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Fabio Piccirillo (CEO de Sun Resorts) – « Les hôteliers attendent des signaux très forts du gouvernement »

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Fabio Piccirillo (CEO de Sun Resorts) -  « Les hôteliers attendent des signaux très forts du gouvernement » | business-magazine.mu

Il faudrait prendre des mesures énergiques pour doper les arrivées touristiques afin de remplir les chambres d’hôtel, observe Fabio Piccirillo. Pour le CEO de Sun Resorts, la balle est dans le camp des autorités.

BUSINESSMAG. Comment analysez-vous l’évolution du secteur touristique ?

La situation touristique à Maurice est très alarmante. Les effets de la crise économique qui perdure en Europe ne cessent de nous affecter et nous affecteront davantage durant les deux prochaines années.

Le déséquilibre qui existe entre la demande et l’offre est un facteur que nous devrons prendre très au sérieux. Nous avons un parc hôtelier à Maurice qui peut accueillir 1,5 million de touristes, mais nous nous trouvons actuellement avec des arrivées totalisant 960 000 touristes par an. Pour avoir une occupation rentable dans les hôtels, il faudrait avoir environ 1,2 million de touristes. Pour combler le retard, il faudrait une augmentation des arrivées de 8 % par an pour les prochaines trois années. La faiblesse de la demande et les coûts d’opération en hausse continuelle contraignent les hôteliers à adopter des stratégies de survie à court terme. Ce qui se traduit en une guerre des prix entre les opérateurs et donc une baisse de standards de service et un manque à gagner.

BUSINESSMAG. Quelles sont vos attentes eu égard au prochain Budget ?

Nous attendons des signes très forts du gouvernement, afin de pouvoir renverser cette tendance négative. Il faudra s’attaquer à plusieurs problèmes comme la politique monétaire sur le taux de change, avec une roupie surévaluée. Il faudrait aussi mettre en place un comité de réflexion sur l’accès aérien. Il s’agira aussi de définir une stratégie claire sur le marketing de la destination. Je mentionnerais aussi l’exonération du loyer pour un minimum de deux ans à tous les opérateurs qui prennent le risque de rénover leurs hôtels.

« Pour avoir une occupation rentable dans les hôtels, il faudrait avoir environ 1,2 million de touristes. Pour combler le retard, il faudrait une augmentation des arrivées de 8 % par an… »

BUSINESSMAG. Justement, l’accès aérien constitue un problème de taille. Que pourrait-on faire à ce niveau ?

Air Mauritius, en tant qu’outil stratégique, doit consolider sa position sur les marchés traditionnels tels que la France, l’Angleterre, l’Afrique du Sud, la Réunion et avoir une politique de diversification sur l’Asie avec des vols directs sur Shanghai. Par ailleurs, il est important que Maurice signe un accord bilatéral avec les Emirats arabes unis. Pour l’instant il n’existe qu’un Memorandum of Understanding avec Emirates.

Je pense aussi que le ministère des Communications extérieures doit être plus proactif. L’île Maurice sera dotée d’un aéroport de standing international pouvant accueillir 4 millions de passagers par an. Cela dit, il faut mettre en place une stratégie pour inciter les compagnies aériennes des marchés émergents à venir à Maurice, comme par exemple Aeroflot.

Idéalement, Air Mauritius devrait remplacer ses A340 par la nouvelle génération d’avions plus légers, plus économiques et moins polluants. Mais en at- elle les moyens quand on sait qu’une compagnie comme Quantas vient d’annuler sa commande de Boeing 757 ? Les conditions dans les marchés européens, le prix de kérosène et les taxes aéroportuaires représentent aussi des défis majeurs pour l’avenir de notre secteur.

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