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Imprimerie : à la conquête de nouveaux cieux

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Imprimerie : à la conquête de nouveaux cieux | business-magazine.mu

Pression concurrentielle, offre abondante, impératif d'investissement croissant, marge de profitabilité en recul. Les soucis qui minent l'industrie de l'imprimerie sont multiples. Une situation exacerbée dans un contexte de morosité économique. Or, loin d'adopter une posture défaitiste, les opérateurs misent sur leur créativité. La conquête nouveaux marchés et de partenariats stratégiques en ce sens risquent d'être incontournables.

Profondément mécanisées (capital intensive) en raison de la nature de leurs opérations mais aussi de par la nécessité d’investir continuellement dans la technologie afin de rester productives et compétitives, les compagnies opérant dans le domaine de l’imprimerie sont tributaires de la situation générale sur ce marché. De grande envergure, cette industrie qui produit une gamme de produits (livres, journaux, magazines, cartons, emballages, entre autres) n’est guère à l’abri des aléas des conditions macroéconomiques actuelles. Les propos de la plupart des opérateurs se rejoignent dans le sens que comme pour tant d’autres secteurs à Maurice, l’imprimerie subit de plein fouet les effets de la crise tant au niveau local, régional qu’à l’échelle internationale.

Comment la crise a-t-elle eu raison de ce secteur ? Si certains sont d’avis qu’elle a surtout suscité une profonde réflexion et un rajustement opérationnel, d’autres soutiennent qu’elle a amoindri leurs recettes. « La demande est faible et les marchés subissent les effets d’une conjoncture économique maussade, ce qui nuit au volume d’activité dans le secteur », résume un opérateur. Pour Vincent Lecordier, directeur de la firme GreenMax, l’effet le plus notable de la crise est la faible capacité d’investir dans de nouveaux équipements plus efficients et performants.

Or, l’innovation et la technologie sont au cœur de cette industrie composée essentiellement de PME opérant sur le marché local – un marché caractérisé par une demande limitée de par sa petite taille et le surnombre d’opérateurs, constate Vincent Lecordier. « La technologie et l’innovation coûtent cher. Le marché est de plus en plus exigeant et, dans la mesure du possible, nous faisons ce que nous pouvons mais, bien évidemment, plus nous sommes équipés, plus nous multiplions les chances d’arriver au produit fini », dépeint-il.

L’autre répercussion de la crise, selon les opérateurs, est d’ordre psychologique. La crise aurait ainsi surtout permis aux opérateurs de se remettre en question. « Cela passe par une meilleure organisation et une optimisation de nos ressources permettant ainsi de répondre au mieux aux attentes de nos clients », fait remarquer Hervé Duranton, CEO de MSM.

Cette remise en question de la part des opérateurs – et leur réactivité aux nouvelles donnes – se traduit par le refus généralisé d’adopter une posture défaitiste. Une attitude adoptée ces dix dernières années, même avant que la crise ne frappe.

Évoluer en qualité

Une évolution se précise d’ailleurs depuis les dix dernières années. « L’évolution est venue surtout dans le domaine de l’impression digitale. Nous avançons dans une ère où tout doit être produit rapidement ; mais cela a un prix. La Chine s’y est mise aussi. On peut trouver facilement toutes sortes d’équipements fabriqués en Chine, copiant les grandes marques européennes et japonaises, et essayant de casser les prix. Mais toutes ne sont pas fiables», constate Vincent Lecordier, directeur de GreenMax. Et Patrick Macé, directeur exécutif de Robert Le Maire Intergraph d’ajouter que grâce à des investissements massifs, les imprimeurs mauriciens ont réussi à se positionner et à bâtir une solide réputation sur le marché de l’exportation tout en offrant une qualité de niveau international sur le marché local.

Dans la conjoncture économique actuelle, la créativité semble être la planche de salut. Certains contemplent un élargissement de l’offre, une capitalisation des options informatiques et une remontée dans la chaîne des valeurs, alors que d’autres pénètrent les marchés régionaux afin de rester à flot, voire de progresser.

Quoi qu’il en soit, c’est un regard optimiste que les protagonistes du secteur ont pour l’avenir, moyennant des efforts. Pour Patrick Macé, l’avenir de cette industrie « s’annonce prometteur à condition que les imprimeurs continuent de s’imposer sur le marché de l’exportation. »

Hervé Duranton est, lui, d’avis que, pour que le secteur soit pérenne, des partenariats doivent être privilégiés : « Il faut que les opérateurs et autres parties concernées collaborent et parviennent à trouver des solutions à travers des partenariats. Cela mènera à une plus grande efficience pour des projets d’envergure car chacun y apportera ses compétences. Le secteur de l’imprimerie devra également saisir les opportunités sur le marché de l’exportation, notamment sur le continent africain. » Il est rejoint dans ses propos par Vincent Lecordier qui soutient qu’un des défis majeurs du secteur est de « s’exporter, trouver d’autres marchés ».

Des obstacles pourraient toutefois s’ériger comme le problème de connectivité dans la région, craint Hervé Duranton : « La faible fréquence des liaisons maritimes et le coût sur certaines destinations sont des contraintes aux opérations. Par exemple, il n’y a qu’un bateau par semaine sur la Réunion et pas de desserte directe sur Nairobi. Alors que le coût par TC pour livrer à Harare est de $ 7 000. »

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