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Équipements anti-incendie: Quand la formation fait défaut

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Équipements anti-incendie: Quand la formation fait défaut | business-magazine.mu

Plusieurs grandes entreprises ont détecté une opportunité d’affaires dans la lutte contre le feu. Nos lois obligent les entreprises à se conformer aux normes de sécurité, les poussant à acheter extincteurs et détecteurs de fumée mais aussi à former les employés au maniement de ces équipements. D’où le besoin de se tourner vers les professionnels de la lutte anti-incendie. Constat.

Depuis que la Fire & Rescue Service Act 2013 est en vigueur, tous bâtiments et toutes entrepri-ses opérant à Maurice doivent être aux normes de sécurité, comme clairement établi, et doivent en conséquence s’équiper d’un système anti-incendie. Extincteurs, tuyaux et détecteur de fumée doivent ainsi être installés et inspectés à intervalles réguliers.

Une loi qui date de 1989, la Fire Aid & Fire Safety Act exige la formation de base aux premiers secours des employés. Une autre loi, l’Occupational Safety & Health Act de 2005 stipule que chaque employeur doit s’assurer qu’un certain pourcentage de son effectif est formé au maniement des équipements anti-incendie. Ce dispositif légal permet d’assurer la sécurité et de lutter contre le feu une fois un incendie détecté.

Les risques d’incendie sont bien réels. En juin de l’année dernière, un entrepôt de la Compagnie Mauricienne de Textile, à Phoenix, a été ravagé par le feu. François Woo, le directeur, avait alors confié à la presse que c’est un système d’évacuation de débris de tissus qui était à l’origine de l’incendie. Les employés – ils étaient une quinzaine – ont évacué l’usine en toute sécurité avant que le feu ne se propage et gagne les substances chimiques inflammables stockés à l’intérieur.

Comme la CMT, les entreprises opérant dans des secteurs à risque sont nombreuses. De grandes marques industrielles de nettoyants et de détergents sont concernées. Pour rehausser la sécurité au sein de ces entreprises où sont manipulés des produits chimiques, des uniformes anti-incendie sont adoptés dans certains cas. Olivier Laure de Tons Garments, entreprise qui fabrique ce type de vêtement spécialisé, précise que ces uniformes fabriqués à Maurice sont principalement destinés à l’exportation : en France, aux États-Unis et en Afrique du Sud. «Les éléments qui les composent sont conformes à différents standards et ont besoin d’une certification reconnue internationalement», rappelle-t-il.

Les entreprises mauriciennes observent-elles les normes anti-incendie ? D’après certains des opérateurs sur le marché de la prévention de la lutte contre le feu, ce n’est pas toujours le cas. Selon le département anti-feu d’Harel Mallac Engineering, certaines d’entre elles respectent les normes de sécurité mais rien uniquement pour obtenir le Fire Clearance Certificate des autorités. Greta Martial de Rey & Lenferna va plus loin. Pour elle, cette approche serait encouragée par les petits opérateurs du marché des équipements anti-incendie qui proposent des «solutions inadéquates». «Ils ne réalisent pas que c’est la vie des gens qu’ils mettent en péril. C’est un gros challenge pour les prestataires majeurs dans ce domaine de pouvoir éduquer la clientèle», dit-elle. «C’est regrettable de constater que le système de protection dans certains bâtiments à Maurice laisse à désirer», poursuit-elle.

Solutions et formation d’abord

Pour faire la différence sur le marché, les grands opérateurs tels que Rey & Lenferna, Manser Saxon ou Harel Mallac Enginee-ring proposent des «solutions» au lieu des équipements simples tels que des extincteurs. Visham Khoody, Operations Manager à Manser Saxon, nous indique qu’à Maurice, la plupart des équipements anti-incendie sont aujourd’hui reliés à un système de Building Management, un dispositif d’alerte qui facilite la détection d’un feu. De nouvelles technologies comme le Fire Suppression System, NOVEC 1230 pour les salles de serveurs et le BMS Reporting System sont aussi utilisées.

D’autres opérateurs sur ce marché se spécialisent plutôt dans la formation que dans le développement de solutions anti-incendie. HSE Consultants propose ainsi des formations approuvées par la Mauritius Qualifications Authority (MQA). Cette entreprise entreprend des audits et forme le personnel du domaine de la santé et de l’hygiène aux premiers secours et à la lutte anti-incendie. Yousouf Jauhangeer nous rappelle que la formation dans le Fire Aid & Safety fait suite à la promulgation de les Occupational Safety, Health and WelfareFirst Aid (Regulations) de 1989 qui exigent que toute entreprise de plus de 50 employés former son personnel aux premiers secours. L’Occupational Safety & Health Act de 2005 est ensuite venue renforcer ce dispositif légal.

Visham Khoody est d’avis qu’avoir du personnel bien formé est capital à la prévention. «Il faut que le personnel fasse du ‘risk management’ et les recommandations nécessaires doivent être appliquées sans conditions», dit-il. Le constat de Madvi Ullagen-Domun, Contracting Manager d’Harel Mallac Engineering, est consternant dans certains cas : «Nous avons eu des cas où ce n’est qu’après un incendie que le personnel se rue sur les systèmes d’alerte et d’extinction». Les systèmes anti-feu d’aujourd’hui peuvent être informatisés, nécessitant de ce fait une connaissance certes basique mais technique pour assurer une bonne manipulation, compliquant parfois l’interaction des employés. Des plans de maintenance et d’entretien doivent aussi être clairement établis en avance par des professionnels du domaine. Mais les employés, comme le stipule la loi de 2005, doivent se familiariser à l’utilisation des outils d’extinction.

Le plus gros marché des opérateurs est la construction et l’immobilier. La Fire & Rescue Service Act oblige les grands immeubles à se doter d’extincteurs et de pompes à incendie à chaque étage, le secteur de l’immobilier est un des gros demandeurs de tels équipements.

Les grands opérateurs ont aussi le regard tourné vers les développements portuaires avec le bunkering en pleine expansion à Port-Louis.

Une réelle conscientisation est nécessaire pour que les petites structures s’équipent de matériel de prévention incendie adapté et à leur maniement. Mais pour elles, il n’y a pas
le feu !

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