour 2014, pourrait influer sur notre croissance économique car celle-ci a récemment connu un fléchissement.

BUSINESSMAG. Serons-nous en mesure d’attirer les investisseurs étrangers si le pays est en permanence en pleines tractations politiques ?

Cela ne devrait pas avoir de répercussions majeures car les investisseurs estiment que Maurice est une démocratie modèle, le pays ayant bâti sa crédibilité au fil des années. Nous ne sommes pas un pays ou une économie de transition. Les investisseurs étudieront les fondamentaux du pays, et il s’agit là uniquement de considérations factuelles, avant de prendre une décision en connaissance de cause. La politique économique de Maurice n’a pas connu de changements drastiques. Par exemple, il ne s’agit pas d’un cas où le pays serait passé au socialisme. Nous avons toujours été une destination accueillante pour les investisseurs, et nos dirigeants politiques n’ont pas pour habitude de les faire fuir.

BUSINESSMAG. Cette année est censée être celle du redressement économique. Les défis sont grands. Ce redressement pourrait-il se faire malgré l’approche des législatives ?

Tous les secteurs économiques majeurs montrent des signes positifs, sauf celui de la construction. Celui-ci devrait toutefois bénéficier des retombées de l’important programme d’infrastructure baptisé Build Mauritius, qui figure au premier plan des mesures du Budget 2014. Mais tout retard dans la réalisation et la mise en place de ce projet pourrait compro-mettre les objectifs de croissance économique du pays. Autrement, le climat actuel devrait être propice aux affaires.

BUSINESSMAG. Si l’économie ne se redresse pas cette année comme prévu, quelles seront les implications futures sur le pays ?

Nous devrons simplement travailler davantage en 2015 pour rattraper notre retard. Quoi qu’il en soit, l’économie mauricienne est sur la voie de la reprise.

BUSINESSMAG. Diriez-vous que la politique influence de plus en plus les décisions économiques ?

Ce sont les partenariats public-privé qui ont fait le succès de Maurice. Tant que cet équilibre est maintenu et que les politiciens se cantonnent dans l’élaboration de politiques, il n’y aura aucun conflit. Chacun doit rester à sa place.

Le partenariat entre le secteur public et le secteur privé devrait continuer à être un succès aussi longtemps que la politique ne rend pas les règles du jeu inégales. Nous sommes tous actionnaires de Maurice Co. Ltée et devrions tous avoir le même but. Nous avons besoin d’une vision commune claire vers laquelle tendre.

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