La concurrence mine l’industrie des courses hippiques
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La prolifération des jeux de hasard et la crise mettent à mal l’industrie des courses hippiques qui affichent un recul de son chiffre d’affaires.
Les courses hippiques souffrent de la concurrence. Depuis 2009, les paris sur les courses hippiques sont en net recul, comme le confirme Guillaume Hardy, General Manager d’Automatic System Ltd (ASL), opérateur de Tote et qui est aussi engagé dans d’autres formes de paris. En 2012, la compagnie a enregistré une baisse de 10 % sur son chiffred’affaires du Tote.
Ce recul des bénéfices sur les paris est notamment dû à l’arrivée d’autres formes de paris comme ceux sur le foot en 2008 et le loto en 2009. «Ces deux produits sont en compétition directe avec les paris de courses hippiques », fait remarquer Guillaume Hardy. À ce jour, le loto demeure le principal concurrent des paris hippiques. « Les grosses cagnottes attirent les joueurs. De ce fait, le ‘Leisure Rupee’, comme on a coutume de dire, est divisé parmi les différentes offres. Du coup, notre ‘Leisure Rupee’ a été réduite avec l’arrivée du loto», explique Guillaume Hardy.
Même son de cloche du côté du Mauritius Turf Club (MTC). On avance que la démocratisation des jeux a affecté l’industrie hippique. « Les faits sont là pour le prouver. Il suffit de comparer le nombre de points de vente dédiés au loto et aux cartes à gratter à celui de l’industrie hippique », observe un porte-parole du MTC. La concurrence, soutient-on, est inégale, car le MTC tient seulement 39 journées de courses, alors que les paris sur le loto et le football se font tout au long de l’année. « Nous comptons 13 types de paris, alors que le nombre des cartes à gratter ne se compte plus. Sans oublier que la publicité nous est interdite en ‘prime time’ contrairement à nos concurrents. Comme nous sommes absents sur le marché pendant pratiquement quatre mois, les gens finissent par oublier les courses et se tournent vers d’autres paris », dit-il.
Plus encore, la crise financière a tout aussi bien eu des effets pernicieux sur les paris pour les courses hippiques. «En 2012, on a ressenti les répercussions de la crise financière. Conséquence : les gens jouent légèrement moins », ajoute notre interlocuteur.
Malgré la célébration du bicentenaire de l’organisation des courses hippiques à Maurice l’année dernière, le MTC a affiché un déficit de Rs 28,5 millions.
Comment s’en sortir ? Pour Guillaume Hardy, il n’y a qu’un seul moyen : offrir de grosses cagnottes, avec la possibilité de remporter des dividendes intéressants. « Il faudrait qu’on offre des paris sur les courses à Maurice en masse commune avec des opérateurs étrangers à l’instar de l’Afrique du Sud », recommande-t-il. Avec Tote Lepep, ASL offre déjà des paris en masse commune. Au niveau du MTC, on explique qu’on ne peut remonter la pente sans l’aide du gouvernement. Récemment, Gilbert Merven, le président du MTC, a multiplié les rencontres et les réunions avec les autorités.
Malgré les baisses encourues sur les paris de courses hippiques, ASL affiche un bon score en 2012, avec des profits après taxe de Rs 22,9 millions. Mais cette bonne performance est à mettre au compte de l’activité football de l’entreprise. Ainsi, au premier trimestre de 2013, ce segment a enregistré une croissance de 40 % par rapport à la même période en 2012.